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Le Grimoire du Pape Honorius (Rome [Paris], 1760 [1810])

This HTML edition by Joseph H. Peterson, copyright © 1999. If you find this document and others in the archives useful, please do not copy except for private use.

NOTE: The editor does not endorse or recommend any of the recipes found in this book. -JHP

Transcribed from copy in British Library. Catalog entry is as follows:

  Shelfmark: 8632.a.3.
  Author: HONORIUS III., Pope, pseud.
  Title: Grimoire du Pape Honorius, avec un recueil des plus rares
  secrets.
  Publisher: pp. 106. Rome, [Paris?] 1760 [1810?]. 8o.

The wording of this edition corresponds very closely with the 1800 edition, although the drawings are more complete and better organized. It has a few peculiarities, e.g. substituting Frimost for Nambroth. Some of the spells are explained more fully, while others are absent. The type has been broken in many places, but the missing characters are easily supplied from the other editions.

This book was stolen in July 1972 and subsequently recovered by the police.


Frontispice.

GARDE POUR LES MOUTONS,

Expliqée à la page 106.

GRIMOIRE

DU

PAPE HONORIUS,

AVEC UN RECUEIL

DES PLUS RARES SECRETS.

[figure 1]

A ROME (1760).


[119]

TABLE

Recueil des plus rares secrets de l'Art magique. 48



FIN DE LA TABLE.




PL II.

Fig. 2.

Coq noir indique page 8.



Fig. 3.

Ligne 1.re

Ligne 2.e

Ligne 3.e




PL. III.

Fig. 4.


Fig. 5.


Fig. 6.

Agnus Dei q. t. p. m. m.






PL. IV.

Fig. 7.


Fig. 8.


Fig. 9.


Fg. 10.

Nota. La figure du PANTACLE DE SALOMON dont il est parlé dans cet ouvrage p. 21, et dans les Clavicules de Salomon, p. 66, se trouve dans Agrippa, p 16.




PL. V.

Fig. 11.


Fig. 12.






PL. VI.

Fig. 13.


Fig. 14.




PL. VII.

Fig. 15.


Fig. 16.




PL. VIII.

Fig. 17.

Fig. 18.





PL. IX.

Fig. 19. Fig. 20.

Fig. 21.





PL. X.

Fig. 22.

Fig. 23.





PL. XI.

Fig. 24.

SAINTE GENEVIEVE,

PROTECTRICE DES TROUPEAUX.



CONSTITUTIONS

DU PAPE HONORIUS LE GRAND,

OU SE TROUVENT

Les conjurations secrètes qu'il faut faire contre les esprits des ténebres.

LE St. Siege apostolique, à qui les clefs du royaume des Cieux ont été données, par ces paroles de J.-C. à St Pierre: Je te donne les clefs du royaume des cieux, à toi seul puissance de commander au prince des ténèbres et à ses anges, qui comme les serviteurs de leur maître, lui doivent honneur, gloire et obéissance, par les autres paroles de J.-C. Tu serviras à ton seul Seigneur; par la puissance des clefs, le chef de l'église a été fait Seigneur des enfers.

Comme jusqu'à ce jour les souverains pontifes ont eu seuls la puissance [4] d'appeler les esprits et de leur commander, la sainteté d'Honorius III, par la sollicitude pastorale, a bien voulu communiquer la manière et le pouvoir d'appeler et commander aux esprits, à ses vénérables frères en J.-C, ajoutant les conjurations qu'il faut faire en pareil cas, le tout contenu dans la bulle suivante:

HONORIUS.

Serviteur des serviteurs de Dieu: A tous et chacun nos vénérables frères de la sainte Eglise romaine les cardinaux, archevêques, evêques, abbés; à tous, etc. chacun nos fils en J.-C. les prêtres, diacres, sous-diacres, acolythes, exorcistes, lecteurs, portiers, clercs, tant séculiers que réguliers, salut et bénédiction apostolique. Dans le temps que le fils de Dieu, sauveur du monde, engendré avant le temps, et né selon son humanité de la race semence de David, vivait sur le terre, dont le très-saint [5] nom est Jésus, devant lequel les cieux, la terre et l'enfer doivent fléchir les genoux, on a vu avec quelle puissance il a commandé aux démons, laquelle puissance a été transmise à S.t Pierre; il a dit: sur cette pierre je bâtirai mon église, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. Ces paroles furent adressées à S.t Pierre, comme le chef et le fondement de l'église.

Nous donc, qui par la miséricorde de Dieu, sommes parvenus, malgré notre peu de mérite, au souverain apostolat, et qui, comme légitime successeur de S.t Pierre, avons en main les clefs du royaume des cieux, voulant communiquer le pouvoir d'appeler et commander aux esprits, qui nous était réservé à nous seuls, et dont nos prédécesseurs avaient seuls joui; voulant, dis-je, en faire part, par inspiration divine, à nos vénérables frères et chers fils en J.-C., de peur que dans l'exorcisme des possédés, ils ne soient épouvantés [6] par horribles figures de ces anges rebelles, que le péché a précipité dans l'abîme et qu'ils ne soient même pas suffisamment instruits de ce qu'il faut faire et observer, et qu'ainsi ceux qui ont été rachetés par le sang de J.-C., ne puissent être affligés d'aucuns maléfices, et possédés par le démon, nous avons inséré, dans cette bulle, la manière de les appeler, qu'il faut observer inviolablement; et parce qu'il convient que les ministres des autels aient autorité sur les esprits rebelles, nous leur accordons toutes lettres que nous avons, en vertu du saint siège apostolique, sur lequel nous sommes monté, et nous leur ordonnons, par notre autorité apostolique, d'observer inviolablement ce qui suit, de peur que par une négligence indigne de leur caractère, ils ne s'attirent colère du Tout-Puissant.

Il faut que celui dessus nommé, qui voudra appeler les esprits malins et des ténèbres, passe trois jours [7] en jeûne, se confesse et approche de la sainte table. Après ces trois jours, il récitera le lendemain, au lever du soleil, les sept spaumes [sic] graduels, avec les litanies, et les oraisons, le tout à genoux, et qu'il ne boive point de vin ce jour-là et ne mange de viande. Il se lèvera à minuit le premier lundi du mois, et un prêtre dira une messe du Saint-Esprit; après la consécration de l'hostie, la prenant dans sa main gauche, il dira à genoux l'oraison suivante.

ORAISON.

Mon Seigneur Jésus-Christ, fils de Dieu vivant, qui pour le salut de tous les hommes, avez souffert le supplice de la Croix, et qui avant que d'être livré à vos ennemis, par un trait de votre amour ineffable, avez insitué le sacrement de votre corps, et qui nous avez accordé la puissance, à nous misérables créatures, d'en faire tous les jours la commémoration; accordez à votre [8] serviteur indigne, qui tient entre ses mains votre corps vivant, la force et le pouvoir de se servir utilement du pouvoir qui lui a été confié contre la troupe des esprits rebelles. C'est vous qui êtes leur véritable Seigneur; s'ils tremblent en entendant votre saint nom, je l'invoquerai ce saint nom, en disant J.-C. Jesus soit mon aide présent et à jamais. Ainsi soit-il.

Après le lever du soleil, on tuera un coq noir, et on prendra la première plume de l'aile gauche, qu'on gardera pour s'en servir dans son temps. On lui arrachera les yeux, la lange et le cœur, qu'on fera sécher au soleil, et qu'on réduira ensuite en poudre. Au soleil couchant, on enterrera le reste du coq dans un lieu secret, et on plantera sur la fosse une croix de la hauteur d'une palme, et on fera avec le pouce, aux quatre coins, les signes marqués à la ligne première de la figure 3, planche II.

Il ne boira non plus de vin ce [9] jour-là; il s'abtiendra aussi de manger de la viande.

Le mardi, à l'aube du jour, il dira une messe des anges, et il mettra sur l'autel la plume du coq, laquelle sera taillée avec un canif neuf, et on écrira sur du papier blanc et net, avec le sang de J.-C., (du vin consacré), les figures représentées en la même figure, ligne deuxième.

Il écrira cela sur l'autel; et à la fin de la messe, il pliera ce papier dans un voile de soie violette, et le cachetera le lendemain avec l'oblation de la messe et une partie de l'hostie consacrée.

La veille du jeudi, il se lèvera à minuit, et ayant jeté de l'eau bénite dans la chambre, il allumera un cierge de cire jaune, qu'il aura préparé le mercredi, lequel sera percé en forme de croix; et après qu'il sera allumé, il dira le pseaume 77: Attendite, popule meus, legem meam; etc., sans dire Gloria Patri.

Il commencera l'office des morts, par Venite, exultemus Domino, etc.,

[10]

Il dira matines et laudes; et à la place du verset de la neuvième leçon, il dira:

Libera me, Domine, de timore inferni; nequeant dæmones perdere animam meam, quando illos ab inferis suscitabo, dum illos velle meum imperabo.

C'est-à-dire, délivrez-nous, Seigneur, de la crainte de l'enfer; que les démons n'inspirent point la terreur à mon âme, lorsque je les obligerai à sortir de l'enfer, et que je leur commanderai d'accomplir ma volonté.

Dies illa sit clara, sol luceat et luna, quando illos suscitabo.

C'est-à-dire, que le jour soit beau et que le soleil et la lune luisent lorsque je les appellerai.

Tremendus illorum aspectus horribilis et difformis. Redde formam angelicam, dum illis velle meum imperabo.

C'est-à-dire, leur vue est horrible et effroyable, rendez-leur leur [11] forme angélique, lorsque je leur ordonnerai de faire ma volonté.

Libera me, Domine, de illis cum visu terribili, et præsta ut sint illi obedientes, quando illos ab inferis suscitabo, dum illis velle meum imperabo.

Déliverez-moi, Seigneur, de leur vue terrible, et faites qu'ils soient obéissants lorsque je les ferai sortir des enfers, et que je leur commanderai d'accomplir ma volonté.

Après l'office des morts, il éteindra le cierge, et au soleil levant, il égorgera un agneau mâle de neuf jours, en prenant garde que le sang ne souille pas la terre: on l'échorchera, et on jetera au feu sa langue et son cœur; le feu sera nouveau, et on gardera les cendres, pour s'en servir dans le besoin. On étendra la peau de l'agneau au milieu d'un champ, et pendant neuf jours, on l'arrosera d'eau bénite quatre fois le jour.

Le dixième jour, avant le soleil [12] levé, on couvrira la peau d'agneau, des cendres du cœur et de la langue, avec les cendres du coq aussi.

Le jeudi, après le soleil couché, on enterrera la chair de l'agneau dans un lieu secret, et où aucun oiseau ne puisse venir, et le prêtre écrira sur la fosse avec le pouce droit, les caractères marqués à la figure 3, troisième ligne et pendant trois jours il arrosera les quatre coint avec de l'eau bénite, et disant:

Asperges me, Domine, hissopo et mundabor, lavabis me et super nivem dealbabor.

Après l'aspersion, il dira à genoux, la face tournée vers l'orient, l'oraison suivante.

Oraison.

Jésus-Christ, rédempteur des hommes, qui étant l'agneau sans tâche, avez été immolé pour le salut du genre humain, qui seul avez été digne d'ouvrir le livre de vie, donnez la vertu à cette peau d'agneau, de recevoir les signes que nous y formerons et qui seront écrits de [13] votre sang; que les figures, signes et paroles aient leur vertu efficace, et faites que cette peau soit un préservatif contre les ruses des démons; qu'à la vue de ces figures ils soient épouvantés, et qu'ils n'en approchent qu'en tremblant; par vous J.-C. qui vivez et régnez dans les siècles. Ainsi soit-il.

Ensuite on dire les litanies du saint nom de Jésus: et au lieu de l'Agnus Dei, on dira l'Agneau immolé soit le soutien contre les démons.

L'Agneau occis donne la puissance contre la puissance des ténèbres.

L'Agneau immolé accorde la faveur et la force de lier les Esprits rebelles. Ainsi soit-il.

Après que la peau de l'agneau aura été dix-huit jours étendue; le dix-neuvième, on ôtera la toison, qu'on réduira en poudre, et qui seront enterrée au même endroit; on écrira dessus avec le doigt, vellus, puis le caractère de la figure 4, planche III, puis on continuera istud [14] sic in cinerem reductum, si præsidium contra dæmones per nomen Jesu; puis les caractères fig. 6 de la même planche.

On mettra ensuite, du côté de l'orient, sécher pendant trois jours cette peau au soleil, et avec un couteau neuf on fera la première ligne de la fig. 3, pl. II.

Après avoir fait cette fig., on dira le pseaume 71: Deus judicium tuum, regi da, etc.; puis le caractère de la même figure ligne deuxième.

Après que cette figure sera achevée, le pseaume 28: Offerte Domino patria gentium, etc.; du pseaume 95: Cantate Domino canticum, et dont le septième verset est, offerte Domino filii Dei, etc.. puis la troisième ligne de la même figure.

Il dira après le psaume 77: Attendite popule meus, legem meam, etc. puis posera la figure 7 de la pl. IV.

Cette figure faite, il dira le psaume 2: Quare fremuerunt gentes et meditati sunt inania?

Finalement, on fera la figure 8 [15] de la même planche; après quoi on récitera le psaume 115: Credidi propter quod locutus sum.

Ensuite, le dernier lundi du mois, on dire une messe pour les morts, et on y omettra la prose et l'évangile S.t-Jean; et à la fin de la messe le prêtre dira le psaume Confitemini Domino quoniam bonus, etc.


En l'honneur de la trè-sainte et trè-august Trinité; le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

Les soixante-douze sacrés noms de Dieu, Trinitas, Sother, Messias, Emmanuel, Sabahot, Adonay, Athanatos, Jesu, Pentagna, Agragon, Ischiros, Eleyson, Otheos, Tetragrammaton, Ely, Saday, Aquila, magnus Homo, Visio, Flos, Origo, Salvator, Alpha et Omega, Primus, Novissimus, Principium et finis, Primogenitus, Sapientia, Virtus, Paracletus, Via, Veritas, Via, Mediator, Medicus, Salus, [16] Agnus, Ovis, Vitulus, Spes, Aries, Leo, Lux, Imago, Panis, Janua, Petra, Sponsa, Pastor, Propheta, Sacerdos, Sanctus, Immortalis, Jesus-Christus, Pater, Filius hominis, Sanctus, Pater omnipotens Deus, Agios, Resurrectio, Mischiros, Charitas, Æternus, Creator, Redemptor, Unitas, Summum, Bonum, Infinitas. Amen.

La figures 9 et 10 planche IV, contiennent les trois petits pantacles de Salomon, et celui de l'évangile de St.-Jean.

Initium sancti Evangelii secundum Joannem. Gloria tibi, Domine.

In principio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum, et Deus erat Verbum. Hoc erat in principio apud Deum. Omnia per ipsum facta sunt: et sine ipso factum est nihil quod factum est. In ipso vita erat, et vita erat lux hominum, et lux in tenebris lucet, et tenebræ eam non comprehenderunt. Fuit homo missus à Deo, cui nomen erat Joanes. Hic venit in testimonium, et testimonium [17] perhiberet de lumine, ut omnes crederent per ipsum. Non erat ille lux, sed ut testimonium perhiberet de lumine. Erat lux vera quæ illuminat omnem hominem venientem in hunc mundum. In mundo erat et mundus per ipsum factus est, et mundus eum non cognovit. In propria venit, et sui eum non receperunt. Quot quot autem receperunt eum, dedit eis potestatem Filios Dei fieri; his qui credunt in nomine ejus, qui non ex sanquinibus, neque ex voluntate carnis, neque ex voluntate viri, sed ex Deo nati sunt: et Verbum caro factum est, et habitavit in nobis, et vidimus gloriam ejus, gloiram quasi unigenti à Patre plenum gratiæ et veritatis. Deo gratias.

Hozanna Filio David. Benedictus qui venit in nomine Domini, Hozanna in excelsis.

Te invocamus, te adoramus.

Te laudamus, te glorificamus.

O Beata et gloriosa Trinitas.

Sit nomen Domini benedictum; [18] ex hoc nunc et usque in seculum. Amen.

In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti, Jesus Nazarethus Rex Judæorum. Christus vincit + regnat + imperat + et ab omni malo me defendat. Amen.

Conjuration universelle.

Ego N. conjuro te N. per Deum vivum, per Deum verum, per Deum sanctum et regnantem, qui ex nihilo cœlum et terram et mare, et omnia que in eis sunt, creavit in virtute sanctissimi sacramenti Eucharistiæ et nomine Jesu Christi et potentia ejusdem Filii Dei omnipotentis, qui pro redemptione nostra crucifixus, mortuus et sepultus fuit, et tertia die resurrexit, nuncque sedens ad dexteram psalmatoris totius orbis, inde venturus est judicare vivos et mortuos: et te maledicte incirco per judicem tuum tentare ausus Deus est, te exorciso serpens, tibi qui impero, ut nunc et sine mora appareas mihi juxta circulum pulchra et honesta animæ et corporis [19] formâ, et adimpleas mandata mea sine fallacia aliqua.

Nec restrictione mentali per nomina maxima Dei deorum Domini dominantium Adonay, Tetragrammaton, Jehova, Tetragrammaton, Adonay, Jehova, Otheos, Athanatos, Ischyros, Agla, Pentagrammaton, Saday, Saday, Saday, Jehova, Otheos, Athanatos, à Liciat, Tetragrammaton, Adonay, Ischyros, Athanatos, Sady, Sady, Sady, Cados, Cados, Cados, Eloy, Agla, Agla, Agla, Adonay, Adonay.

Constringo te pessime et maledicte serpens N. ut sine mora et legione et gravamine in hoc loco libita signa ante circulum meum sine murmure appareas, sine difformitate nec murmur tione iterum.

Exorciso te per nomina Dei ineffabilia Gogmagogque à me pronuntiari non debuerunt et ternoce mea à lapsu venias adsis N. venias adsis N. venias adsis N.

[20]

Conjuration.

Moi N. je te conjure esprit N. au nom di grand Dieu vivant, qui a fait le ciel et la terre, et tout ce qui est contenu en iceux, et en vertu du S. nom de J.-C. son très cher fils, qui a souffert mort, et passion pour nous à l'arbre de la croix, et par le précieux amour du Saint-Esprit, Trinité parfaite, que tu aies à m'apparaître sous une forme humaine et belle forme, sans faire peur ni bruit, et sans faire frayeur quelconque; je t'en conjure au nom du Dieu vivant Adonay, Tetragrammaton, Jehova, Tetragrammaton Adonay, Jehova, Otheos, Athanatos, Adonay, Jehova, Otheos, Athanatos, Ischyros, Agla, Pentagrammaton, Jehova, Ischyros, Athanatos, Adonay, Jehova, Otheos, Athanatos, Tetragrammaton, à Luciat, Adonay, Ischyros, Athanatos, Ischyros, Athanatos, Sady, Sady, Sady, Adonay, Sady, Tetragrammaton, Sady, Jehova, Adonay, Eloy, Eloy, Agla, Eloy, Agla, [21] Eloy, Agla, Agla, Agla, Adonay, Adonay, Adonay.

Veni, N. Veni, N. veni, N.

Je te conjure de rechef de m'apparaître comme dessus dit, et vertu des puissants et sacrés noms de Dieu, que je viens de réciter présentement, pour accomplir mes desirs et volontés, sans fourbe ni mensonge; sinon St.-Michel Archange invisible te foudroiera dans le plus profond des enfers; viens donc N. pour faire ma volonté.

A. P.

Quid tardatis quid moramini, quid facitis? preparate vos, obedite præceptori vestro in nomine Domini Bathat vel Rachat super Abracruens super veniens Abehor super Aberer.

L. Q. L. F. A. P.

Voici le pantacle de Salomon qui j'ai apporté à ta présence, et te fais commandement, de la part du grand Dieu Adonay, Tetragrammaton et Jésus, que tu aies à satisfaire à mes demandes, sans fourbe ni [22] mensonge, mais en toute vérité, au nom du Sauveur et Rédempteur J.-C. (Voyez la figure de ce pantacle à la page 16 des œuvres d'Agrippa, édition de 1744).

Renvoi.

Ite in pace ad loca vestra et pax sit inter vos, et vos parati sitis venire vocati. In nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti. Amen.

Act. D. G.

Laus, honor, gloria et benedictio sit sedenti super thronum et viventi in secula seculorum. Amen.

Conjuration du livre.

Je te conjure, Livre, d'être utile et profitable à tous ceux qui te liront pour la réussite de leurs affaires. Je te conjure de rechef, par la vertu du sang de J.-C. contenu tous les jours dans le calice, d'être utile à tous ceux qui te liront. Je t'exorcise au nom de la très-sainte Trinité, au nom de la très-sainte Trinité, au nom de la très-sainte Trinité.

[23]

Il faut dire ce qui suit avant le signe du Livre.

Je vous conjure et ordonne, Esprits, tous et autant que vous êtes, de recevoir ce livre en bonne part, afin que toutefois que nous lirons ledit livre, ou qu'on le lira, étant approuvé et reconnu être en forme et en valeur, vous ayez à paraître en belle forme humaine lorsqu'on vous appellera, selon que le lecteur le jugera: dans toutes circonstances, vous n'aurez aucunes atteintes sur le corps, l'ame et l'esprit du lecteur, ni ferez aucune peine à ceux qui l'accompagneront, soit par murmure, par tempêtes, bruit, tonnerres, scandales, ni par lésion, privation d'exécution des commandements dudit livre. Je vous conjure de venir aussitôt la conjuration faite, afin d'exécuter, sans retardement, tout ce qui est écrit, et mentionné dans son lieu dans ledit livre: vous obéirez, vous servirez, enseignerez, donnerez, ferez tout ce qui est en votre puissance; en [24] utilité de ceux qui vous ordonneront, le tout sans illusion. Si, par hasard, quelqu'un des esprits appellés ne pouvaient venir ou paraître, lorsqu'il serait requis, il sera tenu d'en envoyer d'autres revêtus de son pouvoir, qui jureront solemnellement exécuter tout ce que le lecteur pourra demander), en vous conjurant tous par les tres-saints noms du tout-puissant Dieu vivant. Eloym, Jah, El, Eloy, Tetragrammaton, de faire tout ce qui est dit ci dessus. Si vous n'obéissez, je vous contraindrai d'aller pour mille ans dans les peines, ou si quelqu'un de vous ne reçoit ce livre avec une entiere résignation à la volonté du lecteur.

Conjuration des Démons.

Au nom du Père, et du Fils, et du St.-Esprit: Alerte, venez tous Esprits. Par la vertu et le pouvoir de votre Roi, et par les sept couronnes et chaînes de vos Rois, tous Esprits de enfers sont obligés d'apparaître à moi devant ce Pantacle ou cercle de Salomon, quand je les [25] appelerai. Venez tous à mes ordres, pour faire tout ce qui est à votre pouvoir, étant commandés: Venez donc de l'Orient, Midi, Occident et Septentrion. Je vous conjure et ordonne, par la vertu et puissance de celui qui est trois, Eternel, égal, qui est Dieu invisible, consubstantiel; et un mot, qui a créé le ciel, la mer, et tout qui est sous les cieux.

Après ces conjurations, vous ordonnerez d'apposer le cachet.

Figure du cercle et de ce qui le concerne.

Les cercles se doivent faire avec du charbon ou de l'eau bénite aspergée avec du bois de la croix bénite. Quand ils seront faits de la sorte, et les paroles écrites autour du cercle, l'eau bénite qui aura servi pour bénir le cercle, doit encore servir pour empêcher les Esprits de faire aucunes peines. Etant au milieu du cercle, vous leur commanderez avec vivacité comme étant leur maître.

[26]

Ce qu'il faut dire en composant les cercles.

Seigneur, on a recours à votre vertu; Seigneur confirmez cet ouvrage; ce qui est opéré en nous, devienne comme la poussiere à la rencontre du vent, et l'ange du Seigneur arrêtant, que les ténebres disparaissent, et l'ange du Seigneur poursuivant toujours, Alpha, Omega, Ely, Elohe, Elohim, Zabahot, Elion, Sady. Voilà le lion qui est vainqueur de la tribu de Juda, racine de David. J'ouvrirai le livre et ses sept signes, J'ai vu Satan comme une lumiere tombant du ciel. C'est vous qui nous avez donné la puissance de réduire sous vos pieds les dragons, les scorpions, et vos ennemis. Rien ne nous nuira, pas même Eloy, Elohim, Elohe, Zabahot, Elion, Esarchie, Adonay, Jah, Tetragrammaton, Sady.

La terre et tous ceux qui l'habitent sont à Dieu, parce qu'il l'a fondée sur les mers; et il l'a préparée sur les fleuves. Qui est celui qui monstera [27] sur la montagne du Seigneur: ou qui est celui qui n'a reçu dans son saint lieu, l'innocent d'une main et d'un cœur pur? Qui n'a pas reçu son âme inutilement, et n'a pas juré fourberie à son prochain? Celui-là sera béni de Dieu, et recevra la miséricorde de Dieu pour son salut. C'est de la génération de ceux qui le cherchent.

Princes, ouvrez vos portes, ouvrez les portes éternelles et le Roi de gloire entrera. Qui est ce Roi de gloire? le Seigneur tout-puissant, Seigneur vainqueur dans le combat. Princes, ouvrez vos portes; élevez les portes éternelles. Qui est ce Roi de gloire? le Seigneur tout-puissant, ce Seigneur est le Roi de gloire.

Gloria Patri etc.

Pour les renvoyer, il faut montrer le Pantacle de Salomon, prononçant ce qui suit.

Voilà votre sentence qui vous défend d'être rebelles à nos volontés, et qui vous ordonne de retourner [28] dans vos demeures. Que la paix soit entre vous et nous, et soyez prêts à revenir toutes les fois qu'on vous appellera pour faire ma volonté.

Conjuration du roi de l'Orient.

Je te conjure et invoque, ô puissant Magoa, Roi de l'Orient, dans mon saint travail de tous les noms de la Divinité, au nom du Tout-puissant, je te fais commandement d'obéir, à ce que tu aies à venir ou m'envoyer N. sans retardement, présentement Masseyel, Asiel, Satiel, Arduel, Acorib, et sans aucun délai, pour répondre à tout ce que je veux savoir et faire ce que je commanderai; ou bien tu viendras toi-même pour satisfaire à ma volenté: et si tu ne le fais, je t'y contraindrai par toute la vertu et la puissance de Dieu.

Le grand pantacle ou cercle de Salomon servira pour la précédente conjuration, et les trois suivantes; lesquelles conjurations se peuvent dire tous les jours et à toutes heures. Si on ne désire parler qu'à un Esprit, [29] on n'en nommera qu'un au choix du lecteur.

Conjuration du roi du Midi.

O Egym! grand roi du Midi, je te conjure et invoque par les très-hauts et saints noms de Dieu, d'agir revêtu de tout ton pouvoir, de venir devant ce cercle, ou envoie-moi présentement Fadal, Nastraché, pour répondre et exécuter toutes mes volontés. Si tu ne le fais, je t'y contraindrai par Dieu même.

Conjuration du roi d'Occident.

O Roi Bayemon! très fort, qui règnes aux parties occidentales, je t'appelle et invoque au nom de la Divinité, je te commande, en vertu du très-haut, de m'envoyer présentement devant ce cercle le N. Passiel, Rosus, avec tous les autres esprits qui te sont sujets, pour répondre à tout ce que je leur demanderai. Si tu ne le fais, je te tourmenterai du glaive du feu divin; j'augmenterai tes peines et te brûlerai.

[30]

Conjuration du roi du Septentrion.

O toy, Amaymon! roi empereur des parties septentrionales, je t'appelle, invoque, exorcise, et conjure, par la vertu et puissance du Créateur, et par la vertu des vertus, de m'envoyer présentement et sans délai, Madael, Laaval, Bamulhae, Belem, Ramat, avec tous les autres esprits, qui te sont soumis, en belle et humaine forme: en quelque lieu que tu sois, viens rendre l'honneur que tu dois au Dieu, vivant, véritable et ton créateur. Au nom du Père, du Fils et du St-Esprit; viens donc et sois obéissant devant ce cercle, et sans aucun péril de mon corps ni de mon âme, viens en belle forme humaine, et non point terrible, et t'adjure que tu aies à venir tout maintenant et présentement, par tous les divins noms, Sechiel, Barachiel; si tu ne viens promptement, Balandier, suspensus, iracundus, Origratiumgu, Partus, Olemdemis et Bantatis, N. je t'exorcise, invoque et te fais commandement très-haut, [31] par la toute puissance de Dieu vivant, du vrai Dieu, par la vertu du Dieu saint, et par la vertu de celui qui a dit, et tout a été fait, et par son saint commandment, toutes choses ont été faites, le ciel, la terre, et ce qui est en eux. Je t'adjure par le Père, par le Fils et par le Saint-Esprit, et par la Sainte Trinité, et par le Dieu auquel tu ne peux résister, sous l'empire duquel je te ferai ployer; je te conjure par le Dieu Père, par le Dieu Fils, par le Dieu Saint-Esprit et par la mère de Jésus-Christ, sainte mère et vierge perpétuelle, et par ses saintes entrailles, et par son très-sacré lait que le fils du père a sucé; et par son très sacré corps et âme, et par toutes les pièces et membres de cette vierge et par toutes les douleurs, et par toutes les afflictions, labeurs et ressentiments qu'elle a soufferts pendant le cours de sa vie, par tous les sanglots et saintes larmes qu'elle a versées, pendant que son cher fils pleura durant le temps de sa douloureuse [32] passion, entre l'arbre de la croix; par toutes les saintes choses sacrées qui sont offertes et faites, et autres, tant au ciel qu'en la terre, en l'honneur de N. S. J.-C. et de la bienheureuse Marie sa mère, et par tout ce qui est céleste, par l'église militante, en l'honneur de la Vierge et de tous les Saintes, et par la Sainte Trinité, et par tous les autres mystères, et par le signe de la croix, et par le très-précieux sang et eau qui coulerent du côté de J.-C., et par son Annonciation, et par la sueur qui sortit de tout son corps, lorsqu'au jardin des Olives il dit: mon père, si faire se peut, que ces choses passent outre de moi, que je ne boive point le calice de la mort; par sa mort et passion, et par sa sépulture, et par sa glorieuse résurrection, par son ascension, par la venue du Saint-Esprit. Je t'adjure de rechef par la couronne d'épines qu'il porta sur sa tête, par le sang qui coula de ses pieds et de ses mains, par les clous avec lesquels il fut [33] attaché à l'arbre de la croix, et par les cinq plaies, par les saintes larmes qu'il a versées, et par tout ce qu'il a souffert volontairement pour nous avec une grande charité; par les poumons, par le cœur, par le foie et les entrailles, et par tous les membres de N.-S. J.-C.; par le jugement des vivants et des morts, par les paroles évangéliques de N.-S. J.-C., par ses prédications, par ses paroles, par tous ses miracles, par l'enfant enveloppé de linge, par l'enfant qui crie, que la mère a porté dans son très-pur et virginal ventre, par les glorieuses intercessions de la vierge mère de N.-S. J.-C.; par tout ce qui est de Dieu et de sa très-sainte mère, tant au ciel qu'en la terre; par les saints Anges et Archanges, et par tous les bienheureux ordres des esprits; par les saintes Patriarches et Prophetes, et par tous les saints martyrs et confesseurs, et par toutes les saintes Vierges et veuves innocentes, et par tous les saints et saintes et celui de Dieu. Je te conjure [34] par le chef de S. Jean-Baptiste par le lait de Sainte Catherine, et par tous bienheureux.

Conjuration pour chaque jour de la semaine.

Pour le lundi à Lucifer. Cette expérience se fait souvent depuis onze jusqu'à douze, et depuis trois heures jusqu'à quatre. Il faudra du charbon, de la craie bénite pour faire le cercle, autour duquel on écrira ce qui suit: je te défends, Lucifer, au nom de la très-sainte Trinité, d'entrer dans ce cercle. (Voyez la fig. 11 pl. V). Il faut avoir une souris pour lui donner: le maître doit avoir une étole et de l'eau bénite, avec une aube et un surplis pour commencer la conjuration allégrement, commander âprement et vivement, comme doit faire le maître à son serviteur, avec toutes sortes de menaces; Satan, Rantam, Pallantre, Lutais, Cricacœur, Scircigreur, je te requiers trés-humblement de me donner....

Conjuration du Lundi à Lucifer.

Je te conjure Lucifer, par le Dieu [35] vivant, par le Dieu vrai, par le Dieu saint, par le Dieu qui a dit, et tout a été fait; il a commandé, et toutes choses ont été faites et créées. Je te conjure par les noms ineffable de Dieu, On, Alpha et Oméga, Eloy, Eloym, Ya, Saday, Lux les Mugiens, Rex, Salus, Adonay, Emmanuel, Messias, et je t'adjure, conjure et t'exorcise par les noms qui sont déclarés par les lettres V, 6, X; et par les noms Jehova, Sol, Agla, Rissasoris, Oriston, Orphitue, Phaton ipreto, Ogia, Spératon, Imagnon, Amul, Penaton, Soter, Tetragrammaton, Eloy, Premoton, Sirmon, Perigaron, Irataton, Plegaton, On, Perchiram, Tiros, Rubiphaton, Simulaton, Perpi, Klarimum, Tremendum, Meray, et par les très-hauts noms ineffables de Dieu, Gali, Enga, El, Habdanum, Ingodum, Obu Englabis, que tu aies à venir, ou que tu m'envoyes N. en belle humaine forme, sans aucune laideur, pour répondre à la réelle vérité de tout ce que je lui demanderai, sans [36] avoir pouvoir de me nuire tant au corps qu'à l'âme, ni à qui que ce soit.

Pour le Mardi à Frimost.

Cette expérience se fait la nuit, depuis neuf heures jusqu'à dix: on lui doit donner la première pierre que l'on trouve. C'est pour être reçu en dignité et honneur. On y procédera de la façon du lundi: on y fera un cercle, autour duquel on écrira, obéis-moi, Frimost, obéis-moi, Frimost, obéis-moi, Frimost. (Voyez la fig. 12, pl. V).

Conjuration.

Je te conjure, Frimost, et te commande par tous les noms; par lesquels tu peux être contraint et lié; je t'exorcise, Nambroth, par ton nom, par la vertu de tous les Esprits, par tous les caractères, par le pantacle de Salomon, par les conjurations Judaïques, Grecques et Chaldéïques, par ta confusion et malédiction, et redoublerai tes peines et tourments de jour à jour à jamais, si tu ne viens maintenant pour accomplir ma volonté, et être [37] soumis à tout ce que je te commanderai sans avoir pouvoir de me nuire tant au corps qu'à l'âme, ni à ceux de ma compagnie.

Pour le mercredi, à Astaroth.

Cette expérience se fait la nuit, depuis dix heures jusqu'à onze; c'est pour avoir les bonnes grâces du roi et des autres. On écrira dans le cercle ce qui suit:

Viens, Astaroth, viens, Astaroth, viens, Astaroth. (Voyez la fig. 13, pl. VI).

Conjuration.

Je te conjure, Astaroth, méchant esprit, par les paroles et vertus de Dieu et par le Dieu puissant, et par J.-C. de Nazareth, auquel tous les démons sont soumis, qui a été conçu de la Vierge Marie, par le mystère de l'ange Gabriel; je te conjure de rechef au nom du Père et du Fils, et du St-Esprit, au nom de la glorieuse Vierge Marie, et de la très-sainte Trinité, en l'honneur de laquelle tous les Archanges, les trônes, les dominations, les puissances, les [38] patriarches, les prophetes, les apôtres et les évangélistes chantent sans cesse: Saint, Saint, Saint, le Seigneur Dieu des armées, qui a été qui est, qui viendra comme fleuve de feu ardent, que tu ne négliges pas mes commandements, et que tu ne refuses de venir. Je te commande par celui qui viendra tout en feu juger les vivants et les morts, auquel est dû honneur, louange et gloire; viens donc promptement, obéis à ma volonté; viens donc rendre louange au vrai Dieu, au Dieu vivant, et à tous ses ouvrages, et ne manque pas de m'obéir et rendre honneur au Saint-Esprit; c'est en son nom que je te commande.

Pour le Jeudi à Acham.

Cette expérience se fait la nuit depuis trois heures jusqu'à quatre, en laquelle on l'appelle, et paraît en forme de eoi. Il faut lui donner un peu de pain, afin qu'il parte: c'est pour rendre l'homme heureux, et aussi pour les trésors. On écrira autour du cercle ce que suit:

[39] Par le Dieu Saint, par le Dieu Saint, par le Dieu Saint. (Voyez la fig. 14, pl. VI).

Conjuration.

Je te conjure, Silcharde, par l'image et ressemblance de J.-C. notre Seigneur, qui, par sa mort et passion a racheté le genre humain. qui veut que par sa providence tu sois ici présent tout maintenant. Je te commande par tous les royaumes de Dieu. Agis, je t'adjure et te contrains par son saint Nom, par celui qui a marché sur l'aspic, qui a écrasé le lion et le dragon, que tu aies à m'obéir et faire mes commandements, sans avoir pouvoir de me nuire, ni au corps ni à l'âme, ni à qui que ce soit.

Pour le Vendredi à Bechard.

Cette expérience se fait la nuit, depuis onze heures jusqu'à douze; il faut lui donner une noix.

On écrira dans le cercle: Viens [40] Béchard, viens Béchard, viens Béchard. (Voyez la fig. 15, pl. VII).

Conjuration.

Je te conjure, Béchard, et te contrains de venir à moi; je te conjure de rechef par les très-saint nom de Dieu, Eloy, Adonay, Eloy, Agla, Samalabactany, qui sont écrits en hébreu, grec et latin, par tous les sacrements, par tous les noms écrits dans ce livre, et par celui qui t'a chassé du haut du ciel. Je te conjure, commande, par la vertu de la très-sainte Eucharistie, qui a racheté les hommes de leurs péchés, que sans aucun délai tu viennes pour faire et parfaire tous mes commandements, sans aucune lésion de mon corps ni de mon âme, ni faire tort à mon livre, ni à ceux qui sont ici avec moi.

Pour le samedi à Guland.

Cette expérience se fait de nuit, depuis onze heures jusqu'à douze, et sitôt qu'il paraît, il lui faut donner [41] du pain brûlé, et lui demander ce qui vous plaira, il vous obéira sur le-champ. On écrira dans son cercle:

N'entre pas, Guland; n'entre pas, Guland, n'entre pas, Guland. (Voyez la fig. 16, pl. VII).

Conjuration.

Je te conjure, Guland, au nom de Satan, au nom de Béelzébut, au nom d'Astaroth, et au nom de tous les autres esprits, que tu aies à venir vers moi: viens donc à moi, au nom de Satan et de tous les autres démons; viens donc à moi, lorsque je te commande au nom de la très-sainte Trinité; viens sans me faire aucun mal, sans lésion, tant de mon corps que de mon âme, sans me faire tort de mes livres, ni d'aucune chose dont je me sers. Je te commande de venir sans délai, ou que tu aies à m'envoyer un autre esprit qui ait la même puissance que toi, qui accomplisse mes commandements, et qu'il soit soumis [42] à ma volonté, sans que celui que tu m'enverras, si tu ne viens pas toi-même, ne s'en aille point sans mon consentement, et qu'il n'ait accompli ma volonté.

Pour le dimanche à Surgat.

Cette expérience se fait la nuit, depuis onze heures jusqu'à une. Il demandera un poil de votre tête; il faut lui en donner un comme du renard; il faut qu'il le prenne: c'est pour trouver et lever tous les trésors, et se que vous voudrez. On écrira dans son cercle:

Tetragrammaton, 3. Ismaël, Adonay, Ilma.

Et dans un second cercle:

Viens, Surgat; viens, Surgat; viens, Surgat. (Voyez la figure 17, pl. VIII).

Conjuration.

Je te conjure Surgat, par tous les noms écrits dans ce livre, que sans délai et promptement, tu sois ici tout prêt à m'obéir, ou que tu [43] m'envoies un esprit qui m'apporte une pierre, avec laquelle, lorsque je la porterai, je ne sois vu de personne, quel qu'il soit, et je te conjure que tu te trouves soumis à celui que tu m'enverras, ou ceux que tu m'auras envoyé, à faire et accomplir ma volonté, et tout ce que je commanderai, sans nuire ni à moi, ni à qui que ce soit, afin que tu saches ce que je veux.

Conjuration, très-forte pour tous les jours et à toute heure, tant de jour que de nuit, pour les trésors cachés, tant par les hommes que par les esprits, pour les avoir ou les faire apporter.

Je vous commande, démons; qui résidez en ces lieux, ou en quelque partie du monde que vous soyez, et quelque puissance qui vous ait été donnée de Dieu et des Saintes Anges sur ce lieu même, et de puissante principauté des abîmes d'enfer, et de tous vos confrères, tant en général que spécial démons, de quelqu'ordre que vous soyez, demeurant tant d'orient, occident, [44] midi, et septentrion, et dans tous les côtés de la terre, par la puissance de Dieu le Père, par la sagesse de Dieu le Fils, par la vertu du Saint-Esprit, et par l'autorité qui m'est donnée de N.-S. J.-C. l'unique Fils du Tout-Puissant et créateur, qui nous a créés de rien et toutes les créatures, qui fait que vous n'avez pas la puissance de garder, d'habiter et demeurer en ce lieu, par qui je vous contrains et commande, que bon gré, mal gré, sans nulle fallace ni tromperie, vous me déclariez vos noms, et que vous me laissiez la paisible puissance de cette place, et de quelque légion que vous soyez, et de quelle partie du monde que vous soyez, et quelle partie du monde que vous habitiez, de la part de la très-sainte Trinité et par les mérites de la très-sainte heureuse Vierge et de tous les Saints, je vous déchaîne tous, Esprits qui habitez ce lieu, et je vous envois au plus profond des abimes infernales. Ainsi; allez, tous [45] maudits Esprits, et damnés au feu éternel qui vous est préparé, et à tous vos compagnons, si vous m'êtes rebelles et désobéissants; je vous conjure par la même autorité, je vous exhorte et appelle, je vous contraints et commande, par toutes les puissances de vos supérieurs démons, de venir obéir et répondre positivement à ce que je vous ordonnerai au nom de J.-C., que si eux ou vous n'obéissez promptement, et sans délai, j'augmenterai en bref vos peines en enfer pour mille ans; je vous contrains donc de paraître ici en belle forme humaine, par les très-saints noms de Dieu, Hain Lon, Hilay, Sabaoth, Helim, Radiaha, Ledieha, Adonay, Jehova, Ya, Tetragrammaton, Saday, Massias, Agios, Ischyros, Emmanuel, Agla, Jésus qui est Alpha et Omega, le commencement et la fin, que vous fussiez dans le feu justement établi, afin que de rechef vous n'ayez aucune puissance de résider, d'habiter, ni demeurer [46] en ce lieu, et vous demande ce que vous ferez par et vertu des susdits noms, et que S. Michel Ange vous envoie au plus profond du gouffre infernal, au nom du Père et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

Je te conjure, Acham, ou qui que tu sois, par les très-saints noms de Dieu, par Malhame, Jac, May, Mabron, Jacob, Desmedias, Eloy, Aterestin, Janastardy, Finis, Agios, Ischyros, Otheos, Athanatos, Agla, Jehova, Homosion, Aja, Messier, Sother, Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat, Increatur Spiritus sanctus.

Je te conjure, Cassiel, ou qui que tu sois, par tous les noms susdits, avec puissance et en t'exorcisant. Je te recommande par les autres susdits noms du très-grand créateur qui te sont communiqués, et qui le seront encore ci-après, afin que tu écoutes tout incontinent, et dès-à-présent, mes paroles, et que tu les observes inviolablement [47] comme des sentences du dernier jour tremblant du jugement auquel il faut que tu m'obéisses inviolablement; et ne pense pas me rebuter à cause que je suis un pêcheur, mais sache que tu rebutes les commandements du très-haut Dieu. Ne sais-tu pas que tu perds tes forces devant ton créateur et le nôtre? C'est pourquoi, pense à ce que tu refuses; d'autant que me promettant et jurant par ce dernier jour tremblant du jugement, et par celui qui a tout créé d'une seule parole, auquel toutes créatures obéissent. P. par sedem Baldarcy et per gratiam et diligentem tuam habuisti ab eo hanc nalatimanamilam, afin que je te demande.


[48]

Recueil des plus rares secrets de l'Art magique.

Pour gagner au jeu.

Cueillez la veille de S. Pierre, avant le soleil levé, l'herbe appellée Morsus Diaboli: mettez-la une journée sur la pierre bénite, ensuite faites-la sécher, mettez-la en poudre et la portez sur vous. Pour la cueillir, il faut faire le demi-cercle, avec les noms et croix marqués à la fig. 18, planche VIII.

Pour eteindre le feu d'une cheminée.

Faites sur la cheminée, avec un charbon, les caractères et mots des deux petits pantacles de la figure 9, planche IV, et prononcez-en trois fois les paroles.

Pour avoir de l'or et de l'argent, ou main de gloire.

Arrachez le poil avec sa racine d'une jument en chaleur, le plus près de la nature, disant: Dragne, Dragne. Serrez ce poil; allez aussitôt [49] acheter un pot de terre neuf avec son convercle, sans marchander. Retournez chez vous; emplissez ce pot d'eau de fontaine, à deux doigts près du bord; mettez ledit poil dedans, couvrez le pot, mettez-le en lieu que vous ni autres ne le puissent voir, car il y aurait du danger. Au bout de neuf jours, et à la même heure que vous l'avez caché, vous irez le découvrir; vous y trouverez dedans un petit animal en forme de serpent. Il se dressera debout; vous lui direz aussitôt: j'accepte le pacte. Cela fait, vous le prendrez sans le toucher de la main; vous le mettrez dans une boîte neuve achetée exprès sans marchander: vous y mettrez du son de froment, point autre chose; mais il ne faut pas manquer de lui en donner tous les jours; et quand vous voudrez avoir de l'argent ou de l'or, vous en mettrez dans la boîte autant comme vous en voulez avoir, et vous vous coucherez sur votre lit, mettant votre boîte près de vous: dormez, si vous voulez, [50] trois ou quatre heures. Au bout de ce temps, vous trouverez le double d'argent que vous y aurez mis; mais il faut prendre garde de remettre le même.

Notez que la petite figure, en forme de serpent, ne vient que par la force du charme; ainsi vous ne pouvez pas lui mettre plus de 100 livres à la fois. Mais si votre planète vous donne un ascendant sur les choses surnaturelles, le serpent aura un visage approchant de la figure humaine et vous pourrez lui mettre jusqu'à 1,000 livres; tous les jours vous en tirerez le double. Si on voulait s'en défaire, on peut le donner à qui l'on voudra, pourvu qu'il l'accepte, mettant la figure que l'on a avec une croix, à la ligne faite sur du parchemin vierge dans la boîte, ou, au lieu de son ordinaire de froment qu'on lui donne communément, faudra lui donner du son sorti de la farine sur laquelle un prêtre aura dit sa première messe, et il mourra; surtout n'oubliez [51] pas aucune circonstance, car il n'y a point de raillerie à cette affaire.

Jarretiere pour voyager sans se fatiguer.

Sors de ta maison à jeûn, marche à ta gauche tant que tu aies trouvé un marchand de rubans, achètes-en une aune de blanc; paie ce que l'on te demandera, et laisse tomber un liard dans la boutique, retourne chez toi par le même chemin; le lendemain fais de même jusqu'à ce que tu aies trouvé un marchand de plumes; achètes-en une taillée, de même que tu as acheté le ruban; et quand tu seras au logis, écris avec ton propre sang sur le ruban les caractères de la deuxième ligne, de la fig. 3, pl. II, pour la jarretière droite; ceux de la troisième ligne sont pour la gauche: quand cela sera fait, sors de ta maison; le troisième jour, porte ton ruban et ta plume; marche à gauche, jusqu'à ce que tu trouves un pâtissier ou un boulanger; achète un gâteau ou un pain de deux [52] liards; va au premier cabaret, demande demi-setier de vin, fais rincer le verre trois fois par la même personne, romps en trois le gâteau ou le pain; mets les trois morceaux dans le verre avec le vin, prends le premier morceau et le jette sous la table, sans y regarder, disant Irly, pour toi; prends ensuite le second morceau et le jette, disant Terly, pour toi; écris de l'autre côté de la jarretière le nom de ces deux esprits avec ton sang; jette le troisième morceau, disant Firly, pour toi, jette la plume, bois le vin sans manger, paie l'écot et t'en va. Etant hors de la ville, mets tes jarretières; prends garde de te méprendre, de ne pas mettre celle qui est pour la droite à la gauche, cela est conséquence: frappe trois fois du pied contre terre, en réclamant les noms des Esprits: Irly, Terly, Erly, Balthazard, Melchior, Gaspard, marchons; puis fais ton voyage.

[53]

Pour être dur contre toutes sortes d'armes.

Prenez de l'eau bénite de Pâques et de la fleur de froment; faites une pâte de cela, et vous trouvez au trépas de quelqu'un qui meurt de mort violente, comme d'un pendu, ou autre justicié; approchez le plus près de lui que vous pourrez, et sans rien dire, mettez votre pâte à l'air; puis quand vous jugerez qu'il passe, conjurez son esprit de venir s'enfermer dans votre pâte, pour vous défendre contre toutes sortes d'armes: retournez chez vous, et faites des petites boules; entortillez-les dans du parchemin vierge, où il y ait écrit ce qui suit: 1. u, n., 1., a. Fau, 1. Moot, et Dorhort. Amen. Il faut avaler ces boules.

Il faut dire, en faisant les boules, cinq fois Pater, et cinq fois Ave, etc.

Nota. Que le nombre de ces boules est arbitraire, et qu'on écrit les caractères précédents sur un seul morceau de parchemin vierge, que [54] l'on partage en autant de parties que l'on fera de boulettes. Il faut nommer le nom de baptême du patient dans la conjuration.

Conjuration au Soleil.

Prenez un papier faites-y un trou, regardez par icelui vers le soleil levant, disant: je te conjure, Esprit solaire, de la part du grand Dieu vivant, que tu aies à me faire voir N.; puis continuez ainsi: anima mea turbata est valde; sed tu, Domine, usquequo; répetez trois fois.

Pour voir la nuit dans une vision, ce que vous désirez savoir de passé ou de l'avenir.

Les deux NN. que vous voyez dans le cercle intérieur de la fig. 22, pl. X, marquent la place où il faut mettre votre nom; et pour savoir ce que vous désirez, écrivez les noms qui sont dans le cercle, sur du parchemin vierge, le tout avant de dormir, et le mettez sur votre oreille droite, vois couchant, disant trois fois l'oraison suivante:

[55]

ORAISON.

Au glorieux nom du grand Dieu vivant, auquel, de tous temps, toutes choses lui sont présentes, moi qui suis votre serviteur N. Père Eternel, je vous supplie de m'envoyer vos Anges qui sont écrits dans le cercle, et qu'ils me montrent ce que je suis curieux de savoir et apprendre par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

Votre oraison finie, couchez-vous sur le côté droit, et vous verrez en songe ce que vous désirez.

Pour énclouer ou faire souffrir une personne.

Allez dans un cimetière, ramassez-y un clous d'un vieux cercueil, disant clou, je te prends afin que que tu me serves à détourner et faire mal à toute personne que je voudrais; au nom du Père, du Fils et du St-Esprit. Amen.

Quand vous voudrez vous en servir, vous remarquerez l'impression du pied, et ferez les caractères de la fig. 20, pl. IX, ensuite, fichez le clou au milieu du petit triangle de [56] la figure que vous aurez tracée sur un morceau de planche disant Pater noster, jusqu'à in terra. Frappez sur le clou avec une pierre, disant: que tu fasses mal à N. jusqu'à ce que je te tire de là. Recouvrez l'endroit avec un peu de poudre et le bien remarquer: car on ne peut guérir le mal que cela cause, qu'en tirant le clou, et disant je te retire, afin que le mal cesse que tu as causé à N.; au nom du Père, du Fils et du St.-Esprit. Amen. Puis tire le clou, et efface les caractères, non pas de la même main qu'on les a faits, mais avec l'autre; car il y aurait du danger pour le maléficiant.

Pour sembler être accompagné de plusieurs.

Prenez une poignée de sable, et la conjurez ainsi: Anachi, Jehova, Hælersa, Azarbel, rets caras sapor aye pora cacotamo lopidon ardagal margas poston eulia buget Kephar, Solzeth Karne phaca ghedolossalese tata. Mets le sable ainsi conjuré dans une boîte d'ivoire, avec la peau [57] d'un serpent-tigre en poudre. Puis jetez-le en l'air, disant la conjuration, et il paraîtra autant d'hommes qu'il y a de grains de sable, au jour et heure que le soleil est au signe de M. la Vierge.

Pour n'être blessé d'aucune arme.

Dites tous les matins: je me leve au nom de J.-C. qui a été crucifié pour moi: Jésus me veuille bénir; Jésus me veuille conduire; Jésus me veuille bien garder; Jésus me veuille bien gouverner et conduire à la vie éternelle, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Les faut dire trois fois en se couchant, en se levant. On écrira sur l'épée ou l'arme dont on voudra se servir ce qui suit: Ibel, Ebel, Abel.

Pour faire rater une arme.

Prenez une pipe de terre, neuve et garnie de son couvre-feu en laiton, remplissez-la de racine de Mandragore en poudre, puis soufflez par le tuyau en prononçant en vous même: Abla, Got, Bata, Bata Bleu.

[58]

Contre la pleurésie.

Faites infuser sur un lain de sable, pendant deux heures; dans une chopine de bon vin blanc, dix à douze crottes de nouvelle fiente de cheval, d'âne ou de mulet; ayant coulé et exprimé à chaud cette liqueur, versez-la dans un verre au fond duquel vous aurez écrit à l'avance, Dia, Bix, On, Dabulh, Cherih; buvez-la dans un lit bien couvert, et le lendemain vous serez guéri.

Contre les fièvres.

Faites dissoudre une demi-once de couperose verte, dans un verre d'eau; écrivez avec cette dissolution sur un morceau de papier grand comme le pouce, les mots: Agla, Garnaze, Eglatus, Egla. Avalez cinq jours de suite un pareil billet. Pendant ces cinq jours, prenez les preparations suivantes:

Pour la fièvre intermittente.

Avant l'accès, prenez une dragme de racine de grande gentiane en poudre.

[59]

Pour la fièvre tierce.

Appliquez sur votre nombril, de la racine de langue de chien nouvellement tirée de terre, nettoyée et coupée par tranches, avec un linge pas-dessus pour l'y tenir arrêtée, renouvelez-la de douze en douze heures.

Pour la fièvre quarte.

Au commencement de l'accès prenez une dragme de Myrrhe dans un verre de vin blanc; réitérez trois fois.

Pour arrêter une perte de sang.

Ecrinez avec du sang, INRI sur un morceau de papier que vous appliquerez sur le front. Vous vous servirez ensuite, de la poudre qui sort de la cavité du fruit sec de la plante nommée vesse de loup, mêlée avec du blanc d'œuf; si la perte a lieu dans l'intérieur, comme crachement et vomissement de sang, mettez de la poudre d'alun dans de la conserve de rose rouge, mangez-en le matin à jeûn et le soir en vous couchant, jusqu'à guérison.

[60]

Contre un coup d'épée.

Avant d'aller vous battre, écrivez sur un ruban, n'importe de quelle couleur, les deux mots: Buoni jacum. Serrez-vous le poignet droit avec ce ruban; soyez sans crainte, défendez-vous, et l'épée de votre ennemi ne vous touchera point.

Pour quand on va à une action

Dites cinq Pater et cinq Ave en l'honneur des cinq plaies de N.-S.; ensuite dites trois fois, je m'en vais dans la chemise de Notre-Dame; que je sois enveloppé des plaies de mon Dieu, des quatre couronnes du ciel, de Monsieur S. Jean l'Evangéliste, S. Luc, S. Matthieu et S. Marc; qu'ils me puissent garder; que ni homme, ni femme, ni plomb, ni fer, ni acier, ne me puissent blesser, tailler, ni briser mes os, à Dieu paix. Et quand on a dit ce que dessus, il faut avaler les mots suivants écrits sur de la nieulle blanche: Est principio, est in principio, est in verbum, Deum et tu [61] phantu. C'est pour vingt-quatre heures.

Pour éteindre le feu.

Dites: Grand feu ardent, je te conjure de la part du grand Dieu vivant, de perdre ta couleur comme Judas, quand il trahit Notre-Seigneur le jour du grand Vendredi; au nom du Père, et du Fils, et du St.-Esprit. On le répète trois fois, donnant un coup de pied ou de poing, et on jette sur le feu, le plus de paille coupée et fortement mouillée qu'on peut se procurer.

Contre la brûlure.

Feu, perds ta chaleur, comme Judas fit sa couleur, quand il trahit Notre-Seigneur au Jardin des Olives. On le prononce trois fois sur la brûlure, envoyant à chaque fois une respiration contre.

Ensuite enveloppez la brûlure avec de la laine de coton posée assez epais, ou mettez dessus des compresses de fort vinaigre de vin, que vous renouvelerez toutes les deux [62] heures le premier jour; et toutes les six heures les jours suivantes.

Contre le mal de tête.

Prenez du poivre noir en poudre, mêlez-le avec de la bonne eau-devie pour en faire une espèce de bouillie, formez-en un bandeau, que vous vous appliquerez sur le front en prononçant trois fois, les mots: Millant, Vah, Vitalot; puis dites trois Pater.

Contre le flux du ventre.

Il faut boire à jeun, trois jours de suite, quatre onces de suc de plantain dépuré, et dire chaque fois, ce qui suit:

"J'ai suis entré au Jardin des Olives, j'y ai rencontré Sainte Elizabeth, elle me parla du flux de son ventre, je lui ai demandé grâce pour le mien; et elle m'a ordonné de dire trois fois Pater en l'honneur de Dieu, et trois fois Ave en l'honneur de M. St. Jean (Dites trois Pater et trois Ave, comme [63] il est dit ci-dessus et vous serez guéri.

Pour empêcher de manger à table.

Plantez sous la table une aiguille qui ait servi à ensevelir un mort, et qui soit entré dans la chair, Puis dites, Coridal, Nardac, Degon. Ensuite vous mettrez un morceau d'Assa fœtida, sur un charbon brûlant, et vous vous retirerez.

Pour éteindre le feu.

Au lieu des paroles indiquées à la page 61, dites celles suivantes, après avoir faite le signe de la croix: Anania, Anassia, Emisael, libera nos Domine; jetez alors la paille coupée et mouillée comme il est dit.

Pour empêcher la copulation.

Pour cette expérience, faut avoir un canif neuf, puis, par un samedi, à l'heure précise du lever de la lune, dans son décours, vous tracerez avec la pointe, derrière la porte de la chambre où couchent les personnes, les caractères de la figure 5, [64] planche III, ainsi que les mots, Consummatum est, et rompez la pointe du canif dans la porte.

Pour le jeu.

Par un temps orageux, cueillez du trèfle à quatre ou cinq feuilles, faisant dessus un signe de croix, puis, dites: trifle ou trèfle large, je te cueille au nom du Père, et du Fils, et du S.t-Esprit, par la virginité de la Sainte Vierge, par la virginité de St.-Jean-Baptiste, par la virginité de St.-Jean l'Evangéliste, que tu aies à me servir à toutes sortes de jeux. Il faut dire cinq Pater et cinq Ave, puis on continue, El, Agios, Ischyros, Athanatos. Vous rensermerez ce trèfle dans un sachet de soie noire que vous porterez comme un scapulaire chaque fois que vous jouerez. Hors de ce temps, il faut avoir soin de le serrer soigneusement.

Pour arrêter un serpent.

Jetez après lui, un morceau de papìer trempé dans une dissolution d'alun, et sur lequel vous aurez [65] écrit avec du sang de chevreau: Arrête, belle, voilà un gage. Puis faites siffler devant lui, une baguette d'osier: s'il est touché de cette baguette, il mourra sur-le-champ, ou il fuira promptement.

Contre la teigne.

Dites pendant dix jours ce qui suit: Saint Pierre sur le pont de Dieu s'assit; Notre-Dame de Caly y vint et lui dit: Pierre, que fais-tu là? Dame, c'est pour le mal de mon chef que je me suis mis là. S.-Pierre, tu te lèveras; à S.-Ager tu t'en iras; tu prendras du saint onguent des plaies mortelles de Notre-Seigneur; tu t'en graisseras, tu diras trois fois; Jésus, Maria, et tu feras trois fois le signe de la croix sur la tête. Après ces paroles, appliquez chaque fois, sur la tête, un cataplasme chaud de cresson d'eau fricassée avec de la graisse de porc.

Pour le jeu de Dés.

Dés, je te conjure au nom d'Assizer et de Rassize, qu'ils viennent [66] rafle et raflée aux noms d'Assia et de Longrio. Notez bien qu'il faut que vous soyez porteur du scapulaire formé de feuilles de trèfle, comme il est dit à la page 64.

Pour faire sortir une arête de la gorge.

On se sert d'un poireau de médiocre grosseur dont on a retranché les racines ou filaments. A cet effet, on le trempe dans l'huile à salade, et on l'introduit dans le gosier à plusieurs reprises, s'il le faut, en prononçant ces paroles: Blaise, martyre et serviteur de Jésus-Christ, je te commande de monter ou de dévaler.

Pour ne point se lasser en marchant.

Ecrivez sur trois rubans de soie, Gaspard, Melchior, Balthazard. Attachez l'un de ces rubans au-dessus du genou droit, sans le serrer; le second au-dessus du genou gauche, et le troisième autour des reins. Avalez avant de vous mettre en marche un petit verre d'anis dans du bouillon ou dans un verre de vin blanc, [67] et frottez-vous les pieds avec de la rhue écrasée dans de l'huile d'olive.

Pour gagner à tous les jeux.

Nous avons déja fait connaître plusieurs moyens pour gagner au jeu, pages 48, 64 et 65, en voici un autre que nous avons trouvé dans un vieux manuscrit, nous n'avons pas encore pu juger de son mérite.

Ecrivez sur du parchemin vierge les mots et croix qui suivent + Ibel + Laber + Chabel + Habet + Rabel. Il le faut porter sur vous.

Pour rompre et détruire tous maléfices.

Prenez une tassée de sel, plus ou moins, selon la quantité des animaux maléficiés; prononcez dessus ce qui suit: Herego gomet hunc gueridans sesserant deliberant amei.

Faites trois tours autour des animaux, commençant du côté du soleil levant, et continuant suivant le cours de cet astre, les animaux devant vous, et faisant vos jets sur iceux par pincée, récitez les mêmes paroles.

[68]

Le grand exorcisme pour deposséder soit la créature humaine, ou les animaux irraisonnables.

Démon, sors du corps de N. par le commandement du Dieu que j'adore, et fais place au St. Esprit. Je mets le signe de la sainte croix de Notre-Seigneur J. C. sur votre front. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Je fais le signe de la croix de N.-S. J.-C. dessus votre poitrine. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Dieu éternel et tout-puissant, Père de N.-S. J.-C., jetez les yeux de votre miséricorde sur votre serviteur N. que vous avez daigné appeler au droit de la foi, guérissez son cœur de toutes sortes d'éléments et de malheurs, et rompez toutes ses chaînes et ligatures; ouvrez, Seigneur, la porte de votre gloire par votre bonté, afin, qu'étant marqué du sceau de votre sagesse, il soit exempt de la puanteur, des attaques et des désirs de l'esprit immonde; et qu'étant rempli de la bonne odeur de vos bontés et de vos grâces, il observe avec joie vos commandements [69] dans votre Eglise; et en s'avançant de jour en jour dans la perfection, il soit rendu digne d'avoir reçu le remède salutaire à ses fautes, par votre saint baptême, par les mérites du même J.-C. N.-S. et Dieu: Seigneur, nous vous supplions d'exaucer nos prières, de conserver et protéger ce qu'un amour charitable vous a fait racheter au prix de votre sang précieux, et par la vertu de votre sainte croix, de laquelle nous sommes marqués. Jésus protecteur des pauvres affligés, soyez propice au peuple que vous avez adopté, nous faisant participants du nouveau testament, afin que les lettres de la promesse soient exaucées, d'avoir reçu par votre gràce ce qu'ils ne peuvent espérer que par vous J.-C. N.-S., qui êtes notre recours, qui avez fait le ciel et la terre. Je t'exorcise, créature, au nom de Dieu, le Père tout-puissant, et par l'amour que N. C. J. B. porte, et par la vertu du Saint-Esprit; je t'exorcise par le grand Dieu vivant, qui [70] est le vrai Dieu que j'adore, et par le Dieu qui t'a créé, qui a conservé tous ses élus, qui a commandé à ses serviteurs de le bénir, pour l'utilité de ceux qui croient en lui, afin que tout devienne un Sacrement salutaire pour chasser l'ennemi. C'est pour cela, Seigneur notre Dieu, que nous vous supplions de sanctifier ce sel par votre sainte bénédiction, et de le rendre un parfait remede pour ceux qui le recevront; qu'il demeure dans leurs entrailles, afin qu'elles soient incorruptibles, au nom de N.-S. J.-C. qui doit juger les vivants et les morts, et par le sceau du Dieu d'Abraham, du Dieu d'Isaac, du Dieu de Jacob, du Dieu qui est montré à son serviteur Moïse sur la montagne de Sinaï, qui a tiré les enfants d'Israël de l'Egypte, leur donnant un Ange pour les protéger et les conduire de jour et de nuit. Je vous prie aussi, Seigneur, d'envoyer votre saint Ange pour protéger votre serviteur N. et le conduire à la vie éternelle, en [71] vertu de votre saint Baptême. Je t'exorcise, Esprit impur et rebelle, au nom de Dieu le Père, de Dieu le Fils, de Dieu le Saint-Esprit; je te commande de sortir du corps de N., je t'adjure de te retirer au nom de celui qui donna la main à Saint Pierre, lorsqu'il était près d'enfoncer dans l'eau. Obéis, maudit Démon, à ton Dieu et à la sentence qui est prononcée contre toi, et fais honneur au Dieu vivant, fais honneur au Saint-Esprit et à J-C. Fils unique du père. Retire-toi, serpent antique, du corps de N. parce que le grand Dieu te le commande; que ton orgueil soit confondu et anéanti devant l'enseigne de la sainte croix, de laquelle nous sommes signés par le baptême et la grace de J-C. Pense que le jour de ton supplice approche, et que des tourments extrêmes t'attendent; que ton jugement est irrévocable, que ta sentence te condamne aux flammes éternelles ainsi que tous tes compagnons, pour votre rebellion envers votre Créateur. [72] C'est pourquoi, maudit Démon, je t'ordonne de fuir de la part du Dieu que j'adore; fuis par le Dieu Saint, par le Dieu vrai, par celui qui a dit, et tout a été fait: rends honneur au Père, au Fils et au Saint-Esprit, et à la très sainte et très individue Trinité. Je te fais commandement, Esprit sale, et qui que tu sois, de sortir du corps de cette créature N. créée de Dieu, lequel Dieu mème est N.-S. J.-C. qu'il daigne aujourd'hui, par son infinie bonté, t'appeler à la grâce de participer à ses saints Sacrements qu'il a institués pour le salut de tous les fidèles; au nom de Dieu, qui jugera tout le monde par le feu.

Voilà la croix de N.-S. J.-C. + Fuyez, parties adverses, voici le lion de la tribu de Juda, racine de David.

Pour lever tous sorts, et faire venir la personne qui a causé le mal.

Prenez le cœur d'un des animaux morts; surtout qu'il n'ait aucun signe [73] de vie; arrachez le cœur, mettez-le sur une assiette propre, puis ayez neuf piquants d'aubépine, et procédez comme il va suivre.

Percez dans le cœur un de vos piquants, disant: Adibaga, Sabaoth, Adonay, contra ratout prisons pererunt fini unixio paracle gossum.

Prenez deux de vos piquants et les percez, disant: Qui fussum mediator agros gaviol valax.

Prenez-en deux autres, et les perçant, dites: Landa zazar valoi sator salu xio paracle gossum.

Reprenez deux de vos piquants, et les perçant, prononcez: Mortus cum fice sunt et per flagellationem Domini nostri Jesu-Christi.

Enfin, percez les deux derniers piquants aux paroles qui suivent: Avir sunt devant vous paracletur strator verbonum offisum fidando.

Puis, consinuez, disant:

J'appelle ceux ou celles qui ont fait fabriquer le Missel Abel; lâche, a-t-on mal fait que tu aies partant à nous venir trouver par mer ou [74] par terre, tout par-tout, sans délai et sans dédit. Percez pour lors le cœur d'un clou à ces dernieres paroles.

Notez que si on ne peut avoir des piquants d'aubépine, on aura recours à des clous neuf.

Le cœur étant percé, comme nous l'avons indiqué, on le met dans un petit sac; puis on le pend à la cheminée. Le lendemain vous retirerez le cœur du sac, vous le mettrez sur une assiette, retirant la première épine vous le repercez dans un autre endroit du cœur, prononçant les paroles que nous lui avons destinées ci-dessus: vous relevez deux autres; et les reperçant, vous dites les paroles convenables: enfin vous les relevez toutes dans le même ordre pour les repercer comme nous avons dit, observant de ne jamais repercer dans le même trou. On continue cette expérience pendant neuf jours. Toutefois, si vous ne voulez donner relâche au malfaiteur, vous faites votre neuvaine [75] dans le même jour, et dans l'ordre prescrit à la dernière opération. On perce le clou dans le cœur, prononçant les paroles que nous avons destinées pour cet effet: puis on fait grand feu; on met le cœur sur un gril, pour le faire rôtir sur la braise ardente. Il faut que le maléficiant vienne demander grâce; ou s'il est hors de son pouvoir de venir dans le peu de temps que vous exigerez de lui accorder, vous le ferez mourir.

Le chateau de Belle, garde pour les chevaux.

Prenez du sel sur une assiette; puis ayant le dos tourné au lever du soleil, et les animaux devant vous, prononcez, étant à genoux, la tête nue, ce qui suit:

Sel qui est fait et formé au château de Belle Sainte belle Elisabeth, au nom Disolet, Solfée portant sel, sel dont sel, je te conjure au nom de Gloria, de Doriante et de Galianne sa sœur; sel je te conjure que tu aies à me tenir mes vifs chevaux [76] de bêtes cavalines que voici présents devant Dieu et devant moi, sains et nets, bien buvants, bien mangeants, gros et gras, qu'ils soient à ma volonté; sel dont sel, je te conjure par la puissance de gloire, et par la vertu de gloire, et en toute mon intention toujours de gloire.

Ceci prononcé au coin du soleil levant, vous gagnez l'autre coin suivant le cours de cet astre, vous y prononcez ce que dessus. Vous en faites de même aux autres coins; et étant de retour où vous avez commencé, vous y prononcez de nouveau les mêmes paroles; observez pendant toute la cérémonie, que les animaux soient toujours devant vous parce que ceux qui traverseront seront autant de bêtes folles.

Faites ensuite trois tours autour de vos chevaux, faisant des jets de votre sel sur les animaux, disant: Sel, je te jette de la main que Dieu m'a donnée; Grapin, je te prends, à toi je m'attends.

[77]

Dans le restant de votre sel, vous saignerez l'animal sur qui on monte, disant: Bête cavaline je te saigne de la main que Dieu m'a donnée, Grapin, je te prends, à toi je m'attends.

On doit saigner avec un morceau de bois dur, comme du buis ou du poirier; on tire le sang de telle partie qu'on veut, quoiqu'en disent quelques capricieux, qui affectent de vertus particulières à certains parties de l'animal. Nous recommandons seulement que quand on tire le sang, que l'animal ait le cul derrière vous. Si c'est, par exemple, un mouton, vous lui tiendrez la tête dans vos jambes. Enfin, après avoir saigné l'animal, vous faites une levée de corne du pied droit, c'est-à-dire que vous lui coupez un morceau de corne du pied droit avec un couteau, vous le partagez en deux morceaux et en faites une croix; vous mettez cette croisette dans un morceau de toile neuve, puis vous la couvrez de votre sel; vous prenez [78] ensuite de la laine, si vous agissez sur moutons; autrement vous prenez du crin, vous en faites aussi une croisette que vous mettez dans votre toile sur le sel; vous mettez sur cette laine ou crin, une seconde couche de sel; vous faites encore une autre croisette de cire vierge paschale ou chandelle bénite; puis vous mettez le restant de votre sel dessus, et nouez le tout en pelote avec une ficelle; froissez, avec cette pelote les animaux au sortir de l'écurie, si ce sont des chevaux; si ce sont des moutons, on les frouera au sortir de la bergerie ou du parc, prononçant les paroles qu'on aura employées pour le jet: on continue à frouer pendant 1, 2, 3, 7, 9 ou 11 jours de suite. Ceci dépend de la force et de la vigueur des animaux.

Notez que vous ne devez faire vos jets qu'au dernier mot: quand vous opérez sur les chevaux, prononcez vivement; quand il s'agira de moutons, plus vous serez long à prononcer, mieux vous ferez; quand [79] vous trouverez du crin dans les jets de ce recueil, vous ne les devez faire que sur le sel et non ailleurs. Toutes les gardes se commencent le mardi ou le vendredi au croissant de la lune; et au cas pressant, on passe par-dessus ces observations. Il faut bien prendre garde que vos pelotes ne prennent de l'humidité, parce que les animaux périraient. On les porte ordinairement dans le gousset, mais sans vous charger de ce soin inutile, faites ce que font les praticiens experts: Placez-les chez vous en quelque lieu sec, et ne craignez rien. Nous avons dit ci-dessus de ne prendre de la corne que du pied droit pour faire la pelote. La plupart en prennent des quatre pieds, et en font conséquemment deux croisettes, puisqu'ils en ont quatre morceaux. Cela est superflu et ne produit rien de plus. Si vous faites toutes les cérémonies des quatre coins au seul coin du soleil levant, le troupeau sera moins dispersé.

Remarquez qu'un berger mauvais, [80] qui en veut à celui qui le remplace, peut lui causer bien des peines, et même périr le troupeau: premièrement, par le moyen de la pelote qu'il coupe en morceaux et qu'il disperse, soit sur une table ou ailleurs, soit par une neuvaine de chapelet, après laquelle il enveloppe la pelote dedans, puis coupe le tout et le disperse, soit par le moyen d'une taupe ou d'une belette, soit par le pot ou tarc ou la burette, enfin par le moyen d'une grenouille ou raine verte, ou une queue de morue, qu'ils mettent dans une fourmilière, disant: Maudition, perdition, etc. Ils l'y laissent durant neuf jours, après lesquels ils la relèvent avec les mêmes paroles, la mettant en poudre, en sèment où doit paitre le troupeau. Ils se servent encore de trois cailloux pris en différents cimetières: et par le moyen de certaines paroles que nous ne voulons révéler, ils donnent des courantes, causent la gale, et font mourir autant d'animaux qu'ils souhaitent. Nous donnerons [81] ci-après la manière de détruire ces prestiges, par nos manières de rompre les gardes et tous maléfices. Nous nous proposons, pour le même sujet, de réimprimer l'Enchiridion du Pape Léon, dans lequel on trouvera bon nombre d'oraisons mystérieuses d'un succès surprenant. (Il faut choisir l'édition de 1740.)

Garde à sa volonté.

Astarin, Astaroth qui est Bahol, je te donne mon troupeau à ta charge et à ta garde; et pour ton salaire, je te donnerai une bête blanche ou noire, telle qu'il me plaira. Je te coujure, Satarin, que tu me les gardes partout dans ces jardins, en disant hurlupupin,

Vous agirez suivant ce que nous avons dit au château de Belle, et ferez le jet, prononçant ce que suit:

Gupin ferrant a failli le grand; c'est Caïn qui te fait cha. Vous les frouerez avec les mêmes paroles.

Autre garde.

Bêtes a laine, je te prends au nom [82] de Dieu et de la très-sainte sacrée Vierge Marie. Je prie Dieu que la saignerie que je vais faire, prenne et profite à ma volonté. Je te conjure que tu casses et brises tous sorts et enchantements qui pourraient être passes dessus le corps de mon vif troupeau de bêtes à laine, que voici présent devant Dieu et devant moi, qui sont à ma charge et à ma garde. An nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et de M. St. Jean-Baptiste et M. St. Abraham.

Voyez ci-dessus ce que nous avons dit pour opérer au château de Belle, et vous servez pour le jet et frouer des paroles qui suivent. Passe Flori, Jésus est ressuscité.

Garde contre la gale, rogne et clavelée.

Ce fut par un lundi au matin que le Sauveur du monde passa, la Sainte Vierge après lui, M. St. Jean son pastoureau, son ami, qui cherche son divin troupeau, qui est antiché de ce malin claviau, de quoi il n'en peut plus, à cause des trois pasteurs [83] qui ont été adorer mon Sauveur Rédempteur Jésus-Christ en Bethléem, et qui ont adoré la voix de l'enfant. Dites cinq fois Pater et cinq fois Ave.

Mon troupeau sera sain et joli, qui est sujet à moi. Je prie Madame Ste. Geneviève qu'elle m'y puisse servi d'ami dans ce malin claviau ici. Claviau banni de Dieu, renié de J.-C., je te commande de la part du grand Dieu vivant, que tu aies à sortir d'ici, et que tu aies à fondre et confondre devant Dieu et devant moi, comme fond la rosée devant le soleil. Très-glorieuse Vierge Marie et le Saint-Esprit, claviau sors d'ici, car Dieu te le commande, aussi vrai comme Joseph, Nicodème d'Arimathie a descendu le précieux corps de mon Sauveur et Rédempteur J.-C., le jour du Vendredi Saint; de l'arbre de la croix, de par le Père, de par le Fils, de par le Saint-Esprit, digne troupeau de bêtes à laine, approchez-vous d'ici, de Dieu et de moi. Voici la divine offrande [84] de sel que je te présente aujourd'hui; comme sans le sel rien n'a été fait, comme je le crois, de par le Père, etc.

O sel! je te conjure de la part du grand Dieu vivant, que tu me puisses servir à ce que je prétends, que tu me puisses préserver et garder mon troupeau de rogne, gale, pousse, de pousset, de gobes et de mauvaises eaux. Je te commande, comme Jésus-Christ mon Sauveur a commandé dans la nacelle à ses Disciples, lorsqu'ils lui dirent: Seigneur, réveillez-vous, car la mer nous effraie. Aussitôt le Seigneur s'éveilla, commanda à la mer de s'arrêter: aussitôt la mer devint calme, commanda de par le Père, etc.

Avant toutes choses, à cette garde prononcez sur le sel; Panem cœlestem accipiat, sit nomen Domine invocabis. Puis ayez recours au château de Belle, et faites le jet et les froues prononçant ce qui suit: Eum ter ergo docentes omnes gentes baptizantes eos. In nomine patris, etc.

[85]

Garde contre la gale.

Quand Notre-Seigneur monta au ciel, sa sainte vertu en terre laissa Pasle, Colet et Herve; tout ce que Dieu a dit a été bien dit. Bêtes rousses, blanches ou noires, de quelque couleur que tu sois, s'il y a quelque gale ou rogne sur toi, fut-elle mise et faite à neuf pieds dans terre il est aussi vrai qu'elle s'en ira et mortira, comme St. Jean et dans sa peau et a été né dans son chameau; comme Joseph, Nicodème d'Arimathie a dévalé le corps de mon doux Sauveur Rédempteur J.-C. de l'arbre de la croix, le jour du Vendredi saint.

Vous vous servirez, pour le jet et pour les froues, des mots suivants, et aurez recours à ce que nous avons dit au château de Belle.

Sel, je te jette de la main que Dieu m'a donnée. Volo et vono Baptistæ Sancta Agalatum est.

Garde pour empêcher les loups d'entrer sur le terrain où sont les Moutons.

Placez-vous au coin du soleil levant, et prononcez-y cinq fois ce [86] qui va suivre. Si vous ne le souhaitez prononcer qu'une fois, vous en ferez autant cinq jours de suite.

Viens bêtes à laine, c'est l'Agneau d'humilité, je te garde, Ave Maria. C'est l'Agneau du Rédempteur, qui a jeûné quarante jours sans rebellion, sans avoir pris aucun repos de l'ennemi, fut tenté en vérité. Va droit, bête grise, à gris agripeuses, va chercher ta proie, loups et louves et louveteaux, tu n'as point à venir à cette viande qui est ici. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et du bienheureux Saint Cerf. Aussi, va de retrot ô Satana.

Ceci prononcé au coin que nous avons dit, on continue de faire le même aux autres coins; et de retour où l'on a commencé, on le repète de nouveau. Voyez pour le reste le château de Belle, puis faites le jet avec les paroles qui suivent: Vanus vanes Christus vaincus, attaquez sel soli, attaquez Saint Sylvain au nom de Jésus.

[87]

Les Marionettes gardes.

Allions nous, allions-les, marions-nous et marions-les, délions-nous et marions-les à Belzébuth.

Cette garde est dangereuse et embarassante, ou plutôt son succès est très-incertain; il faut des dispositions d'âme bien pure, pour qu'elle réussisse.

Garde pour les chevaux.

Sel, qui est fait et formé de l'écume de la mer, je te conjure que tu fasses mon bonheur et le profit de mon maître; je te conjure au nom de Crouay; Don, je te conjure au nom de Crouay; Satan, je te conjure au nom de Crouay; Leot, je te conjure au nom de Crouay; Valiot, je te conjure au nom de Crouay; Rou et Rouvayet, viens ici, je te prends pour mon valets. Jet. Festi Christi Bélial.

Gardez-vous de dire: Rouvayet, ce que tu feras je le trouverai bien fait; parce que cette garde est d'ailleurs forte, et quelquefois pénible. [88] Voyez ce que nous avons enseigné au château de Belle, touchant les gardes.

Garde pour le troupeau.

Toutes bêtes ravissantes, qui pourraient attaquer ce vif troupeau de bêtes à laine, qu'elles soient bridées de par le hoc est enim Corpus meum: Bêtes à laine, viens à moi, voici une offrande de sel que je te présente, et que je te vais donner, au nom de Dieu et de la Vierge, et de Monsieur St.-Jean: bêtes à laine, viens à moi, et te tourne vers moi; voilà une offrande de sel béni de Dieu, que je vais te donner, livrer et jeter, au nom de Dieu, de la Vierge et de Monsieur St. Jean: bêtes à laine, viens à moi, voilà une offrande de sel béni de Dieu, que je te présente et vais livrer et jeter dessus toi. Vif troupeau de bêtes à laine, que voici présent devant Dieu et devant moi, au nom de Dieu et de la Vierge, et de M. St.-Jean que ce sel me les garde saines et nettes, bien buvantes, bien mangeantes, [89] grosses et grasses, basses et ravalées, bien closes et fermées autour de moi, comme est l'agneau de M. St.-Jean; et à l'honneur de lui, je crois que ce sel me les gardera saines et nettes, bien buvantes et bien mangeantes, grosses et grasses, comme l'agneau de M. Saint-Jean; je crois que ce sel me les gardera claires et reluisantes, pour complaire à tout le monde, au nom de Dieu et la Vierge, et de M. St.-Jean: je crois que ce sel les garantira des loups et louves, et de toutes bêtes ravissantes qui marchent le jour et la nuit. Sel béni de Dieu, je te conjure que tu me le feras; car j'y crois, au nom de Dieu, de la Vierge et de M. St.-Jean. O grand Dieu, je crois que ce sel me les préservera de rogne, de gale, de clavel, et de quelque mal qui pourrait arriver dessus le corps de ce vif troupeau de bêtes à laine. Sel béni de Dieu, je crois que tu le feras au nom de Dieu et de la Vierge, et de M. St.-Jean. Amen.

Il faut qu'une messe du St.-Esprit [90] ait été dite sur le sel; elle doit être commencée par le Confiteor, et continuée jusqu'à la fin. Vous la pouvez dire vous-même. Au reste, vous y procéderez comme au château de Belle, et vous vous servirez des paroles suivantes pour le jet, etc.

Vamus Jesus Christus et memores, attaquez sel seli, attaquez St.-Sylvain au nom de Jésus.

Autre garde pour les moutons.

Sel, qui est créé de Dieu et béni de sa très-digne main, je te conjure par le grand Dieu vivant, et de M. St.-Riquier, qui est le combatteur de tous les Diables, je te conjure que tu aies à rompre et corrompre toutes paroles qui ont été dites, lues et célébrées dessus le corps de ce vif troupeau de bêtes à laine, que voici présent devant Dieu et devant moi. Sel qui est créé de Dieu et béni de sa digne main, je conjure, présente et applique sur le corps de ce vif troupeau, que voici présent devant Dieu et devant moi, c'est mon intention et désir, que tu [91] me les gardes saines et nettes, grosses et grasses, rondes; qu'elles soient bien alliées autour de moi, comme la ceinture de la très-sacrée Vierge Marie, quand elle portait le corps de mon doux Sauveur Rédempteur J.-C. Casta sacravera viga corpus Domini nostri Jesus Christi qui tima menta Deus; in nomine Patri, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen.

Pour l'application, ayez recour à ce qui est enseigné au château de Belle, et vous servez pour le jet et les froues des paroles qui suivent, ou de celles des jets ci-dessus qui vous conviendront, passe Flori, Jésus est ressucité.

Nouvelle garde pour les moutons, enseignée par le savant Bellerot, dans son traité de la conservation des bêtes à lame.

Procurez-vous un cierge qui aura servi à la première communion paschale d'une jeune fille née de parents sages et vertueux; allumez-le et le plantez en terre, non loin d'une rivière ou d'on ruisseau, où vous conduirez [92] paître vos moutons; tracez un grand demi-cercle capable de renfermer votre troupeau, et, pour cela, servez-vous de la baguette mystérieuse dont la composition est indiquée dans le Véritable Dragon Rouge, page 18 (édition avec la poule noire). Ceci étant fait, asseyez-vous sur un banc de terre que vous aurez dispose à l'avance, et après vous être recommandé à la Très-sainte Trinité, vous ferez les trois appellations marquées dans la dragon rouge, page 30 et suivantes, ayant soin d'avoir toujours en main la baguette mysterieuse dont il vient d'être parlé afin d'en faire l'usage indiqué.

L'esprit vous apparaîtra et vous lui commanderez de toucher chacun des moutons présents et de commettre des-lors et pour toujours à la garde de votre troupeau, un de ses subalternes, ce qu'il fera à l'instant même. (Voyez la figure au commencement de ce volume).

Ce que nous avons donné de gardes, doit suffire pour satisfaire le [93] berger et le palefrenier, puisqu'une garde qui sert à l'un peut servir à l'autre changeant seulement au nom de vif troupeau de bêtes à laine, celui de bêtes cavalines. Toutefois, il est bon de remarquer, que plus une garde est forte et remplie d'ingourmande, mieux elle convient aux chevaux, et plus la garde est douce et saine, mieux elle convient aux moutons. Et pour que le laboureur tire quelque fruit particulier de nos découvertes, nous allons faire suivre une garde qui le regarde en propre. Elle est d'une ressource infinie pour ceux qui sont proches les garennes et autres terrains où il y a des lapins. Les animaux ne pourront endommager la récolte, observant ce que nous allons enseigner. Au contraire, venant à passer dans les grains qu'on veut garantir, ils y détruiront toutes les mauvaises herbes.

Garde contre les lapins.

Prends du sel dans une assiette ou un plat: la quantité ne peut être [94] fixée, cela dépend de l'étendue du terrain que l'on veut conserver. De plus, ayez des fientes de lapin, et cinq morceaux de tuile ramassées à une procession ou dans un cimetière; puis étant à la place où vous voulez faire cette expérience, vous la commencerez du côté du soleil levant, tête nue et à genoux; vous direz ce qui suit et ferez les croix sur le sel: + dant + dant + dant sant + Heliot, et Valiot; Rouvayet, viens ici, je te prends pour mon valet, pour garder ici à ces maudits lapins et lapines, qu'ils aient à passer et repasser au travers de cette pièce (nommez le grain) que voici présent devant Dieu et devant moi, sans faire aucun tort ni dommage; qu'ils soient bridés de la part de Réveillot; car je te fais commandement et te conjure de la part du grand Dieu vivant, de m'obéir, toi et tes camarades, à ce que je vais te demander; c'est de garder pendant trois mois et trois lunes à cette pièce N. que voilà ici présent devant Dieu [95] et devant moi, comme ainsi je le crois par la croyance que j'ai en toi. Ainsi, je le crois que tu le feras; ainsi je le crois par la vertu de ce sel béni de Dieu, et des tuilots et fientes desdites bêtes maudites, lapins et lapines; ainsi je le crois par toutes les forces et puissances que tu peux avoir sur eux; ainsi je le crois.

Faites un trou en terre, posez dedans une fiente, disant; Rou et Rouvayet, viens ici, je te prends pour mon valet.

Posez sur la fiente une pincée de sel, disant: Sel, je te mets, de la main que Dieu m'a donnée, Rou et Rouvayet, viens ici, je te prends, pour mon valet.

Posez ensuite un tuilot, disant: Tuilot, je te pose de la main que Dieu m'a donnée.

Frappez du talon gauche sur le tuilot, faisant un tour à droite, disant; Rou et Rouvayet; viens ici, je te prends pour mon valet.

On en fait autant aux trois autres coins, puis on traverse au milieu [96] de la piece, où l'on fait comme à un des coins puis de ce milieu, on revient au premier coin pour y commencer vos jets; au premier vous dires: Sel, je te jette de la main qui Dieu m'a donnée, ancre à la Vierge.

Vous continuez vos jets autour de la pièce, disant seulement: Après le premier ancre à la Vierge. Etant de retour où vous avez commencé, vous prenez le restant de votre sel et en faites un seul jet, disant; Rou et Rouvayet, viens ici, je te prends pour mon valet.

Si le terrain est divisé en différentes parcelles et de différents grains, il faut faire les mêmes cérémonies à chaque pièce; au lieu de trois mois et trois lunes, vous en nommez ce qu'il vous plaît.

Nous trouverez des gardes d'un autre genre, dans les œuvres magiques d'Agrippa, imprimées à Rome en 1744 et où l'on trouve le secret de la reine des mouches velues.

Pour arrêter chevaux et équipages.

Tracez sur du papier noir, avec [97] de l'encre blanche, le pantacle figure sur le titre de ce livre imprimé en 1760; jetez ce pantacle ainsi tracé à la tête des chevaux, et dites:

Cheval blanc ou noir, de quelque couleur que tu puisses être, c'est moi qui te le fais faire, je te conjure que tu n'aies non plus à tirer de tes pieds comme tu fais de tes oreilles, non plus que Beelzébuth peut rompre sa chaîne. Il faut, pour cette expérience, un clou forgé pendant la messe de minuit, que vous chasserez par où le harnais passe. A son defaut on prend un mâlon que l'on conjure comme il suit:

Mâlon, je te conjure au nom de Lucifer, Belzébuth et de Satanas, les trois Princes de tous les diables, que tu aies à t'arrêter. Pendant les trois jours avant celui où vous voudrez faire cette expérience, vous aurez soin de ne faire aucune œuvre chrétienne.

Contre-Charme.

Hostia sacra verra corrum, en dépoussant le grand diable d'enfer, [98] toutes paroles, enchantements et caractères qui ont été dits, lus et célébrés sur le corps de mes vifs chevaux, qu'ils soient cassés et brisés en arriere de moi. Après cela vous rétirez l'oraison qui commence par ces mots: Verbe qui avez été fait chair, etc., et que vous trouverez dans l'Enchirion Léonis papæ, edition de 1740.

Pour que les agneaux reviennent beaux et bien forts.

Prenez le premier né; à son défaut le premier venu; élevez-le de terre le nez vers vous, puis dites:

Ecce lignum crucem in quo salus mundi crucem.

Remettez-le par terre, relevez-le et dites comme dessus; faites de même jusqu'à trois fois. Cela fait, vous prononcerez tout bas l'oraison du jour où l'on sera, et qui se trouve écrite dans l'Enchiridion du pape Léon.

Contre l'arme à feu.

Astre qui conduit l'arme aujour'hui, que je te charme gige, te dis-je, [99] que tu m'obéisses; au nom du Père, et du Fils, et Sanatatis; faites un signe de croix. Voyez aussi les pages 53 et 57.

Contre le bouquet chancreux.

On prend le premier mouton venu attaqué dudit mal. Etant tourné du côté du soleil levant, on lui ouvre la gueule, et on prononce dedans trois fois les paroles qui suivent:

Brac, Cabrac, Carabra, Cadebrac, Cabracam, je te guéris. Soufflez dans la gueule du mouton à chaque fois, et le jetez parmi les autres. Ils seront tous guéris. Il faut faire autant de signes de croix comme il y en a de marqués.

Contre les avives et tranchées rouges des chevaux.

Cheval (nommez le poil) appartenant à N., si tu as les avives, de quelque couleur qu'elles soient, et tranchées rouges ou tranchesons, ou de trente-six sortes d'autres maux, en cas qu'ils y soient, Dieu te guérisse et le bienheureux Saint-Eloi: [100] [100] au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit; puis dire cinq fois Pater et cinq fois Ave, etc., à genou.

Aussitôt après avoir prononcé ces paroles, si le cheval a les avives, il faut lui injecter avec une séringue, dans le gosier la décoction suivante:

Prenez fleurs de sureau, de camomille, une poignée de chaque; faites-le bouillir légèrement dans deux pintes d'eau, passez le tout et ajoutez-y une demi once de sel ammoniac, trois onces de sirop anti-scorbutique et une demi-pinte de vinaigre. Vous réitérerez les paroles et les injections plusieurs fois par jour.

S'il est attaqué de tranchées rouges, en place du remède ci-dessus, vous emploierez le suivant:

Après avoir fait saigner le cheval, vous lui ferez avaler une livre d'huile d'olive, et vous lui donnerez des lavements de graine de lin.

Pour guérir la foulure et l'entorse des chevaux.

Atay de satay suratay avalde, [101] marche. Il faut le répéter trois fois, frappant le sabot du cheval. Si c'est du côté du montoir, frappez de pied gauche.

Appliquez un même temps autour du boulet une compresse de vinaigre dans lequel vous aurez fait bouillir de la sauge et du romarin: il faut renouveler cette compresse chaque fois qu'elle se refroidit. Vous ferez bien aussi de faire saigner l'animal au cou.

Pour empêcher un troupeau de toucher au grain, passant entre deux raies.

Prenez une pièce d'argent, pendez-la au cou d'un des moutons, disant neuf fois ce qui suit:

Satan, Satourne, parlant de Gricacœur da voluptere Seigneur de Nazariau; je te requiers et commande, et conjure humblement, que tu aies à venir garder et passer mon vif troupeau de bêtes à laine le soir, le jour et le matin, en disant hurlupupin.

Nous ne voulons rien dire de plus sur ces paroles d'ingourmande.

[102]

Pour faire passer le lévretin.

Prenez la bête affligée et lui dites trois fois sur la tête les paroles qui suivent:

In tes dalame bouis, vins Divernas Satan.

Contre le godron.

Prenez de l'eau bénite avec le bout du doigt, et touchant les dessous des mâchoires, dites:

+ Christus Brutus et datus et vanum.

Contre la gale et le haut toupin des animaux.

Gupin, ferrant a failli le grand, c'est Caïn qui te fait cha. Prenez fleur de soufre avec huile et une pincée de sel, faites du tout un onguent dont vous frotterez les animaux, prononçant les paroles ci-dessus. Réiterez jusqu'à guérison.

Contre les hémorrhoïdes.

Prenez du doigt du milieu de la main gauche, de la salive à votre bouche, et en touchez les hémorrhoïdes, disant:

Broches, va-t-en, Dieu te maudit; [103] au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit. Après quoi dites neuf fois Pater et Ave pendant neuf jours: le second on n'en dira que huit, et l'on diminuera chaque jour, suivant l'ordre, le retour.

Deux fois par jour, il faut frotter les hémorroïdes avec du beurre frais dans lequel vous aurez fait cuire de la seconde écorce du sureau.

Contre l'épilepsie ou mal caduc.

Placez l'épileptique dans un lieu bien aéré, frottez-lui les avant-bras et dites dans son oreille droite: Oremus præceptis salutaris moniti.

Ajoutez l'Oraison Dominicale. Avant que ces prières soient achevées, le malade se relève.

Un remède souverain contre le mal caduc, est l'eau qui découle par incision faite dans un tilleul au mois de février; on le donne chaque fois à la quantité de trois onces.



FIN.






[108]

ADDITIONS

DES PLUS PRÉCIEUSES.




Nous avons pensé que ce serait ajouter au mérite de ce volume que de le terminer par la reproduction de quelques secrets qui étaient possédés par une famille qui se faisait distinguer par sa piété. Nous croyons pouvoir affirmer que beaucoup de personnes se sout bien trouvées d'en avoir fait usage.




[109]

REMÈDES DE FAMILLE.


Contre l'hydropisie.

Prends une poignée de la plante appelée la Reine des prés; fais infuser dans une pinte d'eau bouillante; adresse une prière fervente à Saint-Eutrope, premier évêque de Saintes, puis bois trois tasses de cette infusion, une le matin, une à midi et une le soir, une heure avant de manger. Recommence chaque jour et pendant une quinzaine, faisant ta prière avant de boire, et tu seras guéri immanquablement.

Contre les coupures.

Lorsqu'elles n'ont pas atteint une grosse veine, laisse couler un peu, afin de dégorger les petites veines qui se trouveront près de la coupure.

Ceci fait, lave avec de l'eau fraîche, en disant un Pater et un Ave, [110] en l'honneure de St.-Antoine et de Ste. Isabelle, puis mets dessus de la toile d'araignée ou de l'amadou, ou des étoupes purgées de tous brins de paille.

Lorsque l'hémorragie sera arrêtée; lave avec de l'eau tiede melangée d'un peu de bonne eau-de-vie, rapproche les chairs de la coupure, place dessus une feuille de valérianne, entoure d'un linge et sois certain de la guérison.

Contre les paillettes de fer entrées dans les yeux.

S'il t'arrive d'avoir dans les yeux une paillette de fer ou un de ces petits grains de fer provenant de la limaille, ce qui est fréquent chez les forgerons et chez les serruriers, fais en sorte de ne point bouger ni fermer et ouvrir les yeux avant d'avoir prononcé ou fait prononcer par une personne qui se tiendre auprès de toi, l'oraison suivante, adressée à Ste. Claire, Vierge dont on cèlèbre la fête, le 12 Août: "Bienheureuse Sainte-Claire, qui êtes morte dans [111] des sentiments de piété si purs et si sincères que Dieu a voulu que vous soyez canonisée, faites que, par votre efficace intercession, j'obtienne la prompte guérison des maux que j'endure." — Durant cette prière, tu te seras procuré un fort aimant, tu te feras maintenir les paupiéres ouvertes par une personne, tandis qu'une autre personne promènera l'aimant aussi pres que possible de ton œil.

Si ta prière à Sainte-Claire a été fervente ce moyen réussira sans aucun doute. A défaut d'aimant, roule un morceau de papier blanc de manière à ce que d'un côté il forme pointe, qu'avec cette point, la personne ramène la paillette ou le grain de fer bien doucement vers le coin de l'œil et l'enlève.

Contre le doigt blanc

Tout le monde sait combien cette maladie est douloureuse, et combien il est dangereux de ne pas songer de suite à la faire dispara^icirc;tre.

[112] Aussitôt qu'on s'aperçoit que le bout du doigt gonfle et s'enflamme, il faut prendre un jaune d'œuf, le battre avec une demi-pincée de sel, en couvrir la partie malade au moyen d'un linge plié en plusieurs doubles, sur lequel on répandra ce jaune d'œuf ainsi préparé, et fixer avec une bande de toile roulée sur la tumeur.

Ceci fait, prends un coq blanc, consacre le à St.-Pierre, en le lui offrant avec une fervente prière, lui demandant soulagement. Vingt-quatre heures après, si ta prière a été enten lue, il se sera formé au bout du doigt et près de l'ongle, une petite cloche remplie d'eau, que tu perceras, tu seras soulagé et la guérison ne se fera pas attendre longtemps.

Tu devras conserver le coq blanc qui ne devra ni être tué ni être vendu, si tu veux éviter le retour de ton mal.

Contre les hémorragies et pertes de sang.

Toutes les personnes pieuses ont [113] recours à Saint Raymond de Pégnafort, lorsqu'elles sont atteintes d'une hémorragie, et souvent leur prières sont couronnées d'un plein succès.

Mais comme, sans la Foi, rien n'arrive à bien, il s'est trouvé que plusieurs n'ont pas eu leurs prières exaucées; aussi, pour ceux-là, convient-il de leur donner des remèdes matériels; nous allons leur faire connaître ceux qui ont jusqu'ici été plus efficaces.

Lorsqu'ils'agit d'un saignement de nez, il ne faut point l'arrêter, à moins qu'il dure trop longtemps. Pour le faire cesser, il existe plusieurs moyens. Le premier consiste à introduire dans les narrines un peu de charpie imbibée d'eau d'alun: le second tient à faire respirer du vinaigre mélangé d'eau, en même temps qu'on applique sur les tempes des compresse imbibées du même mélange: le troisième et le plus facile c'est d'appliquer sur le dos entre les deux épaules, une clef de moyenne grandeur.

[114]

Pour ce qui est des hémorraigies intérieures, les plus dangereusses de toutes, si l'on n'a pas la possibilité de recourir immédiatement aux conseils d'un médecin, il faut prendre des pilules d'alun, grosses comme un pois, une toutes les deux heures.

Contre les diarrhées opiniâtres.

Faites bouillir dans un demi-litre de lait huit à dix feuilles de plantain, passez et sucrez; prendre le matin à jeûn en trois doses, chaud, à la distance d'une heure. Souvent le premier jour la diarrhée cesse; il est cependant convenable d'en continuer l'usage plusieurs jours de suite.

L'eau de chaux est aussi bien favorable, dans cette même affection, ` la dose de trois demi-verres par jour, coupée avec partie égale de lait, sucré, savoir: un au matin, à midi et le soir.




OBSERVATION. En consultant les renseignements donnés par la page ci après, on éviterait très-souvent de cruelles erreurs.


[115]

RAPPORT DES POIDS ANCIENS AVEC DES POIDS DÉCIMAUX.

La livre ancienne vaut . . . . .500 grammes.
L'once . . . . .32 —
Le gros . . . . .4 —
Le grain . . . . .0,5 centigr.
Le litre . . . . .1 kilog.
Le demi-litre ou chopine . . . . .500 grammes.
Le quart de titre ou demi-setier . . . . .250 —
Le verre ou la verrée. . . . .100 à 125 —
La cuillerée à bouche. . . . .15 —
La cuillerée à café. . . . .4 —
La goutte . . . . .0.5 centigr.
Une poignée; c'est ce qui peut tenir dans la main: elle équivaut à 2 ou 300 grammes. On prrescrit ainsi les substances végétales peu actives.
Une pincée; c'est ce qu'on peut prendre entre le pouce et l'indicateur: répond à quelques grammes.

TABLEAU DES DOSES DES MÉDICAMENTS.

Les doses des médicaments sont ordinairement prescrites pour vingt-quatre heures.

D'après Gaubius, la dose d'un médicament donné à un adulte étant 1, elle sera pour individu:

de1 an:
2
3
4
1/15 à 12
1/8
1/6
1/4
     de7 ans:
14
20
20 à 60
1/3
1/2
2/3
1

Les doses sont généralement plus faibles pour les femmes que pour les hommes, pour les vieillards de soixante-quinze à quatre-vingts ans.

Les doses que nous indiquons dans la Santé sont celles des adultes.

[117]


AUTRES ADDITIONS.

Nous ajouterons aux secrets de famille qui précèdent, ceux que nous avons pu recueillir au moyen de recherches incessantes, mais que ceux qui ont bien voulu nous les communiquer n'ont pas accompagné de pieuses recommandations. — Afin de suppléer à une omission regrettable, nous engageons nos lecteurs à demander à leur patron ou à la Sainte Vierge de vouloir bien intercéder auprès de Dieu pour obtenir que les remèdes qu'ils vont employer soient aussi efficaces qu'ils le désirent.... La prière n'a pas toujours été exaucée; mais elle n'a jamais empiré la situation d'un malade, et dans tous les cas elle a déterminé sa patience et a doublé son courage par l'espérance.

Remède contre la goutte.

Prendre tous les soirs avant de se coucher, trois heures après un léger [118] repas, un bain de pieds dans une décoction prolongée de fleurs de frêne et de sureau (une poignée de chaque)

Ce remède enlève promptement les douleurs.

Remède contre la piqûre des abeilles.

Le jus des baies de chèvrefeuille fait instantanément cesser la douleur et la tuméfaction causées par les piqûres d'abeilles.

Il serait donc prudent de planter des chèvrefeuille dans le voisinage des ruches.

Contre la colique.

Faire bouillir dans du lait une grosse poignée de bouillon blanc poir en faire une emplâtre qu'on applique sur le ventre du malade, aussi chaude qu'il peut le supporter. Ordinairement le patient ne tarde pas à s'endormir, et il se trouve guéri à son réveil.

Contre le choléra.

Il a été employé avec le plus grand succès dans plusieurs occasions, par [119] les habitants des environs de Lorient (Morbihan).

Ce n'est pas autre chose qu'un bol de lait doux, dans lequel on met un petit verre d'huile d'olive et un petit verre d'eau-de-vie.

On se met au lit, on se couvre bien, et une abondante transpiration ne tarde pas à arriver; c'est cette réaction qui donne la guérison.

Contre la jaunisse.

On guérit en trois ou quatre jours cette maladie, en buvant tous les jours une pinte de tisane faite avec les carottes, la turquette et la fleur de sureau sucrée.

Contre les douleurs de dents.

Aspirer à plusieurs reprises de l'eau-de-vie qu'on place dans le creu de la main, et qu'on renifle par la narine du côté où se trouve la dent gâtée, ce qui produit une métastase de laquelle résulte la cessation immediate de la douleur.

[120]

Contre le mal de mer.

Un vieux voyageur qui a parcouru toutes les contrées du globe nous a indiqué un préservatif dont il a souvent fait l'expérience, non pas sur lui, il n'en avait pas besoin, mais sur des personnes délicates et nerveuses.

Ce préservatif est des plus simples à préparer. Il s'agit de se procurer une bonne poignée de sel marin. Pour le purger de toute humidité, on le jette sur une poèle que l'on fait passer sur un feu doux. Quand le sel est parfaitement sec, on le laisse refroidir et on l'étend dans un sachet de mousseline ou de toile fine, de la longueur et de la largeur de la main. On place ce sachet sur le creux de l'estomac au moment de s'embarquer.

Recettes pour prolonger la vie.

Les moyens suivants, pour reculer l'existence, ont été communiqués au comte Stanislas Kossakowski par les centenaires qui les ont employés. On sait que les pays du Nord sont ceux où l'on atteint la vieillesse la plus reculée.

[121]

I. Infusion ou décoction de feuilles de frêne, prise le matin en guise de thé.

Le centenaire qui prenait cette décoction tous les jours avait été goutteux à cinquante ans. Nous avons déjà maintes fois parlé de l'emploi des feuilles de frêne contre le rhumatisme chronique et la goutte. L'expérience d'ailleurs, démontre que oes feuilles tiennent le ventre libre, ce qui est un bon remède préventif des congestions chez les vieillards. La dose est 8 grammes de feuilles par litre d'eau.

II. Se brosser, matin et soir, l'estomac, puis ensuite les pieds avec une brosse assez dure.

(Communiqué par un militaire centenaire).

III. Prendre, chaque matin, une décoction de racine d'angélique.

(Communiqué par un homme du peuple qui avait plus de cent ans).

IV. Prendre tous les jours une petite tasse de décoction de trèfle d'eau.

(Communiqué par une vieille dame centenaire).

[122] Le trèfle d'eau ou ményanthe est un de nos meilleurs amers indigènes. La dose est de 4 à 8 grammes pour un demi-litre d'eau bouillante. On laisse infuser jusqu'à refroidissement.

Contre la sueur des pieds.

On s'essuie les pieds avec un linge sec en sortant du lit, et lorsqu'ils sont encore en moiteur, on passe dessus une petit éponge imbibée d'eau-de-vie.




AVIS ESSENTIEL.

Nous recommandons aux amateurs des sciences surnaturelles, la lecture des ouvrages ci-après; ils pourront en retirer un grand avantage:

Les Admirables Secrets d'Albert le Grand.

Le Véritable Dragon rouge (l'édition avec la Poule noire).

L'Enchirion Léonis Papæ (l'édition de Rome 1720).

La Véritable Magie noire, imprimée en 1750.

[123] Les OEuvres magiques de Henri Corneille Agrippa, où se trouve le secret de la Reine des Mauches velues.

Les Secrets merveilleux de la Magie naturelle du petit Albert.

Trésor du vieillard des Pyramides, véritable science des talismans, avec la Chouette noire, aiseau merveilleux qui fait découvrir tout ce que la terre renferme de précieux.

Petit Secret de la Baguette divinitoire, pour trouver les choses les plus cachées.

La Magie rouge, crème des sciences occultes naturelles ou divinatoires.

L'Avenir dévoilé, ou l'astrologie, l'horoscopie, et les divinations anciennes expliquées par les devins du moyen-âge.

Les Eléments de Chiromancie, ou l'art d'expliquer l'avenir par les lignes et les signes de la main.

Manuel complet du Démonomane, ou les ruses de l'enfer dévoilées.

Philactères ou préservatifs contre les maladies, les maléfices et les enchantements, exorcismes ou conjurations, etc., etc.

Les Sciences occultes ont donné lieu à la publication de plusieurs autres auvrages dont le mérite est plus ou moins justifié, mais nous pensons devoir nous abstenir de les indiquer, d'abord parce que leur rareté les rend presque introuvables, et ensuite parce que peu de personnes ont été mises à même d'en vérifier l'utilité pratique.

Cependant [124] nous ne saurions résister au plaisir de mettre nos lecteurs à même de profiter d'un de ces heureux hasards qui pourrait leur faire rencontrer celui de ces ouvrages qui a concouru à faire jouir d'une grande somme de bonheur, plusieurs des plus fervents adeptes de la philosophie d'Olivarès

Ce livre très-ancien a pour titre: RECUEIL DES PLUS GRANDS SECRETS, décrits par le philosophee Olivarès, familier de la compagnie de Jésus, à la résidence de Goa.

FIN.







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