This HTML edition by Joseph H. Peterson, copyright © 1999.
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NOTE: The editor does not endorse or recommend any of the recipes found in this book. -JHP
Transcribed from copy in British Library. Catalog entry is as follows:
Shelfmark: 8632.a.3. Author: HONORIUS III., Pope, pseud. Title: Grimoire du Pape Honorius, avec un recueil des plus rares secrets. Publisher: pp. 106. Rome, [Paris?] 1760 [1810?]. 8o.
The wording of this edition corresponds very closely with the
1800 edition, although the drawings are more complete and better
organized. It has a few peculiarities, e.g. substituting Frimost
for Nambroth. Some of the spells are explained more fully, while
others are absent. The type has been broken in many places, but
the missing characters are easily supplied from the other editions.
This book was stolen in July 1972 and subsequently recovered by
the police.
Frontispice.
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[119]
PL II.
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PL. III.
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PL. IV.
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PL. V.
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PL. VI.
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PL. VII.
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PL. VIII.
PL. IX.
PL. X.
PL. XI.
LE St. Siege apostolique, à qui les clefs du royaume des Cieux ont été données, par ces paroles de J.-C. à St Pierre: Je te donne les clefs du royaume des cieux, à toi seul puissance de commander au prince des ténèbres et à ses anges, qui comme les serviteurs de leur maître, lui doivent honneur, gloire et obéissance, par les autres paroles de J.-C. Tu serviras à ton seul Seigneur; par la puissance des clefs, le chef de l'église a été fait Seigneur des enfers.
Comme jusqu'à ce jour les souverains pontifes ont eu seuls
la puissance
[4]
d'appeler les esprits et de leur commander, la
sainteté d'Honorius III, par la sollicitude pastorale,
a bien voulu communiquer la manière et le pouvoir d'appeler
et commander aux esprits, à ses vénérables
frères en J.-C, ajoutant les conjurations qu'il faut faire
en pareil cas, le tout contenu dans la bulle suivante:
Serviteur des serviteurs de Dieu: A tous et chacun nos vénérables frères de la sainte Eglise romaine les cardinaux, archevêques, evêques, abbés; à tous, etc. chacun nos fils en J.-C. les prêtres, diacres, sous-diacres, acolythes, exorcistes, lecteurs, portiers, clercs, tant séculiers que réguliers, salut et bénédiction apostolique. Dans le temps que le fils de Dieu, sauveur du monde, engendré avant le temps, et né selon son humanité de la race semence de David, vivait sur le terre, dont le très-saint [5] nom est Jésus, devant lequel les cieux, la terre et l'enfer doivent fléchir les genoux, on a vu avec quelle puissance il a commandé aux démons, laquelle puissance a été transmise à S.t Pierre; il a dit: sur cette pierre je bâtirai mon église, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. Ces paroles furent adressées à S.t Pierre, comme le chef et le fondement de l'église.
Nous donc, qui par la miséricorde de Dieu, sommes parvenus, malgré notre peu de mérite, au souverain apostolat, et qui, comme légitime successeur de S.t Pierre, avons en main les clefs du royaume des cieux, voulant communiquer le pouvoir d'appeler et commander aux esprits, qui nous était réservé à nous seuls, et dont nos prédécesseurs avaient seuls joui; voulant, dis-je, en faire part, par inspiration divine, à nos vénérables frères et chers fils en J.-C., de peur que dans l'exorcisme des possédés, ils ne soient épouvantés [6] par horribles figures de ces anges rebelles, que le péché a précipité dans l'abîme et qu'ils ne soient même pas suffisamment instruits de ce qu'il faut faire et observer, et qu'ainsi ceux qui ont été rachetés par le sang de J.-C., ne puissent être affligés d'aucuns maléfices, et possédés par le démon, nous avons inséré, dans cette bulle, la manière de les appeler, qu'il faut observer inviolablement; et parce qu'il convient que les ministres des autels aient autorité sur les esprits rebelles, nous leur accordons toutes lettres que nous avons, en vertu du saint siège apostolique, sur lequel nous sommes monté, et nous leur ordonnons, par notre autorité apostolique, d'observer inviolablement ce qui suit, de peur que par une négligence indigne de leur caractère, ils ne s'attirent colère du Tout-Puissant.
Il faut que celui dessus nommé, qui voudra appeler les
esprits malins et des ténèbres, passe trois jours
[7]
en jeûne, se confesse et approche de la sainte table.
Après ces trois jours, il récitera le lendemain,
au lever du soleil, les sept spaumes [sic] graduels, avec les
litanies, et les oraisons, le tout à genoux, et qu'il ne
boive point de vin ce jour-là et ne mange de viande. Il
se lèvera à minuit le premier lundi du mois, et
un prêtre dira une messe du Saint-Esprit; après la
consécration de l'hostie, la prenant dans sa main gauche,
il dira à genoux l'oraison suivante.
Mon Seigneur Jésus-Christ, fils de Dieu vivant, qui pour le salut de tous les hommes, avez souffert le supplice de la Croix, et qui avant que d'être livré à vos ennemis, par un trait de votre amour ineffable, avez insitué le sacrement de votre corps, et qui nous avez accordé la puissance, à nous misérables créatures, d'en faire tous les jours la commémoration; accordez à votre [8] serviteur indigne, qui tient entre ses mains votre corps vivant, la force et le pouvoir de se servir utilement du pouvoir qui lui a été confié contre la troupe des esprits rebelles. C'est vous qui êtes leur véritable Seigneur; s'ils tremblent en entendant votre saint nom, je l'invoquerai ce saint nom, en disant J.-C. Jesus soit mon aide présent et à jamais. Ainsi soit-il.
Après le lever du soleil, on tuera un coq noir, et on prendra la première plume de l'aile gauche, qu'on gardera pour s'en servir dans son temps. On lui arrachera les yeux, la lange et le cur, qu'on fera sécher au soleil, et qu'on réduira ensuite en poudre. Au soleil couchant, on enterrera le reste du coq dans un lieu secret, et on plantera sur la fosse une croix de la hauteur d'une palme, et on fera avec le pouce, aux quatre coins, les signes marqués à la ligne première de la figure 3, planche II.
Il ne boira non plus de vin ce [9] jour-là; il s'abtiendra aussi de manger de la viande.
Le mardi, à l'aube du jour, il dira une messe des anges, et il mettra sur l'autel la plume du coq, laquelle sera taillée avec un canif neuf, et on écrira sur du papier blanc et net, avec le sang de J.-C., (du vin consacré), les figures représentées en la même figure, ligne deuxième.
Il écrira cela sur l'autel; et à la fin de la messe, il pliera ce papier dans un voile de soie violette, et le cachetera le lendemain avec l'oblation de la messe et une partie de l'hostie consacrée.
La veille du jeudi, il se lèvera à minuit, et ayant jeté de l'eau bénite dans la chambre, il allumera un cierge de cire jaune, qu'il aura préparé le mercredi, lequel sera percé en forme de croix; et après qu'il sera allumé, il dira le pseaume 77: Attendite, popule meus, legem meam; etc., sans dire Gloria Patri.
Il commencera l'office des morts, par Venite, exultemus Domino, etc.,
[10]
Il dira matines et laudes; et à la place du verset de la neuvième leçon, il dira:
Libera me, Domine, de timore inferni; nequeant dæmones perdere animam meam, quando illos ab inferis suscitabo, dum illos velle meum imperabo.
C'est-à-dire, délivrez-nous, Seigneur, de la crainte de l'enfer; que les démons n'inspirent point la terreur à mon âme, lorsque je les obligerai à sortir de l'enfer, et que je leur commanderai d'accomplir ma volonté.
Dies illa sit clara, sol luceat et luna, quando illos suscitabo.
C'est-à-dire, que le jour soit beau et que le soleil et la lune luisent lorsque je les appellerai.
Tremendus illorum aspectus horribilis et difformis. Redde formam angelicam, dum illis velle meum imperabo.
C'est-à-dire, leur vue est horrible et effroyable, rendez-leur leur [11] forme angélique, lorsque je leur ordonnerai de faire ma volonté.
Libera me, Domine, de illis cum visu terribili, et præsta ut sint illi obedientes, quando illos ab inferis suscitabo, dum illis velle meum imperabo.
Déliverez-moi, Seigneur, de leur vue terrible, et faites qu'ils soient obéissants lorsque je les ferai sortir des enfers, et que je leur commanderai d'accomplir ma volonté.
Après l'office des morts, il éteindra le cierge, et au soleil levant, il égorgera un agneau mâle de neuf jours, en prenant garde que le sang ne souille pas la terre: on l'échorchera, et on jetera au feu sa langue et son cur; le feu sera nouveau, et on gardera les cendres, pour s'en servir dans le besoin. On étendra la peau de l'agneau au milieu d'un champ, et pendant neuf jours, on l'arrosera d'eau bénite quatre fois le jour.
Le dixième jour, avant le soleil [12] levé, on couvrira la peau d'agneau, des cendres du cur et de la langue, avec les cendres du coq aussi.
Le jeudi, après le soleil couché, on enterrera la chair de l'agneau dans un lieu secret, et où aucun oiseau ne puisse venir, et le prêtre écrira sur la fosse avec le pouce droit, les caractères marqués à la figure 3, troisième ligne et pendant trois jours il arrosera les quatre coint avec de l'eau bénite, et disant:
Asperges me, Domine, hissopo et mundabor, lavabis me et super nivem dealbabor.
Après l'aspersion, il dira à genoux, la face tournée
vers l'orient, l'oraison suivante.
Jésus-Christ, rédempteur des hommes, qui étant l'agneau sans tâche, avez été immolé pour le salut du genre humain, qui seul avez été digne d'ouvrir le livre de vie, donnez la vertu à cette peau d'agneau, de recevoir les signes que nous y formerons et qui seront écrits de [13] votre sang; que les figures, signes et paroles aient leur vertu efficace, et faites que cette peau soit un préservatif contre les ruses des démons; qu'à la vue de ces figures ils soient épouvantés, et qu'ils n'en approchent qu'en tremblant; par vous J.-C. qui vivez et régnez dans les siècles. Ainsi soit-il.
Ensuite on dire les litanies du saint nom de Jésus: et au lieu de l'Agnus Dei, on dira l'Agneau immolé soit le soutien contre les démons.
L'Agneau occis donne la puissance contre la puissance des ténèbres.
L'Agneau immolé accorde la faveur et la force de lier les Esprits rebelles. Ainsi soit-il.
Après que la peau de l'agneau aura été dix-huit jours étendue; le dix-neuvième, on ôtera la toison, qu'on réduira en poudre, et qui seront enterrée au même endroit; on écrira dessus avec le doigt, vellus, puis le caractère de la figure 4, planche III, puis on continuera istud [14] sic in cinerem reductum, si præsidium contra dæmones per nomen Jesu; puis les caractères fig. 6 de la même planche.
On mettra ensuite, du côté de l'orient, sécher pendant trois jours cette peau au soleil, et avec un couteau neuf on fera la première ligne de la fig. 3, pl. II.
Après avoir fait cette fig., on dira le pseaume 71: Deus judicium tuum, regi da, etc.; puis le caractère de la même figure ligne deuxième.
Après que cette figure sera achevée, le pseaume 28: Offerte Domino patria gentium, etc.; du pseaume 95: Cantate Domino canticum, et dont le septième verset est, offerte Domino filii Dei, etc.. puis la troisième ligne de la même figure.
Il dira après le psaume 77: Attendite popule meus, legem meam, etc. puis posera la figure 7 de la pl. IV.
Cette figure faite, il dira le psaume 2: Quare fremuerunt gentes et meditati sunt inania?
Finalement, on fera la figure 8 [15] de la même planche; après quoi on récitera le psaume 115: Credidi propter quod locutus sum.
Ensuite, le dernier lundi du mois, on dire une messe pour les morts, et on y omettra la prose et l'évangile S.t-Jean; et à la fin de la messe le prêtre dira le psaume Confitemini Domino quoniam bonus, etc.
Les soixante-douze sacrés noms de Dieu, Trinitas, Sother, Messias, Emmanuel, Sabahot, Adonay, Athanatos, Jesu, Pentagna, Agragon, Ischiros, Eleyson, Otheos, Tetragrammaton, Ely, Saday, Aquila, magnus Homo, Visio, Flos, Origo, Salvator, Alpha et Omega, Primus, Novissimus, Principium et finis, Primogenitus, Sapientia, Virtus, Paracletus, Via, Veritas, Via, Mediator, Medicus, Salus, [16] Agnus, Ovis, Vitulus, Spes, Aries, Leo, Lux, Imago, Panis, Janua, Petra, Sponsa, Pastor, Propheta, Sacerdos, Sanctus, Immortalis, Jesus-Christus, Pater, Filius hominis, Sanctus, Pater omnipotens Deus, Agios, Resurrectio, Mischiros, Charitas, Æternus, Creator, Redemptor, Unitas, Summum, Bonum, Infinitas. Amen.
In principio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum, et Deus erat Verbum. Hoc erat in principio apud Deum. Omnia per ipsum facta sunt: et sine ipso factum est nihil quod factum est. In ipso vita erat, et vita erat lux hominum, et lux in tenebris lucet, et tenebræ eam non comprehenderunt. Fuit homo missus à Deo, cui nomen erat Joanes. Hic venit in testimonium, et testimonium [17] perhiberet de lumine, ut omnes crederent per ipsum. Non erat ille lux, sed ut testimonium perhiberet de lumine. Erat lux vera quæ illuminat omnem hominem venientem in hunc mundum. In mundo erat et mundus per ipsum factus est, et mundus eum non cognovit. In propria venit, et sui eum non receperunt. Quot quot autem receperunt eum, dedit eis potestatem Filios Dei fieri; his qui credunt in nomine ejus, qui non ex sanquinibus, neque ex voluntate carnis, neque ex voluntate viri, sed ex Deo nati sunt: et Verbum caro factum est, et habitavit in nobis, et vidimus gloriam ejus, gloiram quasi unigenti à Patre plenum gratiæ et veritatis. Deo gratias.
Hozanna Filio David. Benedictus qui venit in nomine Domini, Hozanna in excelsis.
Te invocamus, te adoramus.
Te laudamus, te glorificamus.
O Beata et gloriosa Trinitas.
Sit nomen Domini benedictum; [18] ex hoc nunc et usque in seculum. Amen.
In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti, Jesus Nazarethus
Rex Judæorum. Christus vincit + regnat + imperat + et ab
omni malo me defendat. Amen.
Ego N. conjuro te N. per Deum vivum, per Deum verum, per Deum sanctum et regnantem, qui ex nihilo clum et terram et mare, et omnia que in eis sunt, creavit in virtute sanctissimi sacramenti Eucharistiæ et nomine Jesu Christi et potentia ejusdem Filii Dei omnipotentis, qui pro redemptione nostra crucifixus, mortuus et sepultus fuit, et tertia die resurrexit, nuncque sedens ad dexteram psalmatoris totius orbis, inde venturus est judicare vivos et mortuos: et te maledicte incirco per judicem tuum tentare ausus Deus est, te exorciso serpens, tibi qui impero, ut nunc et sine mora appareas mihi juxta circulum pulchra et honesta animæ et corporis [19] formâ, et adimpleas mandata mea sine fallacia aliqua.
Nec restrictione mentali per nomina maxima Dei deorum Domini dominantium Adonay, Tetragrammaton, Jehova, Tetragrammaton, Adonay, Jehova, Otheos, Athanatos, Ischyros, Agla, Pentagrammaton, Saday, Saday, Saday, Jehova, Otheos, Athanatos, à Liciat, Tetragrammaton, Adonay, Ischyros, Athanatos, Sady, Sady, Sady, Cados, Cados, Cados, Eloy, Agla, Agla, Agla, Adonay, Adonay.
Constringo te pessime et maledicte serpens N. ut sine mora et legione et gravamine in hoc loco libita signa ante circulum meum sine murmure appareas, sine difformitate nec murmur tione iterum.
Exorciso te per nomina Dei ineffabilia Gogmagogque à me
pronuntiari non debuerunt et ternoce mea à lapsu venias
adsis N. venias adsis N. venias adsis N.
[20]
Moi N. je te conjure esprit N. au nom di grand Dieu vivant, qui a fait le ciel et la terre, et tout ce qui est contenu en iceux, et en vertu du S. nom de J.-C. son très cher fils, qui a souffert mort, et passion pour nous à l'arbre de la croix, et par le précieux amour du Saint-Esprit, Trinité parfaite, que tu aies à m'apparaître sous une forme humaine et belle forme, sans faire peur ni bruit, et sans faire frayeur quelconque; je t'en conjure au nom du Dieu vivant Adonay, Tetragrammaton, Jehova, Tetragrammaton Adonay, Jehova, Otheos, Athanatos, Adonay, Jehova, Otheos, Athanatos, Ischyros, Agla, Pentagrammaton, Jehova, Ischyros, Athanatos, Adonay, Jehova, Otheos, Athanatos, Tetragrammaton, à Luciat, Adonay, Ischyros, Athanatos, Ischyros, Athanatos, Sady, Sady, Sady, Adonay, Sady, Tetragrammaton, Sady, Jehova, Adonay, Eloy, Eloy, Agla, Eloy, Agla, [21] Eloy, Agla, Agla, Agla, Adonay, Adonay, Adonay.
Je te conjure de rechef de m'apparaître comme dessus dit,
et vertu des puissants et sacrés noms de Dieu, que je viens
de réciter présentement, pour accomplir mes desirs
et volontés, sans fourbe ni mensonge; sinon St.-Michel
Archange invisible te foudroiera dans le plus profond des enfers;
viens donc N. pour faire ma volonté.
Quid tardatis quid moramini, quid facitis? preparate vos, obedite
præceptori vestro in nomine Domini Bathat vel Rachat super
Abracruens super veniens Abehor super Aberer.
Voici le pantacle de Salomon qui j'ai apporté à
ta présence, et te fais commandement, de la part du grand
Dieu Adonay, Tetragrammaton et Jésus, que tu aies à
satisfaire à mes demandes, sans fourbe ni
[22]
mensonge, mais en toute vérité, au nom du Sauveur et Rédempteur
J.-C. (Voyez la figure de ce pantacle à la page 16 des
uvres d'Agrippa, édition de 1744).
Ite in pace ad loca vestra et pax sit inter vos, et vos parati
sitis venire vocati. In nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti.
Amen.
Laus, honor, gloria et benedictio sit sedenti super thronum et
viventi in secula seculorum. Amen.
Je te conjure, Livre, d'être utile et profitable à
tous ceux qui te liront pour la réussite de leurs affaires.
Je te conjure de rechef, par la vertu du sang de J.-C. contenu
tous les jours dans le calice, d'être utile à tous
ceux qui te liront. Je t'exorcise au nom de la très-sainte
Trinité, au nom de la très-sainte Trinité,
au nom de la très-sainte Trinité.
[23]
Je vous conjure et ordonne, Esprits, tous et autant que vous êtes,
de recevoir ce livre en bonne part, afin que toutefois que nous
lirons ledit livre, ou qu'on le lira, étant approuvé
et reconnu être en forme et en valeur, vous ayez à
paraître en belle forme humaine lorsqu'on vous appellera,
selon que le lecteur le jugera: dans toutes circonstances, vous
n'aurez aucunes atteintes sur le corps, l'ame et l'esprit du lecteur,
ni ferez aucune peine à ceux qui l'accompagneront, soit
par murmure, par tempêtes, bruit, tonnerres, scandales,
ni par lésion, privation d'exécution des commandements
dudit livre. Je vous conjure de venir aussitôt la conjuration
faite, afin d'exécuter, sans retardement, tout ce qui est
écrit, et mentionné dans son lieu dans ledit livre:
vous obéirez, vous servirez, enseignerez, donnerez, ferez
tout ce qui est en votre puissance; en
[24]
utilité de
ceux qui vous ordonneront, le tout sans illusion. Si, par hasard,
quelqu'un des esprits appellés ne pouvaient venir ou paraître,
lorsqu'il serait requis, il sera tenu d'en envoyer d'autres revêtus
de son pouvoir, qui jureront solemnellement exécuter tout
ce que le lecteur pourra demander), en vous conjurant tous par
les tres-saints noms du tout-puissant Dieu vivant. Eloym, Jah,
El, Eloy, Tetragrammaton, de faire tout ce qui est dit ci dessus.
Si vous n'obéissez, je vous contraindrai d'aller pour mille
ans dans les peines, ou si quelqu'un de vous ne reçoit
ce livre avec une entiere résignation à la volonté
du lecteur.
Au nom du Père, et du Fils, et du St.-Esprit: Alerte, venez
tous Esprits. Par la vertu et le pouvoir de votre Roi, et par
les sept couronnes et chaînes de vos Rois, tous Esprits
de enfers sont obligés d'apparaître à moi
devant ce Pantacle ou cercle de Salomon, quand je les
[25]
appelerai.
Venez tous à mes ordres, pour faire tout ce qui est à
votre pouvoir, étant commandés: Venez donc de l'Orient,
Midi, Occident et Septentrion. Je vous conjure et ordonne, par
la vertu et puissance de celui qui est trois, Eternel, égal,
qui est Dieu invisible, consubstantiel; et un mot, qui a créé
le ciel, la mer, et tout qui est sous les cieux.
Les cercles se doivent faire avec du charbon ou de l'eau bénite
aspergée avec du bois de la croix bénite. Quand
ils seront faits de la sorte, et les paroles écrites autour
du cercle, l'eau bénite qui aura servi pour bénir
le cercle, doit encore servir pour empêcher les Esprits
de faire aucunes peines. Etant au milieu du cercle, vous leur
commanderez avec vivacité comme étant leur maître.
[26]
Seigneur, on a recours à votre vertu; Seigneur confirmez cet ouvrage; ce qui est opéré en nous, devienne comme la poussiere à la rencontre du vent, et l'ange du Seigneur arrêtant, que les ténebres disparaissent, et l'ange du Seigneur poursuivant toujours, Alpha, Omega, Ely, Elohe, Elohim, Zabahot, Elion, Sady. Voilà le lion qui est vainqueur de la tribu de Juda, racine de David. J'ouvrirai le livre et ses sept signes, J'ai vu Satan comme une lumiere tombant du ciel. C'est vous qui nous avez donné la puissance de réduire sous vos pieds les dragons, les scorpions, et vos ennemis. Rien ne nous nuira, pas même Eloy, Elohim, Elohe, Zabahot, Elion, Esarchie, Adonay, Jah, Tetragrammaton, Sady.
La terre et tous ceux qui l'habitent sont à Dieu, parce qu'il l'a fondée sur les mers; et il l'a préparée sur les fleuves. Qui est celui qui monstera [27] sur la montagne du Seigneur: ou qui est celui qui n'a reçu dans son saint lieu, l'innocent d'une main et d'un cur pur? Qui n'a pas reçu son âme inutilement, et n'a pas juré fourberie à son prochain? Celui-là sera béni de Dieu, et recevra la miséricorde de Dieu pour son salut. C'est de la génération de ceux qui le cherchent.
Princes, ouvrez vos portes, ouvrez les portes éternelles et le Roi de gloire entrera. Qui est ce Roi de gloire? le Seigneur tout-puissant, Seigneur vainqueur dans le combat. Princes, ouvrez vos portes; élevez les portes éternelles. Qui est ce Roi de gloire? le Seigneur tout-puissant, ce Seigneur est le Roi de gloire.
Gloria Patri etc.
Voilà votre sentence qui vous défend d'être
rebelles à nos volontés, et qui vous ordonne de
retourner
[28]
dans vos demeures. Que la paix soit entre vous
et nous, et soyez prêts à revenir toutes les fois
qu'on vous appellera pour faire ma volonté.
Je te conjure et invoque, ô puissant Magoa, Roi de l'Orient, dans mon saint travail de tous les noms de la Divinité, au nom du Tout-puissant, je te fais commandement d'obéir, à ce que tu aies à venir ou m'envoyer N. sans retardement, présentement Masseyel, Asiel, Satiel, Arduel, Acorib, et sans aucun délai, pour répondre à tout ce que je veux savoir et faire ce que je commanderai; ou bien tu viendras toi-même pour satisfaire à ma volenté: et si tu ne le fais, je t'y contraindrai par toute la vertu et la puissance de Dieu.
Le grand pantacle ou cercle de Salomon servira pour la précédente
conjuration, et les trois suivantes; lesquelles conjurations se
peuvent dire tous les jours et à toutes heures. Si on ne
désire parler qu'à un Esprit,
[29]
on n'en nommera
qu'un au choix du lecteur.
O Egym! grand roi du Midi, je te conjure et invoque par les très-hauts
et saints noms de Dieu, d'agir revêtu de tout ton pouvoir,
de venir devant ce cercle, ou envoie-moi présentement Fadal,
Nastraché, pour répondre et exécuter toutes
mes volontés. Si tu ne le fais, je t'y contraindrai par
Dieu même.
O Roi Bayemon! très fort, qui règnes aux parties
occidentales, je t'appelle et invoque au nom de la Divinité,
je te commande, en vertu du très-haut, de m'envoyer présentement
devant ce cercle le N. Passiel, Rosus, avec tous les autres esprits
qui te sont sujets, pour répondre à tout ce que
je leur demanderai. Si tu ne le fais, je te tourmenterai du glaive
du feu divin; j'augmenterai tes peines et te brûlerai.
[30]
O toy, Amaymon! roi empereur des parties septentrionales, je t'appelle,
invoque, exorcise, et conjure, par la vertu et puissance du Créateur,
et par la vertu des vertus, de m'envoyer présentement et
sans délai, Madael, Laaval, Bamulhae, Belem, Ramat, avec
tous les autres esprits, qui te sont soumis, en belle et humaine
forme: en quelque lieu que tu sois, viens rendre l'honneur que
tu dois au Dieu, vivant, véritable et ton créateur.
Au nom du Père, du Fils et du St-Esprit; viens donc et
sois obéissant devant ce cercle, et sans aucun péril
de mon corps ni de mon âme, viens en belle forme humaine,
et non point terrible, et t'adjure que tu aies à venir
tout maintenant et présentement, par tous les divins noms,
Sechiel, Barachiel; si tu ne viens promptement, Balandier, suspensus,
iracundus, Origratiumgu, Partus, Olemdemis et Bantatis, N.
je t'exorcise, invoque et te fais commandement très-haut,
[31]
par la toute puissance de Dieu vivant, du vrai Dieu, par
la vertu du Dieu saint, et par la vertu de celui qui a dit, et
tout a été fait, et par son saint commandment, toutes
choses ont été faites, le ciel, la terre, et ce
qui est en eux. Je t'adjure par le Père, par le Fils et
par le Saint-Esprit, et par la Sainte Trinité, et par le
Dieu auquel tu ne peux résister, sous l'empire duquel je
te ferai ployer; je te conjure par le Dieu Père, par le
Dieu Fils, par le Dieu Saint-Esprit et par la mère de Jésus-Christ,
sainte mère et vierge perpétuelle, et par ses saintes
entrailles, et par son très-sacré lait que le fils
du père a sucé; et par son très sacré
corps et âme, et par toutes les pièces et membres
de cette vierge et par toutes les douleurs, et par toutes les
afflictions, labeurs et ressentiments qu'elle a soufferts pendant
le cours de sa vie, par tous les sanglots et saintes larmes qu'elle
a versées, pendant que son cher fils pleura durant le temps
de sa douloureuse
[32]
passion, entre l'arbre de la croix; par
toutes les saintes choses sacrées qui sont offertes et
faites, et autres, tant au ciel qu'en la terre, en l'honneur de
N. S. J.-C. et de la bienheureuse Marie sa mère, et par
tout ce qui est céleste, par l'église militante,
en l'honneur de la Vierge et de tous les Saintes, et par la Sainte
Trinité, et par tous les autres mystères, et par
le signe de la croix, et par le très-précieux sang
et eau qui coulerent du côté de J.-C., et par son
Annonciation, et par la sueur qui sortit de tout son corps, lorsqu'au
jardin des Olives il dit: mon père, si faire se peut, que
ces choses passent outre de moi, que je ne boive point le calice
de la mort; par sa mort et passion, et par sa sépulture,
et par sa glorieuse résurrection, par son ascension, par
la venue du Saint-Esprit. Je t'adjure de rechef par la couronne
d'épines qu'il porta sur sa tête, par le sang qui
coula de ses pieds et de ses mains, par les clous avec lesquels
il fut
[33]
attaché à l'arbre de la croix, et par
les cinq plaies, par les saintes larmes qu'il a versées,
et par tout ce qu'il a souffert volontairement pour nous avec
une grande charité; par les poumons, par le cur,
par le foie et les entrailles, et par tous les membres de N.-S.
J.-C.; par le jugement des vivants et des morts, par les paroles
évangéliques de N.-S. J.-C., par ses prédications,
par ses paroles, par tous ses miracles, par l'enfant enveloppé
de linge, par l'enfant qui crie, que la mère a porté
dans son très-pur et virginal ventre, par les glorieuses
intercessions de la vierge mère de N.-S. J.-C.; par tout
ce qui est de Dieu et de sa très-sainte mère, tant
au ciel qu'en la terre; par les saints Anges et Archanges, et
par tous les bienheureux ordres des esprits; par les saintes Patriarches
et Prophetes, et par tous les saints martyrs et confesseurs, et
par toutes les saintes Vierges et veuves innocentes, et par tous
les saints et saintes et celui de Dieu. Je te conjure
[34]
par le chef de S. Jean-Baptiste par le lait de Sainte Catherine, et
par tous bienheureux.
Pour le lundi à Lucifer. Cette expérience se fait
souvent depuis onze jusqu'à douze, et depuis trois heures
jusqu'à quatre. Il faudra du charbon, de la craie bénite
pour faire le cercle, autour duquel on écrira ce qui suit:
je te défends, Lucifer, au nom de la très-sainte
Trinité, d'entrer dans ce cercle. (Voyez la fig. 11 pl.
V). Il faut avoir une souris pour lui donner: le maître
doit avoir une étole et de l'eau bénite, avec une
aube et un surplis pour commencer la conjuration allégrement,
commander âprement et vivement, comme doit faire le maître
à son serviteur, avec toutes sortes de menaces; Satan,
Rantam, Pallantre, Lutais, Cricacur, Scircigreur, je te
requiers trés-humblement de me donner....
Je te conjure Lucifer, par le Dieu
[35]
vivant, par le Dieu vrai,
par le Dieu saint, par le Dieu qui a dit, et tout a été
fait; il a commandé, et toutes choses ont été
faites et créées. Je te conjure par les noms ineffable
de Dieu, On, Alpha et Oméga, Eloy, Eloym, Ya, Saday, Lux
les Mugiens, Rex, Salus, Adonay, Emmanuel, Messias, et je t'adjure,
conjure et t'exorcise par les noms qui sont déclarés
par les lettres V, 6, X; et par les noms Jehova, Sol, Agla, Rissasoris,
Oriston, Orphitue, Phaton ipreto, Ogia, Spératon, Imagnon,
Amul, Penaton, Soter, Tetragrammaton, Eloy, Premoton, Sirmon,
Perigaron, Irataton, Plegaton, On, Perchiram, Tiros, Rubiphaton,
Simulaton, Perpi, Klarimum, Tremendum, Meray, et par les très-hauts
noms ineffables de Dieu, Gali, Enga, El, Habdanum, Ingodum, Obu
Englabis, que tu aies à venir, ou que tu m'envoyes N. en
belle humaine forme, sans aucune laideur, pour répondre
à la réelle vérité de tout ce que
je lui demanderai, sans
[36]
avoir pouvoir de me nuire tant au
corps qu'à l'âme, ni à qui que ce soit.
Cette expérience se fait la nuit, depuis neuf heures jusqu'à
dix: on lui doit donner la première pierre que l'on trouve.
C'est pour être reçu en dignité et honneur.
On y procédera de la façon du lundi: on y fera un
cercle, autour duquel on écrira, obéis-moi, Frimost,
obéis-moi, Frimost, obéis-moi, Frimost. (Voyez
la fig. 12, pl. V).
Je te conjure, Frimost, et te commande par tous les noms; par
lesquels tu peux être contraint et lié; je t'exorcise,
Nambroth, par ton nom, par la vertu de tous les Esprits, par tous
les caractères, par le pantacle de Salomon, par les conjurations
Judaïques, Grecques et Chaldéïques, par ta confusion
et malédiction, et redoublerai tes peines et tourments
de jour à jour à jamais, si tu ne viens maintenant
pour accomplir ma volonté, et être
[37]
soumis à
tout ce que je te commanderai sans avoir pouvoir de me nuire tant
au corps qu'à l'âme, ni à ceux de ma compagnie.
Cette expérience se fait la nuit, depuis dix heures jusqu'à onze; c'est pour avoir les bonnes grâces du roi et des autres. On écrira dans le cercle ce qui suit:
Viens, Astaroth, viens, Astaroth, viens, Astaroth. (Voyez la fig.
13, pl. VI).
Je te conjure, Astaroth, méchant esprit, par les paroles
et vertus de Dieu et par le Dieu puissant, et par J.-C. de Nazareth,
auquel tous les démons sont soumis, qui a été
conçu de la Vierge Marie, par le mystère de l'ange
Gabriel; je te conjure de rechef au nom du Père et du Fils,
et du St-Esprit, au nom de la glorieuse Vierge Marie, et de la
très-sainte Trinité, en l'honneur de laquelle tous
les Archanges, les trônes, les dominations, les puissances,
les
[38]
patriarches, les prophetes, les apôtres et les
évangélistes chantent sans cesse: Saint, Saint,
Saint, le Seigneur Dieu des armées, qui a été
qui est, qui viendra comme fleuve de feu ardent, que tu ne négliges
pas mes commandements, et que tu ne refuses de venir. Je te commande
par celui qui viendra tout en feu juger les vivants et les morts,
auquel est dû honneur, louange et gloire; viens donc promptement,
obéis à ma volonté; viens donc rendre louange
au vrai Dieu, au Dieu vivant, et à tous ses ouvrages, et
ne manque pas de m'obéir et rendre honneur au Saint-Esprit;
c'est en son nom que je te commande.
Cette expérience se fait la nuit depuis trois heures jusqu'à quatre, en laquelle on l'appelle, et paraît en forme de eoi. Il faut lui donner un peu de pain, afin qu'il parte: c'est pour rendre l'homme heureux, et aussi pour les trésors. On écrira autour du cercle ce que suit:
[39]
Par le Dieu Saint, par le Dieu Saint, par le Dieu Saint.
(Voyez la fig. 14, pl. VI).
Je te conjure, Silcharde, par l'image et ressemblance de J.-C.
notre Seigneur, qui, par sa mort et passion a racheté le
genre humain. qui veut que par sa providence tu sois ici présent
tout maintenant. Je te commande par tous les royaumes de Dieu.
Agis, je t'adjure et te contrains par son saint Nom, par celui
qui a marché sur l'aspic, qui a écrasé le
lion et le dragon, que tu aies à m'obéir et faire
mes commandements, sans avoir pouvoir de me nuire, ni au corps
ni à l'âme, ni à qui que ce soit.
Cette expérience se fait la nuit, depuis onze heures jusqu'à douze; il faut lui donner une noix.
On écrira dans le cercle: Viens
[40]
Béchard, viens
Béchard, viens Béchard. (Voyez la fig. 15, pl. VII).
Je te conjure, Béchard, et te contrains de venir à
moi; je te conjure de rechef par les très-saint nom de
Dieu, Eloy, Adonay, Eloy, Agla, Samalabactany, qui sont écrits
en hébreu, grec et latin, par tous les sacrements, par
tous les noms écrits dans ce livre, et par celui qui t'a
chassé du haut du ciel. Je te conjure, commande, par la
vertu de la très-sainte Eucharistie, qui a racheté
les hommes de leurs péchés, que sans aucun délai
tu viennes pour faire et parfaire tous mes commandements, sans
aucune lésion de mon corps ni de mon âme, ni faire
tort à mon livre, ni à ceux qui sont ici avec moi.
Cette expérience se fait de nuit, depuis onze heures jusqu'à douze, et sitôt qu'il paraît, il lui faut donner [41] du pain brûlé, et lui demander ce qui vous plaira, il vous obéira sur le-champ. On écrira dans son cercle:
N'entre pas, Guland; n'entre pas, Guland, n'entre pas, Guland.
(Voyez la fig. 16, pl. VII).
Je te conjure, Guland, au nom de Satan, au nom de Béelzébut,
au nom d'Astaroth, et au nom de tous les autres esprits, que tu
aies à venir vers moi: viens donc à moi, au nom
de Satan et de tous les autres démons; viens donc à
moi, lorsque je te commande au nom de la très-sainte Trinité;
viens sans me faire aucun mal, sans lésion, tant de mon
corps que de mon âme, sans me faire tort de mes livres,
ni d'aucune chose dont je me sers. Je te commande de venir sans
délai, ou que tu aies à m'envoyer un autre esprit
qui ait la même puissance que toi, qui accomplisse mes commandements,
et qu'il soit soumis
[42]
à ma volonté, sans que
celui que tu m'enverras, si tu ne viens pas toi-même, ne
s'en aille point sans mon consentement, et qu'il n'ait accompli
ma volonté.
Cette expérience se fait la nuit, depuis onze heures jusqu'à une. Il demandera un poil de votre tête; il faut lui en donner un comme du renard; il faut qu'il le prenne: c'est pour trouver et lever tous les trésors, et se que vous voudrez. On écrira dans son cercle:
Tetragrammaton, 3. Ismaël, Adonay, Ilma.
Et dans un second cercle:
Viens, Surgat; viens, Surgat; viens, Surgat. (Voyez la figure
17, pl. VIII).
Je te conjure Surgat, par tous les noms écrits dans ce
livre, que sans délai et promptement, tu sois ici tout
prêt à m'obéir, ou que tu
[43]
m'envoies un esprit qui m'apporte une pierre, avec laquelle, lorsque je la
porterai, je ne sois vu de personne, quel qu'il soit, et je te
conjure que tu te trouves soumis à celui que tu m'enverras,
ou ceux que tu m'auras envoyé, à faire et accomplir
ma volonté, et tout ce que je commanderai, sans nuire ni
à moi, ni à qui que ce soit, afin que tu saches
ce que je veux.
Je vous commande, démons; qui résidez en ces lieux, ou en quelque partie du monde que vous soyez, et quelque puissance qui vous ait été donnée de Dieu et des Saintes Anges sur ce lieu même, et de puissante principauté des abîmes d'enfer, et de tous vos confrères, tant en général que spécial démons, de quelqu'ordre que vous soyez, demeurant tant d'orient, occident, [44] midi, et septentrion, et dans tous les côtés de la terre, par la puissance de Dieu le Père, par la sagesse de Dieu le Fils, par la vertu du Saint-Esprit, et par l'autorité qui m'est donnée de N.-S. J.-C. l'unique Fils du Tout-Puissant et créateur, qui nous a créés de rien et toutes les créatures, qui fait que vous n'avez pas la puissance de garder, d'habiter et demeurer en ce lieu, par qui je vous contrains et commande, que bon gré, mal gré, sans nulle fallace ni tromperie, vous me déclariez vos noms, et que vous me laissiez la paisible puissance de cette place, et de quelque légion que vous soyez, et de quelle partie du monde que vous soyez, et quelle partie du monde que vous habitiez, de la part de la très-sainte Trinité et par les mérites de la très-sainte heureuse Vierge et de tous les Saints, je vous déchaîne tous, Esprits qui habitez ce lieu, et je vous envois au plus profond des abimes infernales. Ainsi; allez, tous [45] maudits Esprits, et damnés au feu éternel qui vous est préparé, et à tous vos compagnons, si vous m'êtes rebelles et désobéissants; je vous conjure par la même autorité, je vous exhorte et appelle, je vous contraints et commande, par toutes les puissances de vos supérieurs démons, de venir obéir et répondre positivement à ce que je vous ordonnerai au nom de J.-C., que si eux ou vous n'obéissez promptement, et sans délai, j'augmenterai en bref vos peines en enfer pour mille ans; je vous contrains donc de paraître ici en belle forme humaine, par les très-saints noms de Dieu, Hain Lon, Hilay, Sabaoth, Helim, Radiaha, Ledieha, Adonay, Jehova, Ya, Tetragrammaton, Saday, Massias, Agios, Ischyros, Emmanuel, Agla, Jésus qui est Alpha et Omega, le commencement et la fin, que vous fussiez dans le feu justement établi, afin que de rechef vous n'ayez aucune puissance de résider, d'habiter, ni demeurer [46] en ce lieu, et vous demande ce que vous ferez par et vertu des susdits noms, et que S. Michel Ange vous envoie au plus profond du gouffre infernal, au nom du Père et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.
Je te conjure, Acham, ou qui que tu sois, par les très-saints noms de Dieu, par Malhame, Jac, May, Mabron, Jacob, Desmedias, Eloy, Aterestin, Janastardy, Finis, Agios, Ischyros, Otheos, Athanatos, Agla, Jehova, Homosion, Aja, Messier, Sother, Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat, Increatur Spiritus sanctus.
Je te conjure, Cassiel, ou qui que tu sois, par tous les noms
susdits, avec puissance et en t'exorcisant. Je te recommande par
les autres susdits noms du très-grand créateur qui
te sont communiqués, et qui le seront encore ci-après,
afin que tu écoutes tout incontinent, et dès-à-présent,
mes paroles, et que tu les observes inviolablement
[47]
comme des sentences du dernier jour tremblant du jugement auquel il
faut que tu m'obéisses inviolablement; et ne pense pas
me rebuter à cause que je suis un pêcheur, mais sache
que tu rebutes les commandements du très-haut Dieu. Ne
sais-tu pas que tu perds tes forces devant ton créateur
et le nôtre? C'est pourquoi, pense à ce que tu refuses;
d'autant que me promettant et jurant par ce dernier jour tremblant
du jugement, et par celui qui a tout créé d'une
seule parole, auquel toutes créatures obéissent.
P. par sedem Baldarcy et per gratiam et diligentem tuam habuisti
ab eo hanc nalatimanamilam, afin que je te demande.
[48]
Cueillez la veille de S. Pierre, avant le soleil levé,
l'herbe appellée Morsus Diaboli: mettez-la une journée
sur la pierre bénite, ensuite faites-la sécher,
mettez-la en poudre et la portez sur vous. Pour la cueillir, il
faut faire le demi-cercle, avec les noms et croix marqués
à la fig. 18, planche VIII.
Faites sur la cheminée, avec un charbon, les caractères
et mots des deux petits pantacles de la figure 9, planche IV,
et prononcez-en trois fois les paroles.
Arrachez le poil avec sa racine d'une jument en chaleur, le plus près de la nature, disant: Dragne, Dragne. Serrez ce poil; allez aussitôt [49] acheter un pot de terre neuf avec son convercle, sans marchander. Retournez chez vous; emplissez ce pot d'eau de fontaine, à deux doigts près du bord; mettez ledit poil dedans, couvrez le pot, mettez-le en lieu que vous ni autres ne le puissent voir, car il y aurait du danger. Au bout de neuf jours, et à la même heure que vous l'avez caché, vous irez le découvrir; vous y trouverez dedans un petit animal en forme de serpent. Il se dressera debout; vous lui direz aussitôt: j'accepte le pacte. Cela fait, vous le prendrez sans le toucher de la main; vous le mettrez dans une boîte neuve achetée exprès sans marchander: vous y mettrez du son de froment, point autre chose; mais il ne faut pas manquer de lui en donner tous les jours; et quand vous voudrez avoir de l'argent ou de l'or, vous en mettrez dans la boîte autant comme vous en voulez avoir, et vous vous coucherez sur votre lit, mettant votre boîte près de vous: dormez, si vous voulez, [50] trois ou quatre heures. Au bout de ce temps, vous trouverez le double d'argent que vous y aurez mis; mais il faut prendre garde de remettre le même.
Notez que la petite figure, en forme de serpent, ne vient que
par la force du charme; ainsi vous ne pouvez pas lui mettre plus
de 100 livres à la fois. Mais si votre planète vous
donne un ascendant sur les choses surnaturelles, le serpent aura
un visage approchant de la figure humaine et vous pourrez lui
mettre jusqu'à 1,000 livres; tous les jours vous en tirerez
le double. Si on voulait s'en défaire, on peut le donner
à qui l'on voudra, pourvu qu'il l'accepte, mettant la figure
que l'on a avec une croix, à la ligne faite sur du parchemin
vierge dans la boîte, ou, au lieu de son ordinaire de froment
qu'on lui donne communément, faudra lui donner du son sorti
de la farine sur laquelle un prêtre aura dit sa première
messe, et il mourra; surtout n'oubliez
[51]
pas aucune circonstance,
car il n'y a point de raillerie à cette affaire.
Sors de ta maison à jeûn, marche à ta gauche
tant que tu aies trouvé un marchand de rubans, achètes-en
une aune de blanc; paie ce que l'on te demandera, et laisse tomber
un liard dans la boutique, retourne chez toi par le même
chemin; le lendemain fais de même jusqu'à ce que
tu aies trouvé un marchand de plumes; achètes-en
une taillée, de même que tu as acheté le ruban;
et quand tu seras au logis, écris avec ton propre sang
sur le ruban les caractères de la deuxième ligne,
de la fig. 3, pl. II, pour la jarretière droite; ceux de
la troisième ligne sont pour la gauche: quand cela sera
fait, sors de ta maison; le troisième jour, porte ton ruban
et ta plume; marche à gauche, jusqu'à ce que tu
trouves un pâtissier ou un boulanger; achète un gâteau
ou un pain de deux
[52]
liards; va au premier cabaret, demande
demi-setier de vin, fais rincer le verre trois fois par la même
personne, romps en trois le gâteau ou le pain; mets les
trois morceaux dans le verre avec le vin, prends le premier morceau
et le jette sous la table, sans y regarder, disant Irly, pour
toi; prends ensuite le second morceau et le jette, disant Terly,
pour toi; écris de l'autre côté de la jarretière
le nom de ces deux esprits avec ton sang; jette le troisième
morceau, disant Firly, pour toi, jette la plume, bois le vin sans
manger, paie l'écot et t'en va. Etant hors de la ville,
mets tes jarretières; prends garde de te méprendre,
de ne pas mettre celle qui est pour la droite à la gauche,
cela est conséquence: frappe trois fois du pied contre
terre, en réclamant les noms des Esprits: Irly, Terly,
Erly, Balthazard, Melchior, Gaspard, marchons; puis fais ton voyage.
[53]
Prenez de l'eau bénite de Pâques et de la fleur de froment; faites une pâte de cela, et vous trouvez au trépas de quelqu'un qui meurt de mort violente, comme d'un pendu, ou autre justicié; approchez le plus près de lui que vous pourrez, et sans rien dire, mettez votre pâte à l'air; puis quand vous jugerez qu'il passe, conjurez son esprit de venir s'enfermer dans votre pâte, pour vous défendre contre toutes sortes d'armes: retournez chez vous, et faites des petites boules; entortillez-les dans du parchemin vierge, où il y ait écrit ce qui suit: 1. u, n., 1., a. Fau, 1. Moot, et Dorhort. Amen. Il faut avaler ces boules.
Il faut dire, en faisant les boules, cinq fois Pater, et cinq fois Ave, etc.
Nota. Que le nombre de ces boules est arbitraire, et qu'on
écrit les caractères précédents sur
un seul morceau de parchemin vierge, que
[54]
l'on partage en
autant de parties que l'on fera de boulettes. Il faut nommer le
nom de baptême du patient dans la conjuration.
Prenez un papier faites-y un trou, regardez par icelui vers le
soleil levant, disant: je te conjure, Esprit solaire, de la part
du grand Dieu vivant, que tu aies à me faire voir N.; puis
continuez ainsi: anima mea turbata est valde; sed tu, Domine,
usquequo; répetez trois fois.
Les deux NN. que vous voyez dans le cercle intérieur de
la fig. 22, pl. X, marquent la place où il faut mettre
votre nom; et pour savoir ce que vous désirez, écrivez
les noms qui sont dans le cercle, sur du parchemin vierge, le
tout avant de dormir, et le mettez sur votre oreille droite, vois
couchant, disant trois fois l'oraison suivante:
[55]
Au glorieux nom du grand Dieu vivant, auquel, de tous temps, toutes choses lui sont présentes, moi qui suis votre serviteur N. Père Eternel, je vous supplie de m'envoyer vos Anges qui sont écrits dans le cercle, et qu'ils me montrent ce que je suis curieux de savoir et apprendre par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.
Votre oraison finie, couchez-vous sur le côté droit,
et vous verrez en songe ce que vous désirez.
Allez dans un cimetière, ramassez-y un clous d'un vieux cercueil, disant clou, je te prends afin que que tu me serves à détourner et faire mal à toute personne que je voudrais; au nom du Père, du Fils et du St-Esprit. Amen.
Quand vous voudrez vous en servir, vous remarquerez l'impression
du pied, et ferez les caractères de la fig. 20, pl. IX,
ensuite, fichez le clou au milieu du petit triangle de
[56]
la figure que vous aurez tracée sur un morceau de planche
disant Pater noster, jusqu'à in terra. Frappez
sur le clou avec une pierre, disant: que tu fasses mal à
N. jusqu'à ce que je te tire de là. Recouvrez l'endroit
avec un peu de poudre et le bien remarquer: car on ne peut guérir
le mal que cela cause, qu'en tirant le clou, et disant je te retire,
afin que le mal cesse que tu as causé à N.; au nom
du Père, du Fils et du St.-Esprit. Amen. Puis tire le clou,
et efface les caractères, non pas de la même main
qu'on les a faits, mais avec l'autre; car il y aurait du danger
pour le maléficiant.
Prenez une poignée de sable, et la conjurez ainsi: Anachi,
Jehova, Hælersa, Azarbel, rets caras sapor aye pora cacotamo
lopidon ardagal margas poston eulia buget Kephar, Solzeth Karne
phaca ghedolossalese tata. Mets le sable ainsi conjuré
dans une boîte d'ivoire, avec la peau
[57]
d'un serpent-tigre
en poudre. Puis jetez-le en l'air, disant la conjuration, et il
paraîtra autant d'hommes qu'il y a de grains de sable, au
jour et heure que le soleil est au signe de M. la Vierge.
Dites tous les matins: je me leve au nom de J.-C. qui a été
crucifié pour moi: Jésus me veuille bénir;
Jésus me veuille conduire; Jésus me veuille bien
garder; Jésus me veuille bien gouverner et conduire à
la vie éternelle, au nom du Père, et du Fils, et
du Saint-Esprit. Les faut dire trois fois en se couchant, en se
levant. On écrira sur l'épée ou l'arme dont
on voudra se servir ce qui suit: Ibel, Ebel, Abel.
Prenez une pipe de terre, neuve et garnie de son couvre-feu en
laiton, remplissez-la de racine de Mandragore en poudre, puis
soufflez par le tuyau en prononçant en vous même:
Abla, Got, Bata, Bata Bleu.
[58]
Faites infuser sur un lain de sable, pendant deux heures; dans
une chopine de bon vin blanc, dix à douze crottes de nouvelle
fiente de cheval, d'âne ou de mulet; ayant coulé
et exprimé à chaud cette liqueur, versez-la dans
un verre au fond duquel vous aurez écrit à l'avance,
Dia, Bix, On, Dabulh, Cherih; buvez-la dans un lit bien
couvert, et le lendemain vous serez guéri.
Faites dissoudre une demi-once de couperose verte, dans un verre
d'eau; écrivez avec cette dissolution sur un morceau de
papier grand comme le pouce, les mots: Agla, Garnaze, Eglatus,
Egla. Avalez cinq jours de suite un pareil billet. Pendant
ces cinq jours, prenez les preparations suivantes:
Avant l'accès, prenez une dragme de racine de grande gentiane
en poudre.
[59]
Appliquez sur votre nombril, de la racine de langue de chien nouvellement
tirée de terre, nettoyée et coupée par tranches,
avec un linge pas-dessus pour l'y tenir arrêtée,
renouvelez-la de douze en douze heures.
Au commencement de l'accès prenez une dragme de Myrrhe
dans un verre de vin blanc; réitérez trois fois.
Ecrinez avec du sang, INRI sur un morceau de papier que vous appliquerez
sur le front. Vous vous servirez ensuite, de la poudre qui sort
de la cavité du fruit sec de la plante nommée vesse
de loup, mêlée avec du blanc d'uf; si la perte
a lieu dans l'intérieur, comme crachement et vomissement
de sang, mettez de la poudre d'alun dans de la conserve de rose
rouge, mangez-en le matin à jeûn et le soir en vous
couchant, jusqu'à guérison.
[60]
Avant d'aller vous battre, écrivez sur un ruban, n'importe
de quelle couleur, les deux mots: Buoni jacum. Serrez-vous
le poignet droit avec ce ruban; soyez sans crainte, défendez-vous,
et l'épée de votre ennemi ne vous touchera point.
Dites cinq Pater et cinq Ave en l'honneur des cinq
plaies de N.-S.; ensuite dites trois fois, je m'en vais dans la
chemise de Notre-Dame; que je sois enveloppé des plaies
de mon Dieu, des quatre couronnes du ciel, de Monsieur S. Jean
l'Evangéliste, S. Luc, S. Matthieu et S. Marc; qu'ils me
puissent garder; que ni homme, ni femme, ni plomb, ni fer, ni
acier, ne me puissent blesser, tailler, ni briser mes os, à
Dieu paix. Et quand on a dit ce que dessus, il faut avaler les
mots suivants écrits sur de la nieulle blanche: Est
principio, est in principio, est in verbum, Deum et tu
[61]
phantu. C'est pour vingt-quatre heures.
Dites: Grand feu ardent, je te conjure de la part du grand Dieu
vivant, de perdre ta couleur comme Judas, quand il trahit Notre-Seigneur
le jour du grand Vendredi; au nom du Père, et du Fils,
et du St.-Esprit. On le répète trois fois, donnant
un coup de pied ou de poing, et on jette sur le feu, le plus de
paille coupée et fortement mouillée qu'on peut se
procurer.
Feu, perds ta chaleur, comme Judas fit sa couleur, quand il trahit Notre-Seigneur au Jardin des Olives. On le prononce trois fois sur la brûlure, envoyant à chaque fois une respiration contre.
Ensuite enveloppez la brûlure avec de la laine de coton
posée assez epais, ou mettez dessus des compresses de fort
vinaigre de vin, que vous renouvelerez toutes les deux
[62]
heures le premier jour; et toutes les six heures les jours suivantes.
Prenez du poivre noir en poudre, mêlez-le avec de la bonne
eau-devie pour en faire une espèce de bouillie, formez-en
un bandeau, que vous vous appliquerez sur le front en prononçant
trois fois, les mots: Millant, Vah, Vitalot; puis dites
trois Pater.
Il faut boire à jeun, trois jours de suite, quatre onces de suc de plantain dépuré, et dire chaque fois, ce qui suit:
"J'ai suis entré au Jardin des Olives, j'y ai rencontré
Sainte Elizabeth, elle me parla du flux de son ventre, je lui
ai demandé grâce pour le mien; et elle m'a ordonné
de dire trois fois Pater en l'honneur de Dieu, et trois
fois Ave en l'honneur de M. St. Jean (Dites trois Pater
et trois Ave, comme
[63]
il est dit ci-dessus et vous serez guéri.
Plantez sous la table une aiguille qui ait servi à ensevelir
un mort, et qui soit entré dans la chair, Puis dites, Coridal,
Nardac, Degon. Ensuite vous mettrez un morceau d'Assa ftida,
sur un charbon brûlant, et vous vous retirerez.
Au lieu des paroles indiquées à la page 61, dites
celles suivantes, après avoir faite le signe de la croix:
Anania, Anassia, Emisael, libera nos Domine; jetez alors
la paille coupée et mouillée comme il est dit.
Pour cette expérience, faut avoir un canif neuf, puis,
par un samedi, à l'heure précise du lever de la
lune, dans son décours, vous tracerez avec la pointe, derrière
la porte de la chambre où couchent les personnes, les caractères
de la figure 5,
[64]
planche III, ainsi que les mots,
Consummatum est, et rompez la pointe
du canif dans la porte.
Par un temps orageux, cueillez
du trèfle à quatre ou cinq feuilles,
faisant dessus un signe de croix,
puis, dites: trifle ou trèfle large, je
te cueille au nom du Père, et du
Fils, et du S.t-Esprit, par la virginité
de la Sainte Vierge, par la virginité
de St.-Jean-Baptiste, par la virginité
de St.-Jean l'Evangéliste, que tu aies à me servir
à toutes sortes de jeux. Il faut dire cinq Pater
et cinq Ave, puis on continue, El, Agios, Ischyros, Athanatos.
Vous rensermerez ce trèfle dans un sachet de soie noire
que vous porterez comme un scapulaire chaque fois que vous jouerez.
Hors de ce temps, il faut avoir soin de le serrer soigneusement.
Jetez après lui, un morceau de papìer trempé
dans une dissolution d'alun, et sur lequel vous aurez
[65]
écrit
avec du sang de chevreau: Arrête, belle, voilà
un gage. Puis faites siffler devant lui, une baguette d'osier:
s'il est touché de cette baguette, il mourra sur-le-champ,
ou il fuira promptement.
Dites pendant dix jours ce qui suit: Saint Pierre sur le pont
de Dieu s'assit; Notre-Dame de Caly y vint et lui dit: Pierre,
que fais-tu là? Dame, c'est pour le mal de mon chef que
je me suis mis là. S.-Pierre, tu te lèveras; à
S.-Ager tu t'en iras; tu prendras du saint onguent des plaies
mortelles de Notre-Seigneur; tu t'en graisseras, tu diras trois
fois; Jésus, Maria, et tu feras trois fois le signe
de la croix sur la tête. Après ces paroles, appliquez
chaque fois, sur la tête, un cataplasme chaud de cresson
d'eau fricassée avec de la graisse de porc.
Dés, je te conjure au nom d'Assizer et de Rassize, qu'ils
viennent
[66]
rafle et raflée aux noms d'Assia et de Longrio.
Notez bien qu'il faut que vous soyez porteur du scapulaire formé
de feuilles de trèfle, comme il est dit à la page
64.
On se sert d'un poireau de médiocre grosseur dont on a
retranché les racines ou filaments. A cet effet, on le
trempe dans l'huile à salade, et on l'introduit dans le
gosier à plusieurs reprises, s'il le faut, en prononçant
ces paroles: Blaise, martyre et serviteur de Jésus-Christ,
je te commande de monter ou de dévaler.
Ecrivez sur trois rubans de soie, Gaspard, Melchior, Balthazard.
Attachez l'un de ces rubans au-dessus du genou droit, sans le
serrer; le second au-dessus du genou gauche, et le troisième
autour des reins. Avalez avant de vous mettre en marche un petit
verre d'anis dans du bouillon ou dans un verre de vin blanc,
[67]
et frottez-vous les pieds avec de la rhue écrasée
dans de l'huile d'olive.
Nous avons déja fait connaître plusieurs moyens pour gagner au jeu, pages 48, 64 et 65, en voici un autre que nous avons trouvé dans un vieux manuscrit, nous n'avons pas encore pu juger de son mérite.
Ecrivez sur du parchemin vierge les mots et croix qui suivent
+ Ibel + Laber + Chabel + Habet + Rabel. Il le faut porter sur
vous.
Prenez une tassée de sel, plus ou moins, selon la quantité des animaux maléficiés; prononcez dessus ce qui suit: Herego gomet hunc gueridans sesserant deliberant amei.
Faites trois tours autour des animaux, commençant du côté
du soleil levant, et continuant suivant le cours de cet astre,
les animaux devant vous, et faisant vos jets sur iceux par pincée,
récitez les mêmes paroles.
[68]
Démon, sors du corps de N. par le commandement du Dieu que j'adore, et fais place au St. Esprit. Je mets le signe de la sainte croix de Notre-Seigneur J. C. sur votre front. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Je fais le signe de la croix de N.-S. J.-C. dessus votre poitrine. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Dieu éternel et tout-puissant, Père de N.-S. J.-C., jetez les yeux de votre miséricorde sur votre serviteur N. que vous avez daigné appeler au droit de la foi, guérissez son cur de toutes sortes d'éléments et de malheurs, et rompez toutes ses chaînes et ligatures; ouvrez, Seigneur, la porte de votre gloire par votre bonté, afin, qu'étant marqué du sceau de votre sagesse, il soit exempt de la puanteur, des attaques et des désirs de l'esprit immonde; et qu'étant rempli de la bonne odeur de vos bontés et de vos grâces, il observe avec joie vos commandements [69] dans votre Eglise; et en s'avançant de jour en jour dans la perfection, il soit rendu digne d'avoir reçu le remède salutaire à ses fautes, par votre saint baptême, par les mérites du même J.-C. N.-S. et Dieu: Seigneur, nous vous supplions d'exaucer nos prières, de conserver et protéger ce qu'un amour charitable vous a fait racheter au prix de votre sang précieux, et par la vertu de votre sainte croix, de laquelle nous sommes marqués. Jésus protecteur des pauvres affligés, soyez propice au peuple que vous avez adopté, nous faisant participants du nouveau testament, afin que les lettres de la promesse soient exaucées, d'avoir reçu par votre gràce ce qu'ils ne peuvent espérer que par vous J.-C. N.-S., qui êtes notre recours, qui avez fait le ciel et la terre. Je t'exorcise, créature, au nom de Dieu, le Père tout-puissant, et par l'amour que N. C. J. B. porte, et par la vertu du Saint-Esprit; je t'exorcise par le grand Dieu vivant, qui [70] est le vrai Dieu que j'adore, et par le Dieu qui t'a créé, qui a conservé tous ses élus, qui a commandé à ses serviteurs de le bénir, pour l'utilité de ceux qui croient en lui, afin que tout devienne un Sacrement salutaire pour chasser l'ennemi. C'est pour cela, Seigneur notre Dieu, que nous vous supplions de sanctifier ce sel par votre sainte bénédiction, et de le rendre un parfait remede pour ceux qui le recevront; qu'il demeure dans leurs entrailles, afin qu'elles soient incorruptibles, au nom de N.-S. J.-C. qui doit juger les vivants et les morts, et par le sceau du Dieu d'Abraham, du Dieu d'Isaac, du Dieu de Jacob, du Dieu qui est montré à son serviteur Moïse sur la montagne de Sinaï, qui a tiré les enfants d'Israël de l'Egypte, leur donnant un Ange pour les protéger et les conduire de jour et de nuit. Je vous prie aussi, Seigneur, d'envoyer votre saint Ange pour protéger votre serviteur N. et le conduire à la vie éternelle, en [71] vertu de votre saint Baptême. Je t'exorcise, Esprit impur et rebelle, au nom de Dieu le Père, de Dieu le Fils, de Dieu le Saint-Esprit; je te commande de sortir du corps de N., je t'adjure de te retirer au nom de celui qui donna la main à Saint Pierre, lorsqu'il était près d'enfoncer dans l'eau. Obéis, maudit Démon, à ton Dieu et à la sentence qui est prononcée contre toi, et fais honneur au Dieu vivant, fais honneur au Saint-Esprit et à J-C. Fils unique du père. Retire-toi, serpent antique, du corps de N. parce que le grand Dieu te le commande; que ton orgueil soit confondu et anéanti devant l'enseigne de la sainte croix, de laquelle nous sommes signés par le baptême et la grace de J-C. Pense que le jour de ton supplice approche, et que des tourments extrêmes t'attendent; que ton jugement est irrévocable, que ta sentence te condamne aux flammes éternelles ainsi que tous tes compagnons, pour votre rebellion envers votre Créateur. [72] C'est pourquoi, maudit Démon, je t'ordonne de fuir de la part du Dieu que j'adore; fuis par le Dieu Saint, par le Dieu vrai, par celui qui a dit, et tout a été fait: rends honneur au Père, au Fils et au Saint-Esprit, et à la très sainte et très individue Trinité. Je te fais commandement, Esprit sale, et qui que tu sois, de sortir du corps de cette créature N. créée de Dieu, lequel Dieu mème est N.-S. J.-C. qu'il daigne aujourd'hui, par son infinie bonté, t'appeler à la grâce de participer à ses saints Sacrements qu'il a institués pour le salut de tous les fidèles; au nom de Dieu, qui jugera tout le monde par le feu.
Voilà la croix de N.-S. J.-C. + Fuyez, parties adverses,
voici le lion de la tribu de Juda, racine de David.
Prenez le cur d'un des animaux morts; surtout qu'il n'ait aucun signe [73] de vie; arrachez le cur, mettez-le sur une assiette propre, puis ayez neuf piquants d'aubépine, et procédez comme il va suivre.
Percez dans le cur un de vos piquants, disant: Adibaga, Sabaoth, Adonay, contra ratout prisons pererunt fini unixio paracle gossum.
Prenez deux de vos piquants et les percez, disant: Qui fussum mediator agros gaviol valax.
Prenez-en deux autres, et les perçant, dites: Landa zazar valoi sator salu xio paracle gossum.
Reprenez deux de vos piquants, et les perçant, prononcez: Mortus cum fice sunt et per flagellationem Domini nostri Jesu-Christi.
Enfin, percez les deux derniers piquants aux paroles qui suivent: Avir sunt devant vous paracletur strator verbonum offisum fidando.
Puis, consinuez, disant:
J'appelle ceux ou celles qui ont fait fabriquer le Missel Abel; lâche, a-t-on mal fait que tu aies partant à nous venir trouver par mer ou [74] par terre, tout par-tout, sans délai et sans dédit. Percez pour lors le cur d'un clou à ces dernieres paroles.
Notez que si on ne peut avoir des piquants d'aubépine, on aura recours à des clous neuf.
Le cur étant percé, comme nous l'avons indiqué,
on le met dans un petit sac; puis on le pend à la cheminée.
Le lendemain vous retirerez le cur du sac, vous le mettrez
sur une assiette, retirant la première épine vous
le repercez dans un autre endroit du cur, prononçant
les paroles que nous lui avons destinées ci-dessus: vous
relevez deux autres; et les reperçant, vous dites les paroles
convenables: enfin vous les relevez toutes dans le même
ordre pour les repercer comme nous avons dit, observant de ne
jamais repercer dans le même trou. On continue cette expérience
pendant neuf jours. Toutefois, si vous ne voulez donner relâche
au malfaiteur, vous faites votre neuvaine
[75]
dans le même
jour, et dans l'ordre prescrit à la dernière opération.
On perce le clou dans le cur, prononçant les paroles
que nous avons destinées pour cet effet: puis on fait grand
feu; on met le cur sur un gril, pour le faire rôtir
sur la braise ardente. Il faut que le maléficiant vienne
demander grâce; ou s'il est hors de son pouvoir de venir
dans le peu de temps que vous exigerez de lui accorder, vous le
ferez mourir.
Prenez du sel sur une assiette; puis ayant le dos tourné au lever du soleil, et les animaux devant vous, prononcez, étant à genoux, la tête nue, ce qui suit:
Sel qui est fait et formé au château de Belle Sainte belle Elisabeth, au nom Disolet, Solfée portant sel, sel dont sel, je te conjure au nom de Gloria, de Doriante et de Galianne sa sur; sel je te conjure que tu aies à me tenir mes vifs chevaux [76] de bêtes cavalines que voici présents devant Dieu et devant moi, sains et nets, bien buvants, bien mangeants, gros et gras, qu'ils soient à ma volonté; sel dont sel, je te conjure par la puissance de gloire, et par la vertu de gloire, et en toute mon intention toujours de gloire.
Ceci prononcé au coin du soleil levant, vous gagnez l'autre coin suivant le cours de cet astre, vous y prononcez ce que dessus. Vous en faites de même aux autres coins; et étant de retour où vous avez commencé, vous y prononcez de nouveau les mêmes paroles; observez pendant toute la cérémonie, que les animaux soient toujours devant vous parce que ceux qui traverseront seront autant de bêtes folles.
Faites ensuite trois tours autour de vos chevaux, faisant des jets de votre sel sur les animaux, disant: Sel, je te jette de la main que Dieu m'a donnée; Grapin, je te prends, à toi je m'attends.
[77]
Dans le restant de votre sel, vous saignerez l'animal sur qui on monte, disant: Bête cavaline je te saigne de la main que Dieu m'a donnée, Grapin, je te prends, à toi je m'attends.
On doit saigner avec un morceau de bois dur, comme du buis ou du poirier; on tire le sang de telle partie qu'on veut, quoiqu'en disent quelques capricieux, qui affectent de vertus particulières à certains parties de l'animal. Nous recommandons seulement que quand on tire le sang, que l'animal ait le cul derrière vous. Si c'est, par exemple, un mouton, vous lui tiendrez la tête dans vos jambes. Enfin, après avoir saigné l'animal, vous faites une levée de corne du pied droit, c'est-à-dire que vous lui coupez un morceau de corne du pied droit avec un couteau, vous le partagez en deux morceaux et en faites une croix; vous mettez cette croisette dans un morceau de toile neuve, puis vous la couvrez de votre sel; vous prenez [78] ensuite de la laine, si vous agissez sur moutons; autrement vous prenez du crin, vous en faites aussi une croisette que vous mettez dans votre toile sur le sel; vous mettez sur cette laine ou crin, une seconde couche de sel; vous faites encore une autre croisette de cire vierge paschale ou chandelle bénite; puis vous mettez le restant de votre sel dessus, et nouez le tout en pelote avec une ficelle; froissez, avec cette pelote les animaux au sortir de l'écurie, si ce sont des chevaux; si ce sont des moutons, on les frouera au sortir de la bergerie ou du parc, prononçant les paroles qu'on aura employées pour le jet: on continue à frouer pendant 1, 2, 3, 7, 9 ou 11 jours de suite. Ceci dépend de la force et de la vigueur des animaux.
Notez que vous ne devez faire vos jets qu'au dernier mot: quand vous opérez sur les chevaux, prononcez vivement; quand il s'agira de moutons, plus vous serez long à prononcer, mieux vous ferez; quand [79] vous trouverez du crin dans les jets de ce recueil, vous ne les devez faire que sur le sel et non ailleurs. Toutes les gardes se commencent le mardi ou le vendredi au croissant de la lune; et au cas pressant, on passe par-dessus ces observations. Il faut bien prendre garde que vos pelotes ne prennent de l'humidité, parce que les animaux périraient. On les porte ordinairement dans le gousset, mais sans vous charger de ce soin inutile, faites ce que font les praticiens experts: Placez-les chez vous en quelque lieu sec, et ne craignez rien. Nous avons dit ci-dessus de ne prendre de la corne que du pied droit pour faire la pelote. La plupart en prennent des quatre pieds, et en font conséquemment deux croisettes, puisqu'ils en ont quatre morceaux. Cela est superflu et ne produit rien de plus. Si vous faites toutes les cérémonies des quatre coins au seul coin du soleil levant, le troupeau sera moins dispersé.
Remarquez qu'un berger mauvais,
[80]
qui en veut à celui
qui le remplace, peut lui causer bien des peines, et même
périr le troupeau: premièrement, par le moyen de
la pelote qu'il coupe en morceaux et qu'il disperse, soit sur
une table ou ailleurs, soit par une neuvaine de chapelet, après
laquelle il enveloppe la pelote dedans, puis coupe le tout et
le disperse, soit par le moyen d'une taupe ou d'une belette, soit
par le pot ou tarc ou la burette, enfin par le moyen d'une grenouille
ou raine verte, ou une queue de morue, qu'ils mettent dans une
fourmilière, disant: Maudition, perdition, etc. Ils l'y
laissent durant neuf jours, après lesquels ils la relèvent
avec les mêmes paroles, la mettant en poudre, en sèment
où doit paitre le troupeau. Ils se servent encore de trois
cailloux pris en différents cimetières: et par le
moyen de certaines paroles que nous ne voulons révéler,
ils donnent des courantes, causent la gale, et font mourir autant
d'animaux qu'ils souhaitent. Nous donnerons
[81]
ci-après
la manière de détruire ces prestiges, par nos manières
de rompre les gardes et tous maléfices. Nous nous proposons,
pour le même sujet, de réimprimer l'Enchiridion du
Pape Léon, dans lequel on trouvera bon nombre d'oraisons
mystérieuses d'un succès surprenant. (Il faut choisir
l'édition de 1740.)
Astarin, Astaroth qui est Bahol, je te donne mon troupeau à ta charge et à ta garde; et pour ton salaire, je te donnerai une bête blanche ou noire, telle qu'il me plaira. Je te coujure, Satarin, que tu me les gardes partout dans ces jardins, en disant hurlupupin,
Vous agirez suivant ce que nous avons dit au château de Belle, et ferez le jet, prononçant ce que suit:
Gupin ferrant a failli le grand; c'est Caïn qui te fait cha.
Vous les frouerez avec les mêmes paroles.
Bêtes a laine, je te prends au nom [82] de Dieu et de la très-sainte sacrée Vierge Marie. Je prie Dieu que la saignerie que je vais faire, prenne et profite à ma volonté. Je te conjure que tu casses et brises tous sorts et enchantements qui pourraient être passes dessus le corps de mon vif troupeau de bêtes à laine, que voici présent devant Dieu et devant moi, qui sont à ma charge et à ma garde. An nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et de M. St. Jean-Baptiste et M. St. Abraham.
Voyez ci-dessus ce que nous avons dit pour opérer au château
de Belle, et vous servez pour le jet et frouer des paroles qui
suivent. Passe Flori, Jésus est ressuscité.
Ce fut par un lundi au matin que le Sauveur du monde passa, la Sainte Vierge après lui, M. St. Jean son pastoureau, son ami, qui cherche son divin troupeau, qui est antiché de ce malin claviau, de quoi il n'en peut plus, à cause des trois pasteurs [83] qui ont été adorer mon Sauveur Rédempteur Jésus-Christ en Bethléem, et qui ont adoré la voix de l'enfant. Dites cinq fois Pater et cinq fois Ave.
Mon troupeau sera sain et joli, qui est sujet à moi. Je prie Madame Ste. Geneviève qu'elle m'y puisse servi d'ami dans ce malin claviau ici. Claviau banni de Dieu, renié de J.-C., je te commande de la part du grand Dieu vivant, que tu aies à sortir d'ici, et que tu aies à fondre et confondre devant Dieu et devant moi, comme fond la rosée devant le soleil. Très-glorieuse Vierge Marie et le Saint-Esprit, claviau sors d'ici, car Dieu te le commande, aussi vrai comme Joseph, Nicodème d'Arimathie a descendu le précieux corps de mon Sauveur et Rédempteur J.-C., le jour du Vendredi Saint; de l'arbre de la croix, de par le Père, de par le Fils, de par le Saint-Esprit, digne troupeau de bêtes à laine, approchez-vous d'ici, de Dieu et de moi. Voici la divine offrande [84] de sel que je te présente aujourd'hui; comme sans le sel rien n'a été fait, comme je le crois, de par le Père, etc.
O sel! je te conjure de la part du grand Dieu vivant, que tu me puisses servir à ce que je prétends, que tu me puisses préserver et garder mon troupeau de rogne, gale, pousse, de pousset, de gobes et de mauvaises eaux. Je te commande, comme Jésus-Christ mon Sauveur a commandé dans la nacelle à ses Disciples, lorsqu'ils lui dirent: Seigneur, réveillez-vous, car la mer nous effraie. Aussitôt le Seigneur s'éveilla, commanda à la mer de s'arrêter: aussitôt la mer devint calme, commanda de par le Père, etc.
Avant toutes choses, à cette garde prononcez sur le sel;
Panem clestem accipiat, sit nomen Domine invocabis.
Puis ayez recours au château de Belle, et faites le jet
et les froues prononçant ce qui suit: Eum ter ergo docentes
omnes gentes baptizantes eos. In nomine patris, etc.
[85]
Quand Notre-Seigneur monta au ciel, sa sainte vertu en terre laissa Pasle, Colet et Herve; tout ce que Dieu a dit a été bien dit. Bêtes rousses, blanches ou noires, de quelque couleur que tu sois, s'il y a quelque gale ou rogne sur toi, fut-elle mise et faite à neuf pieds dans terre il est aussi vrai qu'elle s'en ira et mortira, comme St. Jean et dans sa peau et a été né dans son chameau; comme Joseph, Nicodème d'Arimathie a dévalé le corps de mon doux Sauveur Rédempteur J.-C. de l'arbre de la croix, le jour du Vendredi saint.
Vous vous servirez, pour le jet et pour les froues, des mots suivants, et aurez recours à ce que nous avons dit au château de Belle.
Sel, je te jette de la main que Dieu m'a donnée. Volo
et vono Baptistæ Sancta Agalatum est.
Placez-vous au coin du soleil levant, et prononcez-y cinq fois ce [86] qui va suivre. Si vous ne le souhaitez prononcer qu'une fois, vous en ferez autant cinq jours de suite.
Viens bêtes à laine, c'est l'Agneau d'humilité, je te garde, Ave Maria. C'est l'Agneau du Rédempteur, qui a jeûné quarante jours sans rebellion, sans avoir pris aucun repos de l'ennemi, fut tenté en vérité. Va droit, bête grise, à gris agripeuses, va chercher ta proie, loups et louves et louveteaux, tu n'as point à venir à cette viande qui est ici. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et du bienheureux Saint Cerf. Aussi, va de retrot ô Satana.
Ceci prononcé au coin que nous avons dit, on continue de
faire le même aux autres coins; et de retour où l'on
a commencé, on le repète de nouveau. Voyez pour
le reste le château de Belle, puis faites le jet avec les
paroles qui suivent: Vanus vanes Christus vaincus, attaquez
sel soli, attaquez Saint Sylvain au nom de Jésus.
[87]
Allions nous, allions-les, marions-nous et marions-les, délions-nous et marions-les à Belzébuth.
Cette garde est dangereuse et embarassante, ou plutôt son
succès est très-incertain; il faut des dispositions
d'âme bien pure, pour qu'elle réussisse.
Sel, qui est fait et formé de l'écume de la mer, je te conjure que tu fasses mon bonheur et le profit de mon maître; je te conjure au nom de Crouay; Don, je te conjure au nom de Crouay; Satan, je te conjure au nom de Crouay; Leot, je te conjure au nom de Crouay; Valiot, je te conjure au nom de Crouay; Rou et Rouvayet, viens ici, je te prends pour mon valets. Jet. Festi Christi Bélial.
Gardez-vous de dire: Rouvayet, ce que tu feras je le trouverai
bien fait; parce que cette garde est d'ailleurs forte, et quelquefois
pénible.
[88]
Voyez ce que nous avons enseigné au
château de Belle, touchant les gardes.
Toutes bêtes ravissantes, qui pourraient attaquer ce vif troupeau de bêtes à laine, qu'elles soient bridées de par le hoc est enim Corpus meum: Bêtes à laine, viens à moi, voici une offrande de sel que je te présente, et que je te vais donner, au nom de Dieu et de la Vierge, et de Monsieur St.-Jean: bêtes à laine, viens à moi, et te tourne vers moi; voilà une offrande de sel béni de Dieu, que je vais te donner, livrer et jeter, au nom de Dieu, de la Vierge et de Monsieur St. Jean: bêtes à laine, viens à moi, voilà une offrande de sel béni de Dieu, que je te présente et vais livrer et jeter dessus toi. Vif troupeau de bêtes à laine, que voici présent devant Dieu et devant moi, au nom de Dieu et de la Vierge, et de M. St.-Jean que ce sel me les garde saines et nettes, bien buvantes, bien mangeantes, [89] grosses et grasses, basses et ravalées, bien closes et fermées autour de moi, comme est l'agneau de M. St.-Jean; et à l'honneur de lui, je crois que ce sel me les gardera saines et nettes, bien buvantes et bien mangeantes, grosses et grasses, comme l'agneau de M. Saint-Jean; je crois que ce sel me les gardera claires et reluisantes, pour complaire à tout le monde, au nom de Dieu et la Vierge, et de M. St.-Jean: je crois que ce sel les garantira des loups et louves, et de toutes bêtes ravissantes qui marchent le jour et la nuit. Sel béni de Dieu, je te conjure que tu me le feras; car j'y crois, au nom de Dieu, de la Vierge et de M. St.-Jean. O grand Dieu, je crois que ce sel me les préservera de rogne, de gale, de clavel, et de quelque mal qui pourrait arriver dessus le corps de ce vif troupeau de bêtes à laine. Sel béni de Dieu, je crois que tu le feras au nom de Dieu et de la Vierge, et de M. St.-Jean. Amen.
Il faut qu'une messe du St.-Esprit [90] ait été dite sur le sel; elle doit être commencée par le Confiteor, et continuée jusqu'à la fin. Vous la pouvez dire vous-même. Au reste, vous y procéderez comme au château de Belle, et vous vous servirez des paroles suivantes pour le jet, etc.
Vamus Jesus Christus et memores, attaquez sel seli, attaquez
St.-Sylvain au nom de Jésus.
Sel, qui est créé de Dieu et béni de sa très-digne main, je te conjure par le grand Dieu vivant, et de M. St.-Riquier, qui est le combatteur de tous les Diables, je te conjure que tu aies à rompre et corrompre toutes paroles qui ont été dites, lues et célébrées dessus le corps de ce vif troupeau de bêtes à laine, que voici présent devant Dieu et devant moi. Sel qui est créé de Dieu et béni de sa digne main, je conjure, présente et applique sur le corps de ce vif troupeau, que voici présent devant Dieu et devant moi, c'est mon intention et désir, que tu [91] me les gardes saines et nettes, grosses et grasses, rondes; qu'elles soient bien alliées autour de moi, comme la ceinture de la très-sacrée Vierge Marie, quand elle portait le corps de mon doux Sauveur Rédempteur J.-C. Casta sacravera viga corpus Domini nostri Jesus Christi qui tima menta Deus; in nomine Patri, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen.
Pour l'application, ayez recour à ce qui est enseigné
au château de Belle, et vous servez pour le jet et les froues
des paroles qui suivent, ou de celles des jets ci-dessus qui vous
conviendront, passe Flori, Jésus est ressucité.
Procurez-vous un cierge qui aura servi à la première communion paschale d'une jeune fille née de parents sages et vertueux; allumez-le et le plantez en terre, non loin d'une rivière ou d'on ruisseau, où vous conduirez [92] paître vos moutons; tracez un grand demi-cercle capable de renfermer votre troupeau, et, pour cela, servez-vous de la baguette mystérieuse dont la composition est indiquée dans le Véritable Dragon Rouge, page 18 (édition avec la poule noire). Ceci étant fait, asseyez-vous sur un banc de terre que vous aurez dispose à l'avance, et après vous être recommandé à la Très-sainte Trinité, vous ferez les trois appellations marquées dans la dragon rouge, page 30 et suivantes, ayant soin d'avoir toujours en main la baguette mysterieuse dont il vient d'être parlé afin d'en faire l'usage indiqué.
L'esprit vous apparaîtra et vous lui commanderez de toucher chacun des moutons présents et de commettre des-lors et pour toujours à la garde de votre troupeau, un de ses subalternes, ce qu'il fera à l'instant même. (Voyez la figure au commencement de ce volume).
Ce que nous avons donné de gardes, doit
suffire pour satisfaire le
[93]
berger et le palefrenier, puisqu'une garde qui sert à
l'un peut servir à l'autre changeant seulement au nom de
vif troupeau de bêtes à laine, celui de bêtes
cavalines. Toutefois, il est bon de remarquer, que plus une garde
est forte et remplie d'ingourmande, mieux elle convient aux chevaux,
et plus la garde est douce et saine, mieux elle convient aux moutons.
Et pour que le laboureur tire quelque fruit particulier de nos
découvertes, nous allons faire suivre une garde qui le
regarde en propre. Elle est d'une ressource infinie pour ceux
qui sont proches les garennes et autres terrains où il
y a des lapins. Les animaux ne pourront endommager la récolte,
observant ce que nous allons enseigner. Au contraire, venant à
passer dans les grains qu'on veut garantir, ils y détruiront
toutes les mauvaises herbes.
Prends du sel dans une assiette ou un plat: la quantité ne peut être [94] fixée, cela dépend de l'étendue du terrain que l'on veut conserver. De plus, ayez des fientes de lapin, et cinq morceaux de tuile ramassées à une procession ou dans un cimetière; puis étant à la place où vous voulez faire cette expérience, vous la commencerez du côté du soleil levant, tête nue et à genoux; vous direz ce qui suit et ferez les croix sur le sel: + dant + dant + dant sant + Heliot, et Valiot; Rouvayet, viens ici, je te prends pour mon valet, pour garder ici à ces maudits lapins et lapines, qu'ils aient à passer et repasser au travers de cette pièce (nommez le grain) que voici présent devant Dieu et devant moi, sans faire aucun tort ni dommage; qu'ils soient bridés de la part de Réveillot; car je te fais commandement et te conjure de la part du grand Dieu vivant, de m'obéir, toi et tes camarades, à ce que je vais te demander; c'est de garder pendant trois mois et trois lunes à cette pièce N. que voilà ici présent devant Dieu [95] et devant moi, comme ainsi je le crois par la croyance que j'ai en toi. Ainsi, je le crois que tu le feras; ainsi je le crois par la vertu de ce sel béni de Dieu, et des tuilots et fientes desdites bêtes maudites, lapins et lapines; ainsi je le crois par toutes les forces et puissances que tu peux avoir sur eux; ainsi je le crois.
Faites un trou en terre, posez dedans une fiente, disant; Rou et Rouvayet, viens ici, je te prends pour mon valet.
Posez sur la fiente une pincée de sel, disant: Sel, je te mets, de la main que Dieu m'a donnée, Rou et Rouvayet, viens ici, je te prends, pour mon valet.
Posez ensuite un tuilot, disant: Tuilot, je te pose de la main que Dieu m'a donnée.
Frappez du talon gauche sur le tuilot, faisant un tour à droite, disant; Rou et Rouvayet; viens ici, je te prends pour mon valet.
On en fait autant aux trois autres coins, puis on traverse au milieu [96] de la piece, où l'on fait comme à un des coins puis de ce milieu, on revient au premier coin pour y commencer vos jets; au premier vous dires: Sel, je te jette de la main qui Dieu m'a donnée, ancre à la Vierge.
Vous continuez vos jets autour de la pièce, disant seulement: Après le premier ancre à la Vierge. Etant de retour où vous avez commencé, vous prenez le restant de votre sel et en faites un seul jet, disant; Rou et Rouvayet, viens ici, je te prends pour mon valet.
Si le terrain est divisé en différentes parcelles et de différents grains, il faut faire les mêmes cérémonies à chaque pièce; au lieu de trois mois et trois lunes, vous en nommez ce qu'il vous plaît.
Nous trouverez des gardes d'un autre genre, dans les uvres
magiques d'Agrippa, imprimées à Rome en 1744
et où l'on trouve le secret de la reine des mouches velues.
Tracez sur du papier noir, avec [97] de l'encre blanche, le pantacle figure sur le titre de ce livre imprimé en 1760; jetez ce pantacle ainsi tracé à la tête des chevaux, et dites:
Cheval blanc ou noir, de quelque couleur que tu puisses être, c'est moi qui te le fais faire, je te conjure que tu n'aies non plus à tirer de tes pieds comme tu fais de tes oreilles, non plus que Beelzébuth peut rompre sa chaîne. Il faut, pour cette expérience, un clou forgé pendant la messe de minuit, que vous chasserez par où le harnais passe. A son defaut on prend un mâlon que l'on conjure comme il suit:
Mâlon, je te conjure au nom de Lucifer, Belzébuth
et de Satanas, les trois Princes de tous les diables, que tu aies
à t'arrêter. Pendant les trois jours avant celui
où vous voudrez faire cette expérience, vous aurez
soin de ne faire aucune uvre chrétienne.
Hostia sacra verra corrum, en dépoussant le grand
diable d'enfer,
[98]
toutes paroles, enchantements et caractères
qui ont été dits, lus et célébrés
sur le corps de mes vifs chevaux, qu'ils soient cassés
et brisés en arriere de moi. Après cela vous rétirez
l'oraison qui commence par ces mots: Verbe qui avez été
fait chair, etc., et que vous trouverez dans l'Enchirion
Léonis papæ, edition de 1740.
Prenez le premier né; à son défaut le premier venu; élevez-le de terre le nez vers vous, puis dites:
Ecce lignum crucem in quo salus mundi crucem.
Remettez-le par terre, relevez-le et dites comme dessus; faites
de même jusqu'à trois fois. Cela fait, vous prononcerez
tout bas l'oraison du jour où l'on sera, et qui se trouve
écrite dans l'Enchiridion du pape Léon.
Astre qui conduit l'arme aujour'hui,
que je te charme gige, te dis-je,
[99]
que tu m'obéisses; au nom du Père,
et du Fils, et Sanatatis; faites un signe de croix. Voyez aussi
les pages 53 et 57.
On prend le premier mouton venu attaqué dudit mal. Etant tourné du côté du soleil levant, on lui ouvre la gueule, et on prononce dedans trois fois les paroles qui suivent:
Brac, Cabrac, Carabra, Cadebrac, Cabracam, je te guéris.
Soufflez dans la gueule du mouton à chaque fois, et le
jetez parmi les autres. Ils seront tous guéris. Il faut
faire autant de signes de croix comme il y en a de marqués.
Cheval (nommez le poil) appartenant à N., si tu as les avives, de quelque couleur qu'elles soient, et tranchées rouges ou tranchesons, ou de trente-six sortes d'autres maux, en cas qu'ils y soient, Dieu te guérisse et le bienheureux Saint-Eloi: [100] [100] au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit; puis dire cinq fois Pater et cinq fois Ave, etc., à genou.
Aussitôt après avoir prononcé ces paroles, si le cheval a les avives, il faut lui injecter avec une séringue, dans le gosier la décoction suivante:
Prenez fleurs de sureau, de camomille, une poignée de chaque; faites-le bouillir légèrement dans deux pintes d'eau, passez le tout et ajoutez-y une demi once de sel ammoniac, trois onces de sirop anti-scorbutique et une demi-pinte de vinaigre. Vous réitérerez les paroles et les injections plusieurs fois par jour.
S'il est attaqué de tranchées rouges, en place du remède ci-dessus, vous emploierez le suivant:
Après avoir fait saigner le cheval, vous lui ferez avaler
une livre d'huile d'olive, et vous lui donnerez des lavements
de graine de lin.
Atay de satay suratay avalde, [101] marche. Il faut le répéter trois fois, frappant le sabot du cheval. Si c'est du côté du montoir, frappez de pied gauche.
Appliquez un même temps autour du boulet une compresse de
vinaigre dans lequel vous aurez fait bouillir de la sauge et du
romarin: il faut renouveler cette compresse chaque fois qu'elle
se refroidit. Vous ferez bien aussi de faire saigner l'animal
au cou.
Prenez une pièce d'argent, pendez-la au cou d'un des moutons, disant neuf fois ce qui suit:
Satan, Satourne, parlant de Gricacur da voluptere Seigneur de Nazariau; je te requiers et commande, et conjure humblement, que tu aies à venir garder et passer mon vif troupeau de bêtes à laine le soir, le jour et le matin, en disant hurlupupin.
Nous ne voulons rien dire de plus sur ces paroles d'ingourmande.
[102]
Prenez la bête affligée et lui dites trois fois sur la tête les paroles qui suivent:
In tes dalame bouis, vins Divernas Satan.
Prenez de l'eau bénite avec le bout du doigt, et touchant les dessous des mâchoires, dites:
+ Christus Brutus et datus et vanum.
Gupin, ferrant a failli le grand, c'est Caïn qui te fait
cha. Prenez fleur de soufre avec huile et une pincée de
sel, faites du tout un onguent dont vous frotterez les animaux,
prononçant les paroles ci-dessus. Réiterez jusqu'à
guérison.
Prenez du doigt du milieu de la main gauche, de la salive à votre bouche, et en touchez les hémorrhoïdes, disant:
Broches, va-t-en, Dieu te maudit; [103] au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit. Après quoi dites neuf fois Pater et Ave pendant neuf jours: le second on n'en dira que huit, et l'on diminuera chaque jour, suivant l'ordre, le retour.
Deux fois par jour, il faut frotter les hémorroïdes
avec du beurre frais dans lequel vous aurez fait cuire de la seconde
écorce du sureau.
Placez l'épileptique dans un lieu bien aéré, frottez-lui les avant-bras et dites dans son oreille droite: Oremus præceptis salutaris moniti.
Ajoutez l'Oraison Dominicale. Avant que ces prières soient achevées, le malade se relève.
Un remède souverain contre le mal caduc, est l'eau qui
découle par incision faite dans un tilleul au mois de février;
on le donne chaque fois à la quantité de trois onces.
Nous avons pensé que ce serait
ajouter au mérite de ce volume que
de le terminer par la reproduction
de quelques secrets qui étaient possédés
par une famille qui se faisait
distinguer par sa piété. Nous croyons
pouvoir affirmer que beaucoup de
personnes se sout bien trouvées d'en
avoir fait usage.
Prends une poignée de la plante
appelée la Reine des prés; fais infuser
dans une pinte d'eau bouillante;
adresse une prière fervente à Saint-Eutrope,
premier évêque de Saintes,
puis bois trois tasses de cette infusion,
une le matin, une à midi et
une le soir, une heure avant de manger.
Recommence chaque jour et pendant une quinzaine, faisant ta
prière avant de boire, et tu seras
guéri immanquablement.
Lorsqu'elles n'ont pas atteint une grosse veine, laisse couler un peu, afin de dégorger les petites veines qui se trouveront près de la coupure.
Ceci fait, lave avec de l'eau fraîche, en disant un Pater et un Ave, [110] en l'honneure de St.-Antoine et de Ste. Isabelle, puis mets dessus de la toile d'araignée ou de l'amadou, ou des étoupes purgées de tous brins de paille.
Lorsque l'hémorragie sera arrêtée;
lave avec de l'eau tiede melangée
d'un peu de bonne eau-de-vie, rapproche
les chairs de la coupure, place
dessus une feuille de valérianne, entoure d'un linge et sois certain de la
guérison.
S'il t'arrive d'avoir dans les yeux une paillette de fer ou un de ces petits grains de fer provenant de la limaille, ce qui est fréquent chez les forgerons et chez les serruriers, fais en sorte de ne point bouger ni fermer et ouvrir les yeux avant d'avoir prononcé ou fait prononcer par une personne qui se tiendre auprès de toi, l'oraison suivante, adressée à Ste. Claire, Vierge dont on cèlèbre la fête, le 12 Août: "Bienheureuse Sainte-Claire, qui êtes morte dans [111] des sentiments de piété si purs et si sincères que Dieu a voulu que vous soyez canonisée, faites que, par votre efficace intercession, j'obtienne la prompte guérison des maux que j'endure." — Durant cette prière, tu te seras procuré un fort aimant, tu te feras maintenir les paupiéres ouvertes par une personne, tandis qu'une autre personne promènera l'aimant aussi pres que possible de ton œil.
Si ta prière à Sainte-Claire a été
fervente ce moyen réussira sans aucun
doute. A défaut d'aimant, roule
un morceau de papier blanc de manière
à ce que d'un côté il forme
pointe, qu'avec cette point, la personne
ramène la paillette ou le grain
de fer bien doucement vers le coin
de l'œil et l'enlève.
Tout le monde sait combien cette maladie est douloureuse, et combien il est dangereux de ne pas songer de suite à la faire dispara^icirc;tre.
[112] Aussitôt qu'on s'aperçoit que le bout du doigt gonfle et s'enflamme, il faut prendre un jaune d'œuf, le battre avec une demi-pincée de sel, en couvrir la partie malade au moyen d'un linge plié en plusieurs doubles, sur lequel on répandra ce jaune d'œuf ainsi préparé, et fixer avec une bande de toile roulée sur la tumeur.
Ceci fait, prends un coq blanc, consacre le à St.-Pierre, en le lui offrant avec une fervente prière, lui demandant soulagement. Vingt-quatre heures après, si ta prière a été enten lue, il se sera formé au bout du doigt et près de l'ongle, une petite cloche remplie d'eau, que tu perceras, tu seras soulagé et la guérison ne se fera pas attendre longtemps.
Tu devras conserver le coq blanc
qui ne devra ni être tué ni être
vendu, si tu veux éviter le retour de
ton mal.
Toutes les personnes pieuses ont [113] recours à Saint Raymond de Pégnafort, lorsqu'elles sont atteintes d'une hémorragie, et souvent leur prières sont couronnées d'un plein succès.
Mais comme, sans la Foi, rien n'arrive à bien, il s'est trouvé que plusieurs n'ont pas eu leurs prières exaucées; aussi, pour ceux-là, convient-il de leur donner des remèdes matériels; nous allons leur faire connaître ceux qui ont jusqu'ici été plus efficaces.
Lorsqu'ils'agit d'un saignement de nez, il ne faut point l'arrêter, à moins qu'il dure trop longtemps. Pour le faire cesser, il existe plusieurs moyens. Le premier consiste à introduire dans les narrines un peu de charpie imbibée d'eau d'alun: le second tient à faire respirer du vinaigre mélangé d'eau, en même temps qu'on applique sur les tempes des compresse imbibées du même mélange: le troisième et le plus facile c'est d'appliquer sur le dos entre les deux épaules, une clef de moyenne grandeur.
[114]
Pour ce qui est des hémorraigies
intérieures, les plus dangereusses de
toutes, si l'on n'a pas la possibilité de
recourir immédiatement aux conseils
d'un médecin, il faut prendre
des pilules d'alun, grosses comme un
pois, une toutes les deux heures.
Faites bouillir dans un demi-litre de lait huit à dix feuilles de plantain, passez et sucrez; prendre le matin à jeûn en trois doses, chaud, à la distance d'une heure. Souvent le premier jour la diarrhée cesse; il est cependant convenable d'en continuer l'usage plusieurs jours de suite.
L'eau de chaux est aussi bien favorable,
dans cette même affection,
` la dose de trois demi-verres par
jour, coupée avec partie égale de lait,
sucré, savoir: un au matin, à midi
et le soir.
La livre ancienne vaut . . . . . | 500 grammes. |
L'once . . . . . | 32 — |
Le gros . . . . . | 4 — |
Le grain . . . . . | 0,5 centigr. |
Le litre . . . . . | 1 kilog. |
Le demi-litre ou chopine . . . . . | 500 grammes. |
Le quart de titre ou demi-setier . . . . . | 250 — |
Le verre ou la verrée. . . . . | 100 à 125 — |
La cuillerée à bouche. . . . . | 15 — |
La cuillerée à café. . . . . | 4 — |
La goutte . . . . . | 0.5 centigr. |
Une poignée; c'est ce qui peut tenir dans la main: elle équivaut à 2 ou 300 grammes. On prrescrit ainsi les substances végétales peu actives. | |
Une pincée; c'est ce qu'on peut prendre entre le pouce et l'indicateur: répond à quelques grammes. |
Les doses des médicaments sont ordinairement prescrites pour vingt-quatre heures.
D'après Gaubius, la dose d'un médicament donné à un adulte étant 1, elle sera pour individu:
de | 1 an: 2 3 4 | 1/15 à 12 1/8 1/6 1/4 |
de | 7 ans: 14 20 20 à 60 | 1/3 1/2 2/3 1 |
Les doses sont généralement plus faibles pour les femmes que pour les hommes, pour les vieillards de soixante-quinze à quatre-vingts ans.
Les doses que nous indiquons dans la Santé sont
celles des adultes.
[117]
Nous ajouterons aux secrets de
famille qui précèdent, ceux que nous
avons pu recueillir au moyen de recherches incessantes, mais que ceux
qui ont bien voulu nous les communiquer n'ont pas accompagné
de pieuses recommandations. — Afin
de suppléer à une omission regrettable,
nous engageons nos lecteurs
à demander à leur patron ou à la
Sainte Vierge de vouloir bien intercéder
auprès de Dieu pour obtenir
que les remèdes qu'ils vont employer
soient aussi efficaces qu'ils le désirent....
La prière n'a pas toujours
été exaucée; mais elle n'a jamais
empiré la situation d'un malade, et
dans tous les cas elle a déterminé sa
patience et a doublé son courage par
l'espérance.
Prendre tous les soirs avant de se coucher, trois heures après un léger [118] repas, un bain de pieds dans une décoction prolongée de fleurs de frêne et de sureau (une poignée de chaque)
Ce remède enlève promptement
les douleurs.
Le jus des baies de chèvrefeuille fait instantanément cesser la douleur et la tuméfaction causées par les piqûres d'abeilles.
Il serait donc prudent de planter
des chèvrefeuille dans le voisinage
des ruches.
Faire bouillir dans du lait une
grosse poignée de bouillon blanc
poir en faire une emplâtre qu'on applique sur le ventre du malade, aussi
chaude qu'il peut le supporter. Ordinairement
le patient ne tarde pas à
s'endormir, et il se trouve guéri à
son réveil.
Il a été employé avec le plus grand succès dans plusieurs occasions, par [119] les habitants des environs de Lorient (Morbihan).
Ce n'est pas autre chose qu'un bol de lait doux, dans lequel on met un petit verre d'huile d'olive et un petit verre d'eau-de-vie.
On se met au lit, on se couvre
bien, et une abondante transpiration
ne tarde pas à arriver; c'est cette
réaction qui donne la guérison.
On guérit en trois ou quatre jours
cette maladie, en buvant tous les
jours une pinte de tisane faite avec
les carottes, la turquette et la fleur
de sureau sucrée.
Aspirer à plusieurs reprises de
l'eau-de-vie qu'on place dans le creu
de la main, et qu'on renifle par la
narine du côté où se trouve la dent
gâtée, ce qui produit une métastase
de laquelle résulte la cessation immediate
de la douleur.
[120]
Un vieux voyageur qui a parcouru toutes les contrées du globe nous a indiqué un préservatif dont il a souvent fait l'expérience, non pas sur lui, il n'en avait pas besoin, mais sur des personnes délicates et nerveuses.
Ce préservatif est des plus simples
à préparer. Il s'agit de se procurer
une bonne poignée de sel marin.
Pour le purger de toute humidité,
on le jette sur une poèle que
l'on fait passer sur un feu doux.
Quand le sel est parfaitement sec, on
le laisse refroidir et on l'étend dans
un sachet de mousseline ou de toile
fine, de la longueur et de la largeur
de la main. On place ce sachet sur le
creux de l'estomac au moment de
s'embarquer.
Les moyens suivants, pour reculer l'existence, ont été communiqués au comte Stanislas Kossakowski par les centenaires qui les ont employés. On sait que les pays du Nord sont ceux où l'on atteint la vieillesse la plus reculée.
[121]
I. Infusion ou décoction de feuilles de frêne, prise le matin en guise de thé.
Le centenaire qui prenait cette décoction tous les jours avait été goutteux à cinquante ans. Nous avons déjà maintes fois parlé de l'emploi des feuilles de frêne contre le rhumatisme chronique et la goutte. L'expérience d'ailleurs, démontre que oes feuilles tiennent le ventre libre, ce qui est un bon remède préventif des congestions chez les vieillards. La dose est 8 grammes de feuilles par litre d'eau.
II. Se brosser, matin et soir, l'estomac, puis ensuite les pieds avec une brosse assez dure.
(Communiqué par un militaire centenaire).
III. Prendre, chaque matin, une décoction de racine d'angélique.
(Communiqué par un homme du peuple qui avait plus de cent ans).
IV. Prendre tous les jours une petite tasse de décoction de trèfle d'eau.
(Communiqué par une vieille dame centenaire).
[122]
Le trèfle d'eau ou ményanthe est
un de nos meilleurs amers indigènes.
La dose est de 4 à 8 grammes pour
un demi-litre d'eau bouillante. On
laisse infuser jusqu'à refroidissement.
On s'essuie les pieds avec un linge
sec en sortant du lit, et lorsqu'ils
sont encore en moiteur, on passe
dessus une petit éponge imbibée
d'eau-de-vie.
Nous recommandons aux amateurs des sciences surnaturelles, la lecture des ouvrages ci-après; ils pourront en retirer un grand avantage:
Les Admirables Secrets d'Albert le Grand.
Le Véritable Dragon rouge (l'édition avec la Poule noire).
L'Enchirion Léonis Papæ (l'édition de Rome 1720).
La Véritable Magie noire, imprimée en 1750.
[123] Les OEuvres magiques de Henri Corneille Agrippa, où se trouve le secret de la Reine des Mauches velues.
Les Secrets merveilleux de la Magie naturelle du petit Albert.
Trésor du vieillard des Pyramides, véritable science des talismans, avec la Chouette noire, aiseau merveilleux qui fait découvrir tout ce que la terre renferme de précieux.
Petit Secret de la Baguette divinitoire, pour trouver les choses les plus cachées.
La Magie rouge, crème des sciences occultes naturelles ou divinatoires.
L'Avenir dévoilé, ou l'astrologie, l'horoscopie, et les divinations anciennes expliquées par les devins du moyen-âge.
Les Eléments de Chiromancie, ou l'art d'expliquer l'avenir par les lignes et les signes de la main.
Manuel complet du Démonomane, ou les ruses de l'enfer dévoilées.
Philactères ou préservatifs contre les maladies, les maléfices et les enchantements, exorcismes ou conjurations, etc., etc.
Les Sciences occultes ont donné lieu à la publication de plusieurs autres auvrages dont le mérite est plus ou moins justifié, mais nous pensons devoir nous abstenir de les indiquer, d'abord parce que leur rareté les rend presque introuvables, et ensuite parce que peu de personnes ont été mises à même d'en vérifier l'utilité pratique.
Cependant [124] nous ne saurions résister au plaisir de mettre nos lecteurs à même de profiter d'un de ces heureux hasards qui pourrait leur faire rencontrer celui de ces ouvrages qui a concouru à faire jouir d'une grande somme de bonheur, plusieurs des plus fervents adeptes de la philosophie d'Olivarès
Ce livre très-ancien a pour titre: RECUEIL DES PLUS GRANDS
SECRETS, décrits par le philosophee Olivarès, familier
de la compagnie de Jésus, à la résidence
de Goa.